a sentî , sans doute , que Ton fiécle n’éroit Le local est sort bien décrit ; iî est affîs au«
pas assc^ mûr. De-la , l’Aureur parle de ce
que feroit ce grand homme s’il revenoit au
jnonde ; il fait voir les avantages du Dra-
me sur la Comédie. « On exécute publi-
quement les criminels pour effrayer le
j, peuple par.leurs supplices. Que n’ouvre-
« t-on des théâtres où le peuple puisse aller
j, voir des scènes terribles , où l’on repré-
sj sente bisêtre, l’hôpital , la grève, &c....
» Ce que je vais, dire , excitera , sans doute,
ie rire des plaifants agréables ; mais il
3> n’importe ; j’ai le noble courage que
3, donne la vérité. Je maintiens donc que
j» quatre Poètes dramatiques bien fombres
n feront mille fois plus d’effet que< les 48
v> Commissaires de Paris, & que tous les
3? exempts de police ; & si le Gouverne-
3, ment vouloir supprimer toutes ces char-
», ges qui deviendrotent inutiles & donner
l3> seulement le quart de leurs bénésices à
3? ces quatre Poètes , qui s’engagèroient à
|s> sournir par an , chacun deux Drames , &
», qui serviroient par quartier , la ville sie-
ls, roit beaucoup plus en sureté. J’ai là-dessus
un mémoire instrucftif & détaillé que je
3, compte avoir l’honneur de présenter in-
s> celïammcnt au Roi. ,,
Après le discours préliminaire, vient un aver-
tissement , suivi de deux avis aux Lcéseurs,
où l’Auteur les prévient qu’il y a dans Mon-
Çieur Casfiandre plusieùrs vers qui se trou-
vent dans d’autres ouvrages twwzw. « Ma
as grande mémoire , dit-il , & la pleine con-
« noissance que j’ai de nos Auteurs les plus
s» célébrés , ou plutôt la beauté de ces vers
si qui frappent tellement i’esprit qu’ils s’y
35 gravent sur le champ sans, pouvoir s’en
35 effacer, me les firent écrire involontai-
35 remeint , en les croyant de moi. ... Je vis
sa que je ne pouvois retrancher ces vers sans
35 ôter beaucoup de grâce & d’énergie à
35 mon ouvrage. En çonséquence , je me
35 suis décidé à les laiffer, & à prévenir le
35 leéteur par des notes des endroits où je les
35 ai pris, & cela pour aller au-devant de
»5 l’accusation de plagiat. r>
Ces vers puilés de côté & d’autre ne for-
ment pas la partie la moins piquante de
cette plaisanterie. La scène le pâlie d’abord
dans la sallc a manger de M. Cjisandre.
près du feu avec son fils ; leur pantomime
est exactement indiquée ; tous deux en ti-
sormant , font de longs a parte , en parlant
assei haut pour être entendus du speétateur,
& point du tout l’un de l’autre. M- Cassan-
dre-raconte un songe fort noir , fort hor-
rible , & où se trouvent, comme de railon,
plusieurs vers de nos Drames. Le fils veut
conter a son tour un songe qu’il a fait ; le
pere ne veut pas l’entendre ; & Léandre lui
dit :
Dans ce cas là , mon pere allons donc nous coucher
Allons nous mettre au lit.
Cassandre , pénétré de la plus grande assllclioti,
_ Eh qu’irai je y chercher ?
Tu dors donc ?
Leandre.
Oui, vraiment.
Cassandre. À part.
L'innocence reposé.
Mon fils j je ne dors plus.
Le ANDRE.
Et qui donc en est cause !
Cassandre.,
Quelle cause , grand Dieu !
Léandre.
Si vous ne dormez pas
Quel temps prenez vous donc mon pere , dans ce cas
Pour rêver.
Cassandre.
Quels temps ?
Leandre.
Oui.
Cassandre.
C’eli dans mes insomnict.
Cassandre est amoureux de sa servante Ja-
queline , qui vient d’être mariée secretemenc
à Léandre ; il soupçoune qu’il a un rival ;
il a vu dans la chambre de la fille , les ap-
prêts d’une collation; il met du vert de gris
dans une bouteille de ratafia , qui fait par-
tie de certe collation. Son fils en boit ; 011
vient lui annoncer sa mort; son desespoir
est très comique par les vers qu’il applique
à sa situarion.
