Num. iT.
s£r£nissime.
GAZETTE UNIVERSELLE
De L I T T t R A T u R E.
Annee 1777 ( 81 )
AU X DEUX-PONTS.
PRIKILtGE
SCIENCES.
JuRISPRUDINCI.
aus es celebres , cu-
rieuses &’ interejsantes
de toutes les Cours
Souveraines du Ro-
yaume , avec les ju
gemens qui les ont
decidees. Tome zz :
A Paris 1776 ,
chez Lacombe. z'zz-
1 z.
La premiere cause de ce volume , offie
des faics tres compliques & tres (inguliers.
C’est aSaint-Aignan que la seene se passe.
Le Sieur Mouz?y Cure de cette ville &
cousin de la Dame de Lorme, frequentoit
familierement a ce double titre la maison
du sieur de Lorme dont la Alle ainee etoit
alors dans le pastage de l’enfance ä la pu-
berte 5 le Cure s’appliqua d’abord ä dccou-
vrirles foiblessesde l’ame qu’il vouloit cap-
tiver , il ecoit le Diredeur de la jeune per-
sonne. Quand la Demoiselle de Lorme eut
atteint dix-huit ans, le Sieur Mouzay crut
qu’il doit temps de recueillir les fruits de
la sedudion a laquelle il avoit travaille
avec tant de soin; il jugea qu’un tete a
tete tranquille & a l’abri des importuns
faciliteroit l’execurion de ses projets cri-
minels; mais quel lieu choisir , pour qu’il
ne füt pas susped a cette jeune vidimc
qui avoit encore la vertu en rccommanda*
tion 2 Notre Cure previt cet inconvenient,
& lui assigna unrendez vous dans un lieu
ou la pudeur la plus severe ne pouvoic
trouver aucun sujet d’a’armes. C’est dans
l’Eglise, dans le lieu Saint que la Demoi-
selie de Lorme est appellee. L’ardent Direc-
teur la conduic ä z heures apres midi,
dans une chambre qui est au dessous d’une
des Chapelles de la Collegiale , nommee
la Chapelle des Miracles. La solitude du
lieu , la lecurite de n’etrc rrouble ni Lax-
L
s£r£nissime.
GAZETTE UNIVERSELLE
De L I T T t R A T u R E.
Annee 1777 ( 81 )
AU X DEUX-PONTS.
PRIKILtGE
SCIENCES.
JuRISPRUDINCI.
aus es celebres , cu-
rieuses &’ interejsantes
de toutes les Cours
Souveraines du Ro-
yaume , avec les ju
gemens qui les ont
decidees. Tome zz :
A Paris 1776 ,
chez Lacombe. z'zz-
1 z.
La premiere cause de ce volume , offie
des faics tres compliques & tres (inguliers.
C’est aSaint-Aignan que la seene se passe.
Le Sieur Mouz?y Cure de cette ville &
cousin de la Dame de Lorme, frequentoit
familierement a ce double titre la maison
du sieur de Lorme dont la Alle ainee etoit
alors dans le pastage de l’enfance ä la pu-
berte 5 le Cure s’appliqua d’abord ä dccou-
vrirles foiblessesde l’ame qu’il vouloit cap-
tiver , il ecoit le Diredeur de la jeune per-
sonne. Quand la Demoiselle de Lorme eut
atteint dix-huit ans, le Sieur Mouzay crut
qu’il doit temps de recueillir les fruits de
la sedudion a laquelle il avoit travaille
avec tant de soin; il jugea qu’un tete a
tete tranquille & a l’abri des importuns
faciliteroit l’execurion de ses projets cri-
minels; mais quel lieu choisir , pour qu’il
ne füt pas susped a cette jeune vidimc
qui avoit encore la vertu en rccommanda*
tion 2 Notre Cure previt cet inconvenient,
& lui assigna unrendez vous dans un lieu
ou la pudeur la plus severe ne pouvoic
trouver aucun sujet d’a’armes. C’est dans
l’Eglise, dans le lieu Saint que la Demoi-
selie de Lorme est appellee. L’ardent Direc-
teur la conduic ä z heures apres midi,
dans une chambre qui est au dessous d’une
des Chapelles de la Collegiale , nommee
la Chapelle des Miracles. La solitude du
lieu , la lecurite de n’etrc rrouble ni Lax-
L