(î*3
M i l A N G I S.
NugA antique,, &c. Facéties antiques, ou
recueils de papiers originaux , écrits en vers
& en proj'e pendant les régnés de Henri FUI,
des Reines , Marie & Ehfabeth, du Roi Ja-
ques , &c. choifis dans divers dépôts. Par M.
Henri Harrington. A Londres 1775 , chez
Robinson. z vol. z’/z-S®.
Il n’y a rien de plus varié que ce recueil ;
les pièces qui le composent sont de diffé-
rente êspéce 5 mais toutes n’ont pas un mé-
rite égal ; il y en a beaucoup qu’il esc
mieux valu laisser croupir dans les dépôts
on elles moisissoient , St qui n’intéresseront
ni n’amuseronc aucun Leéteur ; il y en a
quelques-unes qui peuvent donner une idée
des mœurs & de l’économie domestique des .
temps où elles ont été écrites ; mais si sous
ce point de vue elles peuvent intéresser l'ob-
servateur, elles ne l’intéresscronc qu’un ins-
tant , & leur longueur le rebutera aisément ;
des extraits de lemblables pièces auroient
rempli le même but , & on les auroit par-
courus. Tel est peut-être le réglement d’un
des ancêtres du Compilateur pour la police
& le service de sa maison , écrit en ijéé ,
par un Jean Harrington , &. renouvelle par
son fils en iy^z. Il contient zz articles ,
dont nous traduirons quelques-uns pour en
donner une idée.
n In primés, aucun domestique ne man-
» quera à la priere du matin & du soir sans
» une cause légitime 5 il payera pour cha-
lîj que sois deux deniers d’amende.
» z®. Aucun ne jurera , sous peine d’un
a> denier par jurement.
î> 3®. Aucun ne bissera ouverte nne por-
93 te qu’il aura trouvée fermée, seus peine
» d’un denier par manquement.
v> 4°. Personne ne sera au lit après six
3) heures du matin, depuis le jour de No-
J»tre-Dame, jusqu’à la S. Michel ; & on
devra être couché tous les soirs à dix heu-
3» res ; depuis le S. Michel jusqu’à Notre-
» Dame, on sera couché à 9 , & levé à 7,
3) à moins que l’on ne soir malade , sous
>®> peine de deux deniers pour chaque fois...,
” 7’. Si quelqu’un apprend à un enfant
33 ques paroles déshonnêtes, il sera puai
1® par 4 deniers d’amende».
» ï4e. Celui qui menacera son eeftîpaù
„ gnon payera iz deniers ; s'il le frappe, iî
» sera chassc de mon service,
» 18’. S’il vient un étranger dans ma
v maison , sa chambre & son lit doivent
)? être prêts quatre heures après son arrivée^
» sous peine d’un denier , &c. »
Ces amendes doivent se prélever sur les
gages du domestique , & être employées em
aumônes ou autres oeuvres pies 5 il y en a une
pour les domestiques des deux sexes qui
auroient trop de familiarité ensemble. Dans
les maisons riches , en avoir alors plus
d'attention aux mœurs qu’on n’en a au-
jourd’hui.
On trouve une lettre de Sir John Har-
rington au Prince Henri , sils de Jacques 1
que l’on pouvoir assurément retrancher ;
elle ne contient que l’éloge de son chien,.
3? Laissons Ulysse , dit l’honnête Chevalier,
», vanter tant qu’il voudra son chien Argus,
j) Tobie faire un si grand cas du sien dont
3) la Bible ne nous dit pas le nom j je puis
s? dire plus de choses en faveur de mon
)> Butigey , car c’est ainsi que mon chien
3) s’appelle ; il feroit honte au chien d’U-
» lysse, & à celui de Tobie ; il n’y en a
3« jamais eu qui ait eu autant de sidélité,d’in-
» telligence & d’adresse; c’est un serviteur
s? merveilleux & sur ; c’est mon courrier ÿ
s? il porte fidèlement mes lettres de Lcn-
>3 dres & de Greenwich jusqu’à plus de cent
33 milles.
Il y a une autre pièce qui est de 1577,
qui prouve que la quackrerée spirituelle , car
nous semmes obligés de nous servir du
mot Anglois , date son origine d’un temps
antérieur à celui de Cromwell. Ce manu fi-
ent eft intitulé : préparation pour le salut
des âmes.
Une autre pièce plus curieuse & qui est
authentique ; c’est la traduction d’une des
épitres familières de Cicéron à Curion , par
la Reine Elisabeth. Cerre Princesse savoit le
Latin ; nous ne pouvons présenter ce mor-
ceau à nos Lecteurs, parce que tout le mé-
rite est dans la version Angloise , que nous,
ne pourrions saire connoître. Il y a ausst
des vers composés par le Roi Henri VI. Ils
n’ont gueres d’autre mérite que celui d’avoir
été saits par ua Souverain j ils ne valent pas.
