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Gazette universelle de littérature — 1777

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[Num. 1-10]
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https://doi.org/10.11588/diglit.44757#0069
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f
leur fit prescnt de I’olivier; des fetes furent
insticuees en l’honneur des Dieux protec-
teurs de l'agriculture. Les loix vinrent a
l’appui de la religion ; l’Etat conrribuoit ä
l’arnelioration des terres , au dessecheraent
des lacs & des marais, il attachoit de la
consideracion ä l’agriculture , les Tiibus rus-
tiques etoient plus considerees que les Ur-
baines; les citoyens les plus illustres habi-
toient la Campagne. Le Preteur , apres avoir
laboure, se rendoit ä la ville pour rendre
la justice.
Si le Gouvernement proregea l’agricul-
ture , cclle-ci valut au Gouvernement des
avantages bien precieux. Elle procuroit l’a-
bondance > une population plus nombreuse
& plus robuste; des soldats accoutumes ä
la fatigue , a l’intemperie des laisons ; des
courages mäles , amis de la paix & des
lois , libres , aimant la patrie ä laquelle
leurs travaux etoient consacres.
Les moears des Cultivateurs sont pures,
franches , leurs vertus austeres , leur vie
frugale , leurs mariages indisiblubles , la
foi conjugale inviolabie 5 l’economie, l’a-
mour du travail , la plus intatfe probite
attacherent au nom d’agricole , une idee de
respeft & de consideration.Curius, Camille,
Marcus • Valerius - Corvus-, Serranus , Q.
Cincinnatus, rabricius, Caton s’honoroienc
du titre d’agricole. Mais apres la defaite de
Pyrrhus , & la guerre contre les Tarenrins ,
les ricbesies corrompirent les meeuts & l’a-
griculture s’en resscntit: l’espric de domi-
nation , le luxe , l’amour & l’avidite des
rkbelses furent autanc de fleaux qui perdi-
rent les moeurs agricoles. L’esprit de con-
quere rendie les armres plus nombreuses,
la guerre presque concinuelle ; le Labou-
reur quitta sa cha rue , fc seduic par la
gloire , il ne la reprit plus. Le luxe appella &
hxa les citoyens d’une claise inferieure dans
la Capitale. La culture des terres fut
abandonnee a des mains serviles , c’est-ä-
d re ä la neg'igepce & ä la pareise ; les
nv.ilbns de plaisancc prirent la place des
fermes , cout fut mis en agrement; a peine
les edisices laiiserent des champs propres
au labourage. Les impöts sür l’agriculture,
aes du Luxe, furent les moyens dont ceux

qui etoient chargcs de la manutention des
loix , se servirent pour leur cupidice parti-
culicre. Des subsides en bled furent mis
sür les terres conquises ; les rapines , les
extorlioos des employes ä la perception des
grains achcverent d’accabler l’agriculture.
On fit des reglemens pour la v-ente, pour
le transport, & cette police fut funesre j
l’usure , les contributions, la cupidice , tour
fit meconnoicre les avantages de lagricul-
ture. Les distributions publiques faires par
les tribuns qui vouloient s’attacher le peu-
ple, nuisirent a la culture des champs,
parce qu’on fordert les proprietaires a ven-
dre ces grains ä vil prix; ils. etoient ache-
tes aux depens du tresor public , dont il
fallojt remplir le vuide par des exadtions
noavelles. La paresse d’une foule de ci-
toyens fut le fruit de ces largelles. Ils quic-
toient la Campagne & venoient a Rome
par bandes , preferant une agrcable oisivete
ä des exercices fatiguans.
M. Arcere palTe a la troiueme partie on
a l’etat de l’agriculture relativement au
commerce, Avant de faire voir leur in-
ssuence reciproque , il examine quel fut le
commerce des Romains. Il distingue le com-
nierce particuiier , ou echange des cho-
ses usuelles & le ucgoce en grand a qui par
n le double avantage de 1’importation Sc
» de l’exportation combinees avec inrelü-
» gence, enrichit tout ä la fois le Nego-
» ciant & la Patrie 5 qui remue avec taut
» d’adlivite les bras des habirans de la cam-
»pagne, qui donne tant de prix aux pro»
» dudtions brutes & informes de la nature,
» mais embeliies & appropriees ä l’usage de
» l’homme , qui lie enfirj l’importance de
»l’indüstrie aux destinees d’un Empire. »
Les Romains firent peu de cas du commerr
ce ; l’interet de l’argent etoit ä un pour
Cent par möis, Les Capitalistes deposoienr
leur argen: chez le Banquicr pour le faire
valoir. Il y avoir des Douanes ou s’aequit-
toient les droits sür les marchandises 5 il le
commectoir bien des malversacions sür les
operations fiscales. La marine Romaine
etoit suspendue dans i’hiver ä cause du
peu de solidice des bätimens. Cependant lc
commerce entroit dans leur traices, & dajiS
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