BELLES-LETTRES.
£ LOGE HISTORIQUB.
Rede , &c. ou Harartgue prononcee le 17
Fevrier 1775 , jour deftine a rappeller la
memoire de Frederic Guillaume le Grand ,
par M. Rodolphe Guillaume Zobel , Pio-
fe sseur ä Francfort. A Zullichau. in-8°.
L’objet de ce discours est intereffant,
sur-tout pour l’endroit ou il a ete pronon-
ce ; & l’Orateur a deploye son art avec
autant de (ucces qu’on pouvoic l’attendrc
de son habilete. Sa mort arrivee depuis cc
tempslä , aexcite de justes regrets.
U debute par des considerations generales
sür ie tribut d’admiration du aux grands
hommes, sür la diversite des talents & des
facultes, des penchants & des passions, des
temps enfin & des circonstances , qui mo-
difient les individus , & les fonc parcitre
plutör sous un point de vue que sous uti
autre. On connoit le mot suivant, lequel la
nature sait les heros, & la sortune les met
Q 4*
ves, a decouvrir l’origine, 8c ä determi-
ner la nature des sensations.
» Pas’. as-tu entendu ce bruit ? comment
l’as-tu apper^u ? l’as-tu vu ? senti ? tou-
che ? qu’est-ce qui te sert ä etre instruit des
sons ? quels sont ceux que tu distingues le
mieux, ceux qui viennent de fort loin , ou
ceux qui sont tout pres ; les graves ou les
aigus? quand ce qu’on dit ne parvient pas
jusqu’ä toi ? comment fais-tu pour l’en-
tendre? 8cc.
» Connois-tu la violette , la rose & d’au-
tres sseurs qui ont une bonne odeur? leur
couleur te plait dejä ; mais qu’est-ce que
tu y trouve encore d’agreable ? quand tu
veux ssairer une sseur, dequoi l’approches-
tu ? ou est ce que i’odeur entre & penetre ?
si ton nez attire cette odeur , la vois tu ,
la touche-tu, l’entens-tu sortir de la sseur,
& monter dans Ie nez ? 8cc.
Une pareille analyse doit certainement
faire naitre des idees aux enfarts , 8c les
leur rendre agreables : utile duld.
( 3«7 )
®nt entre elles, ne sont pas assureinent des
choses d’une facile execution , 8c qu’on
puisse se promettre de chaque Ecclesiasti-
que , de chaque Catechiste. C’est donc
rendre un service signale a ceux qui sont
charges du soin d’instruire , que de leur
fournir un scmblable manuel, qui , pour
ne rien dissimuler , ouvrira l’esprit de la
plupart des Maitres, aussi bien que celui
des Disciples. On peut meme presumer que,
dans bien des cas, les uns joüceront avec
les autres, 8c donneront a l’envi les meil-
leure reponses ä ces questions. Par lä les
fonctions de la memoire seront fort res-
traintes, 8c celles de l’intelligence s’etendront
<n proportion.
Le contenu de ce volume est divise en
quatre sechons. On fait d’abord l’enume-
ration des cinq sens de l’homme, des be-
soins du corps 8c de l’ame , 8c des forces
que la Nature accorde pour y subvenir ,
de la liaison entre les forces de l’ame 8c
celles du corps , 8c des prerogatives que
les hommes ont ä cet egard sür les plan-
tes 8c sür les animaux.
La seconde sechon traite des relations
qui cxistent entre les hommes dans les de-
gres de parente, de l’etat domestique , des
voisins , des concitoyens , de la constitu-
tion civile , 8c enfin du lien’ general de
l’humanit6.
Dans la troisieme, on considere la vie
des hommes polices , leurs principales occu-
pations 8c tous les accidents qui peuvent
leur arriver ; on les rapporre ä la mora-
lite des adtions , aux motifs qui doivent les
determiner, pour en deduire les caradteres
cssentiels 8c distineftifs de l’honnete homme.
Enfiu la dernierese<ftion envisage les hom-
mes , comme habitants d’un monde qui est
l’ouvrage de Dieu. Ici se presentent d’a-
bord des connoissancesd’hiftoire-Naturelle .
ou l’on insiste sür la beaut£, sür l’ordre,
sür l’utilite de tout ce qui entre dans la
composition de cet Univers , pour preparer
les esprits ä la demonstration de l’existence
d’un Dieu Ct^ateur, 8c de ses perfedions
souveraines.
Nous donnerons ici un ou deux exem-
ples de la maniere dont on conduit les Eie-
£ LOGE HISTORIQUB.