M i l A N G I S.
NugA antique,, &c. Facéties antiques, ou
recueils de papiers originaux , écrits en vers
& en proj'e pendant les régnés de Henri FUI,
des Reines , Marie & Ehfabeth, du Roi Ja-
ques , &c. choifis dans divers dépôts. Par M.
Henri Harrington. A Londres 1775 , chez
Robinson. z vol. z’/z-S®.
Il n’y a rien de plus varié que ce recueil ;
les pièces qui le composent sont de diffé-
rente êspéce 5 mais toutes n’ont pas un mé-
rite égal ; il y en a beaucoup qu’il esc
mieux valu laisser croupir dans les dépôts
on elles moisissoient , St qui n’intéresseront
ni n’amuseronc aucun Leéteur ; il y en a
quelques-unes qui peuvent donner une idée
des mœurs & de l’économie domestique des .
temps où elles ont été écrites ; mais si sous
ce point de vue elles peuvent intéresser l'ob-
servateur, elles ne l’intéresscronc qu’un ins-
tant , & leur longueur le rebutera aisément ;
des extraits de lemblables pièces auroient
rempli le même but , & on les auroit par-
courus. Tel est peut-être le réglement d’un
des ancêtres du Compilateur pour la police
& le service de sa maison , écrit en ijéé ,
par un Jean Harrington , &. renouvelle par
son fils en iy^z. Il contient zz articles ,
dont nous traduirons quelques-uns pour en
donner une idée.
n In primés, aucun domestique ne man-
» quera à la priere du matin & du soir sans
» une cause légitime 5 il payera pour cha-
lîj que sois deux deniers d’amende.
» z®. Aucun ne jurera , sous peine d’un
a> denier par jurement.
î> 3®. Aucun ne bissera ouverte nne por-
93 te qu’il aura trouvée fermée, seus peine
» d’un denier par manquement.
v> 4°. Personne ne sera au lit après six
3) heures du matin, depuis le jour de No-
J»tre-Dame, jusqu’à la S. Michel ; & on
devra être couché tous les soirs à dix heu-
3» res ; depuis le S. Michel jusqu’à Notre-
» Dame, on sera couché à 9 , & levé à 7,
3) à moins que l’on ne soir malade , sous
>®> peine de deux deniers pour chaque fois...,
” 7’. Si quelqu’un apprend à un enfant
33 ques paroles déshonnêtes, il sera puai
1® par 4 deniers d’amende».
» ï4e. Celui qui menacera son eeftîpaù
„ gnon payera iz deniers ; s'il le frappe, iî
» sera chassc de mon service,
» 18’. S’il vient un étranger dans ma
v maison , sa chambre & son lit doivent
)? être prêts quatre heures après son arrivée^
» sous peine d’un denier , &c. »
Ces amendes doivent se prélever sur les
gages du domestique , & être employées em
aumônes ou autres oeuvres pies 5 il y en a une
pour les domestiques des deux sexes qui
auroient trop de familiarité ensemble. Dans
les maisons riches , en avoir alors plus
d'attention aux mœurs qu’on n’en a au-
jourd’hui.
On trouve une lettre de Sir John Har-
rington au Prince Henri , sils de Jacques 1
que l’on pouvoir assurément retrancher ;
elle ne contient que l’éloge de son chien,.
3? Laissons Ulysse , dit l’honnête Chevalier,
», vanter tant qu’il voudra son chien Argus,
j) Tobie faire un si grand cas du sien dont
3) la Bible ne nous dit pas le nom j je puis
s? dire plus de choses en faveur de mon
)> Butigey , car c’est ainsi que mon chien
3) s’appelle ; il feroit honte au chien d’U-
» lysse, & à celui de Tobie ; il n’y en a
3« jamais eu qui ait eu autant de sidélité,d’in-
» telligence & d’adresse; c’est un serviteur
s? merveilleux & sur ; c’est mon courrier ÿ
s? il porte fidèlement mes lettres de Lcn-
>3 dres & de Greenwich jusqu’à plus de cent
33 milles.
Il y a une autre pièce qui est de 1577,
qui prouve que la quackrerée spirituelle , car
nous semmes obligés de nous servir du
mot Anglois , date son origine d’un temps
antérieur à celui de Cromwell. Ce manu fi-
ent eft intitulé : préparation pour le salut
des âmes.
Une autre pièce plus curieuse & qui est
authentique ; c’est la traduction d’une des
épitres familières de Cicéron à Curion , par
la Reine Elisabeth. Cerre Princesse savoit le
Latin ; nous ne pouvons présenter ce mor-
ceau à nos Lecteurs, parce que tout le mé-
rite est dans la version Angloise , que nous,
ne pourrions saire connoître. Il y a ausst
des vers composés par le Roi Henri VI. Ils
n’ont gueres d’autre mérite que celui d’avoir
été saits par ua Souverain j ils ne valent pas.