Le destin trop farouche
Srifc mon cœur navré'fie'us la meule des rtiAUn,
pas assc^ mûr. De-la , l’Aureur parle de ce
que feroit ce grand homme s’il revenoit au
jnonde ; il fait voir les avantages du Dra-
me sur la Comédie. « On exécute publi-
quement les criminels pour effrayer le
j, peuple par.leurs supplices. Que n’ouvre-
« t-on des théâtres où le peuple puisse aller
j, voir des scènes terribles , où l’on repré-
sj sente bisêtre, l’hôpital , la grève, &c....
» Ce que je vais, dire , excitera , sans doute,
ie rire des plaifants agréables ; mais il
3> n’importe ; j’ai le noble courage que
3, donne la vérité. Je maintiens donc que
j» quatre Poètes dramatiques bien fombres
n feront mille fois plus d’effet que< les 48
v> Commissaires de Paris, & que tous les
3? exempts de police ; & si le Gouverne-
3, ment vouloir supprimer toutes ces char-
», ges qui deviendrotent inutiles & donner
l3> seulement le quart de leurs bénésices à
3? ces quatre Poètes , qui s’engagèroient à
|s> sournir par an , chacun deux Drames , &
», qui serviroient par quartier , la ville sie-
ls, roit beaucoup plus en sureté. J’ai là-dessus
un mémoire instrucftif & détaillé que je
3, compte avoir l’honneur de présenter in-
s> celïammcnt au Roi. ,,
Après le discours préliminaire, vient un aver-
tissement , suivi de deux avis aux Lcéseurs,
où l’Auteur les prévient qu’il y a dans Mon-
Çieur Casfiandre plusieùrs vers qui se trou-
vent dans d’autres ouvrages twwzw. « Ma
as grande mémoire , dit-il , & la pleine con-
« noissance que j’ai de nos Auteurs les plus
s» célébrés , ou plutôt la beauté de ces vers
si qui frappent tellement i’esprit qu’ils s’y
35 gravent sur le champ sans, pouvoir s’en
35 effacer, me les firent écrire involontai-
35 remeint , en les croyant de moi. ... Je vis
sa que je ne pouvois retrancher ces vers sans
35 ôter beaucoup de grâce & d’énergie à
35 mon ouvrage. En çonséquence , je me
35 suis décidé à les laiffer, & à prévenir le
35 leéteur par des notes des endroits où je les
35 ai pris, & cela pour aller au-devant de
»5 l’accusation de plagiat. r>
Ces vers puilés de côté & d’autre ne for-
ment pas la partie la moins piquante de
cette plaisanterie. La scène le pâlie d’abord
dans la sallc a manger de M. Cjisandre.
près du feu avec son fils ; leur pantomime
est exactement indiquée ; tous deux en ti-
sormant , font de longs a parte , en parlant
assei haut pour être entendus du speétateur,
& point du tout l’un de l’autre. M- Cassan-
dre-raconte un songe fort noir , fort hor-
rible , & où se trouvent, comme de railon,
plusieurs vers de nos Drames. Le fils veut
conter a son tour un songe qu’il a fait ; le
pere ne veut pas l’entendre ; & Léandre lui
dit :
Dans ce cas là , mon pere allons donc nous coucher
Allons nous mettre au lit.
Cassandre , pénétré de la plus grande assllclioti,
_ Eh qu’irai je y chercher ?
Tu dors donc ?
Leandre.
Oui, vraiment.
Cassandre. À part.
L'innocence reposé.
Mon fils j je ne dors plus.
Le ANDRE.
Et qui donc en est cause !
Cassandre.,
Quelle cause , grand Dieu !
Léandre.
Si vous ne dormez pas
Quel temps prenez vous donc mon pere , dans ce cas
Pour rêver.
Cassandre.
Quels temps ?
Leandre.
Oui.
Cassandre.
C’eli dans mes insomnict.
Cassandre est amoureux de sa servante Ja-
queline , qui vient d’être mariée secretemenc
à Léandre ; il soupçoune qu’il a un rival ;
il a vu dans la chambre de la fille , les ap-
prêts d’une collation; il met du vert de gris
dans une bouteille de ratafia , qui fait par-
tie de certe collation. Son fils en boit ; 011
vient lui annoncer sa mort; son desespoir
est très comique par les vers qu’il applique
à sa situarion.
Le destin trop farouche
Srifc mon cœur navré'fie'us la meule des rtiAUn,