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Gazette universelle de littérature — 1776

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[Num. 61-70]
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https://doi.org/10.11588/diglit.44756#0517
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t
h plupart tourmentes de retnords. Pour
moi, Caos pretendre pour cela avoir etc
exempt des foiblesscs humames , j’ai la
consolation de n’avoir rien a me reprocher
dans tout ce que j’ai fair au fervice de ma
patrie , quoiqu’il y ait long-temps que je
la scrve. . .. C’est donc demain que je dois
mourir ! leur disoit-il le soir. La nation
demande mon sang ; qu’elle soir satisfaice!
mais n’auroit-elle pas du se faire mieux
instruire de la nature de mon crime ? Pour-
quoi ne la lui at-on pas expliquee plus
clairemenr , aulli bien par consideration
pour la posterite , que pour les Officiers
generaux qui me remplaceronr. »
Lorsqu’on relevoic la garde de nuic dans
la chambre de l'Amirai, il etoit de regle
que rOfficier qui se retiroit fit voir Al.
Byng a celui qui entroit en. fadtion. On a
lemarque qu’on ne l’avoit que tres rare-
ment trouve eveille , & meme la nuit qui
preceda son exdcution , il etoit ä minuit
& ä quarre heures enfonce dans un profond
sommeil. 11 se Ieva de tres grand matin. 11
vouluc demeurer seul une grande parrie de
la matinee. Lorsque ses amis furent arrives,
il les prit l’un apres lauere par la main, de
sair le plus tranquille , & leur demanda
eommenr ils avoient passe la nuit. Lorsqu’il
cut appris. que par consideration pour Ion
rang , on avoit change le lieu de son exe-
cution ; il leur en temoigna La plus grande
joye. Il avoit toujou-ts dit qu’il vouloit
mourir le visage decouvert, & que ce se-
roit lui qui commanderoit aux loldats de
marine de tirer. C’est ma destinee , dit-il,
qui- peut la subir peut aulli l’cnvisager.
Il se promena ensuite quelque temps
dans sa chambre , jusqu’a ce. que i’heure de
l’execution für arrivee. IL s'y rendit a midi,
accompagne de son Aumonier & de deux
de ses parens. Un de ses amis qui l’avoic
conduit jusqu’aupres du couflin sür lequel
il devoit se mettre ä genoux , s’etant offert
pour lui bänder les yeux, il le pria avec
Un air plein de reconnoissance , de ne point
prendre cette peine. « Je vous suis eres
oblige , dit-il; graces ä Dieu , je puis le
faire moi-meme ; je le puis , au moins je
crois le pouvoir, mais surement je le puis.»
•£t il sebanda lcsyeuxtout lcul. Ildcmcura

)
quelque temps ä genoux avant que de
donner le signal dont on etoit convcnu ,
c’etoit de Iailler tomber son mouchoir. A
peine le mouchoir etoit il a terre , que la
decharge fut faite , & il ne donna plus le
moindre figne de vie.
Sa constance & son intrepidite rempli-
rent tous les spedfateurs d’etonnement 3c
d’admiration. Il y en euc peu a qui ce specr
tacle ne tirät des larmes. Un matelot s’e-
cria : nous venons de perdre un des plus
grands & des plus braves Ossiciers de notre
marine.
Histoirj,
Kurier Begriff der Geschichve der Schwei-
zer , c’est ä dire , Abrege de l'kistoire des
Suisses , d l'usage des eleves.. A Zurich
1776 , chez Burgklin. 1 vol. in 8°*.
Sous quelque forme qu’on publie l’inte-
ressante histoire de la confederation Helvc-
tique , le publie la recevra roujours avec
emprelTement; sort que les Annalistes e'ten-
dent la chaine des faits & des ^v^neipens
qui se sont succedes dans ce pays, sbic
qu’ils jugenta propos de n’en tracerqu’ua
rapide tableau. Jusqu’aux moindres cir-
constances , tout atrache , tour frappe dans
de semblables narrations; parce oue jamais
on ne se Jasse dc voir la Liberte lütter con-
tre l’oppression & triompher du despotis-
me. Il eil li Hatteur de penser qu’il cxiste
pourrant encore sür la terie uit peuple
vraimenr libre , sage , mais brave , fier &
jaloux de ses droits ; il est si consolant dc
penser qu’il est encore sür ce globe une
nation qui a conLlamment eu le courage
dc resister aux efforts de la ryrannie arm^c,
& au luxe encore plus destrutfteur que Ku.
surpatiön etaycle de la force ; qu’on ne
se lasse point de Lire les ouvrages des His-
toriographes de cette Rdpublique ou plutoc
de ces treize Republiques, chacune libre,
independante, & toutes cependänt reunies
en un meme corps de Gouvernement. On
croit toujours entendre pour la premiere
fois les recits de ces gtandes atftions & de
ces entreprises veritablcment heroiques pat
lesquelles trois citoyens donnant a leurs
compatriotcs 1g signal dc la vengeancG
 
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