Rede , &c. ou Harartgue prononcee le 17
Fevrier 1775 , jour deftine a rappeller la
memoire de Frederic Guillaume le Grand ,
par M. Rodolphe Guillaume Zobel , Pio-
fe sseur ä Francfort. A Zullichau. in-8°.
L’objet de ce discours est intereffant,
sur-tout pour l’endroit ou il a ete pronon-
ce ; & l’Orateur a deploye son art avec
autant de (ucces qu’on pouvoic l’attendrc
de son habilete. Sa mort arrivee depuis cc
tempslä , aexcite de justes regrets.
U debute par des considerations generales
sür ie tribut d’admiration du aux grands
hommes, sür la diversite des talents & des
facultes, des penchants & des passions, des
temps enfin & des circonstances , qui mo-
difient les individus , & les fonc parcitre
plutör sous un point de vue que sous uti
autre. On connoit le mot suivant, lequel la
nature sait les heros, & la sortune les met
Q 4*
ves, a decouvrir l’origine, 8c ä determi-
ner la nature des sensations.
» Pas’. as-tu entendu ce bruit ? comment
l’as-tu apper^u ? l’as-tu vu ? senti ? tou-
che ? qu’est-ce qui te sert ä etre instruit des
sons ? quels sont ceux que tu distingues le
mieux, ceux qui viennent de fort loin , ou
ceux qui sont tout pres ; les graves ou les
aigus? quand ce qu’on dit ne parvient pas
jusqu’ä toi ? comment fais-tu pour l’en-
tendre? 8cc.
» Connois-tu la violette , la rose & d’au-
tres sseurs qui ont une bonne odeur? leur
couleur te plait dejä ; mais qu’est-ce que
tu y trouve encore d’agreable ? quand tu
veux ssairer une sseur, dequoi l’approches-
tu ? ou est ce que i’odeur entre & penetre ?
si ton nez attire cette odeur , la vois tu ,
la touche-tu, l’entens-tu sortir de la sseur,
& monter dans Ie nez ? 8cc.
Une pareille analyse doit certainement
faire naitre des idees aux enfarts , 8c les
leur rendre agreables : utile duld.
( 3«7 )
®nt entre elles, ne sont pas assureinent des
choses d’une facile execution , 8c qu’on
puisse se promettre de chaque Ecclesiasti-
que , de chaque Catechiste. C’est donc
rendre un service signale a ceux qui sont
charges du soin d’instruire , que de leur
fournir un scmblable manuel, qui , pour
ne rien dissimuler , ouvrira l’esprit de la
plupart des Maitres, aussi bien que celui
des Disciples. On peut meme presumer que,
dans bien des cas, les uns joüceront avec
les autres, 8c donneront a l’envi les meil-
leure reponses ä ces questions. Par lä les
fonctions de la memoire seront fort res-
traintes, 8c celles de l’intelligence s’etendront
<n proportion.
Le contenu de ce volume est divise en
quatre sechons. On fait d’abord l’enume-
ration des cinq sens de l’homme, des be-
soins du corps 8c de l’ame , 8c des forces
que la Nature accorde pour y subvenir ,
de la liaison entre les forces de l’ame 8c
celles du corps , 8c des prerogatives que
les hommes ont ä cet egard sür les plan-
tes 8c sür les animaux.
La seconde sechon traite des relations
qui cxistent entre les hommes dans les de-
gres de parente, de l’etat domestique , des
voisins , des concitoyens , de la constitu-
tion civile , 8c enfin du lien’ general de
l’humanit6.
Dans la troisieme, on considere la vie
des hommes polices , leurs principales occu-
pations 8c tous les accidents qui peuvent
leur arriver ; on les rapporre ä la mora-
lite des adtions , aux motifs qui doivent les
determiner, pour en deduire les caradteres
cssentiels 8c distineftifs de l’honnete homme.
Enfiu la dernierese<ftion envisage les hom-
mes , comme habitants d’un monde qui est
l’ouvrage de Dieu. Ici se presentent d’a-
bord des connoissancesd’hiftoire-Naturelle .
ou l’on insiste sür la beaut£, sür l’ordre,
sür l’utilite de tout ce qui entre dans la
composition de cet Univers , pour preparer
les esprits ä la demonstration de l’existence
d’un Dieu Ct^ateur, 8c de ses perfedions
souveraines.
Nous donnerons ici un ou deux exem-
ples de la maniere dont on conduit les Eie-