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Gazette universelle de littérature — 1776

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[Num. 81-90]
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https://doi.org/10.11588/diglit.44756#0680
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de M. le ProfcHeut Murray, dont sern di-
gne coilegue M. Heyne , s’est patfaitemetic
bien acquitte. M. Ksestner, comme intime
ami du defunt , lui a aussi erig<£ un ino«
nuracnc qui honore Tun & l’autre.

tuns symboles pour les d<?signer. Les sta-
tues de ces Divinites reprdsentoient des
jeunes garcons , ou de jeunes fiiles. On les
ylacoit dans de petites chapclles ( &dlcul&.)
Quelques-unes de ccs statues avoient des
alles ; mais il ne faut pas pour cela les
confendre avec ies Genies ou les Lares.
XII. Autre memoire de M. le Professeur
Idlurray , Tur Pytheas de Marseillc , con-
tempörain d’Alexandte, dont Strabon , Ge-
jninus & Pline nous ont conserve quelques
fragmens. M. Murray donne ä cette occa-
’sion quelques detaiis curieux sür les Colo-
nies envoyees par les Marseiilois > dans le
Sud, au Nord, & en Afrique ; accompa-
gnees de la deseription de l’Europe occi-
dcntale tiree des fragmens de Pytheas. Mais
il seroit difficile d'etablir rien de certain
d’apres l’autorite de cet Ecrivain , ä qui
'Polybe & Strabon ont reproche tant d’er-
ieurs , ou plutot tant de reveries. Com-
xnent pourroit-on nous persuader , disoit
Polybe , qu’un simple particulier , pauvre ,
ait parcouru tous les pays de l’Europe qui
sont sur la mer Oceane depuis Cadix jus-
qu’au Tanai's ? Nous pouvons ajouter :
comment pourroir-on croire un homme
qui a vu dans l’isse de Thule, a six jour-
’nees de la Grande-Bretagne , ou l’on ne
tröuvoit, suivant lui, ni terre, ni mer, ni air
un compofe des trois , semblable au poumon
'marin , sur lequel la terre & la mer etoient
Tuspendues , & qui servoit de lien ä tou-
tes les parties de I’univers, sans qu’il füt
posiible d’y aller niä.pied, ni sur des vais-
seaux , &c. Nous n’ignorons pas que Gas-
sendi a fait une apologie de Pitheas , qui
prouve plutot l’attachement de ce Philoso-
phe pour son pays , qu’ellc ne justifie les
exägeratiows de Pitheas. Il snontre du
rnoins que ce voyageur n’etoit pas sans
iherite ; & Rudbecks a pris plus vivement
encore le parti de cet ancien Ecrivain;
voyez les oeuvres de Gasiendi Tom. IV & les
tiouvelles de 'la republlque des lettres, annee
x6Z$,p. 133. Mais ces differentes apologies
'ne susiisent.pas pour prouverqu’on puisse en
tirer de gra’ndes lumieres sur l’ancien etat de
l’Europe sgptenrrionale , comme M. le Pro-
’fesseur Mürsäy paroic vouloir le faire.
Eufiu ce ’volumc -est termine par l’eloge

Poesie.
La Lußade de Louis Camdens , poeme
herdique en aix-chants ; nouvellement tradult
du Portugals , avec des notes & la vie de
1'Auteur , enrichi de sigures a chaque chant.
A Paris 1776, chez Nyon, l'aine , Li-
braire. ivo1. w-8’.
Duperron de Castera , le seul Francois
dont nous eussions encore une traduchon
de la Lusiade,avoit par son style ampoule
& ses remarques singulieres, defigure l’ou-
vrage qui faic le plus d'honneur au Por-
tugal. Il dtoit reserve a un homme de let-
tres, qui ne se nomme point, de nous le
faire mieux connoitre , cet ouvrage , noti
seulement en le traduisant avec plus d’ele-
gance & de fidelite ; mais encore en l’ap-
preciant avec plus de jugement & de gouc:
il n’y a, dit-il , dans la Lusiade ni adtion ,
ni caradleres , & par consequent point
d’interet, tt C’est toute l’histoire du Portu-
gal , amenee en episodes qui se succedent
ennuyeusement , & qui souvent sont mal
fondees. Il n’y a ni d’.assez grands dangerS,
ni des situations asiez artachantes , ni des
personnages äisez heroiques pour former
la fable d’un poeme. Camoens manqne dc
l’imagination qui invente , mais il a l’ima-
gination qui peint, & c'cst par la qu’il est
Poete. Son style est orne d’images & anime
d’une eloquence naturelle fort eloignee dc
la declamation Espagnole & de l’affeteiie
Italienne. Quelques morceaux frappans
epars dans la Lusiade , tels que l’apparition
du Genie de l’Ocean pres du Cap de Boune-
Esperance , & l’episode d’Jr.es sur-tout; les
detaiis heureux seines dans tous les chants
de son poeme: voila ses titres dans la pos-
terite, voilä les beaut^s qui ont fait vivre
son ouvrage. J’avoue que je prefere ce seul
morceau d’Ines a tour ce qu’on peut admi«
rcr dans le Paradis perdu de Milton, qui,
ä quelques endroits piss , me paroit un
 
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