(
reclamation , eft deve- Ton proces, & le jugea digne de mort; &
son pere , pour cvirer le scandalu , cut la
precaution de le faire empoisonner seerette-
ment, apres six mois de prison.
ete d’abord qu’une
au un projet formel d’independance. Ils
ont plus de ressources pour l’executer, que
les Hollandois qui cependant y parvinrent
ensin. Et c’est cette ressemblance dans la
gradation de leurs pretentions, qui a don-
ne lieu de croire que I’histoire des Pro-
vinces-Unies seroit i’histoire des Colonies
Angloises. II n’en falloit pas davantage
pour donner de la celebrite ä l’ouvragc de
M. W. quand meme il n’auroit pas un
merite reel.
II developpe avecbeaucoup d’energie les
funestes effers de l’Inquisition sür le carac-
?ere de la nation Espagnole. » Lareservc,
Ihypocrisie , la desiance , la jalousie, telles
furent, dir-ii , les consequences naturelles
d’une insticution qui exerce l’autorite la
plus arbitraire sür les opinions & sür les
plus secrets sentimens du cceur. »
Les Auto-da-Fe etoient les dignes amu-
sernens de ce Roi sanguinaire ; c’etoir a
Valladolid qu’il alloit se deiasser des fa-
tigues de la guerre. Mais rien ne prouve
mieux le narurel feroce de cePrince, que
Ja mort tragique de son fils Don Carlos.
M. W. pense avec les Historiens les plus
dignes de foi , qu’il fut facrifie ä la ja-
louse ambition de son pere qui voyoir en
lui l’heritier d’un seeptre qn’il craignoit
toujours de ne pas conserver. La crainte
est le partage des tyrans, Les qualites
brillantes de Don Carlos lui avoient ga-
gne les coeurs des principaux Seigneurs de
la Cour ; & le peuple voyoir en soupirant
l’interet que ses malheurs inspiroient ä ce
Prince. Celni-ci n’avoic pas dissimule com-
bien il en etoit touche : il avoir menace
hautement le Duc d’Albe , digne Ministre
des vengeances de Philippe ; & il avoit
meme forme le projet de se retirer dans
les Pays-Bas & de le mettre a la tete des
mecontens. Le Roi instruit de ses dispo-
sitions , »apres avoir duement consuite les
Ipquisiteurs de Madrid , comme c’etoir son
usage dans toutes les matieres de quelque
iniportance , resolut de prevenir ce Piince
en le privant de la liberte. » Tout le
irpnde sait quelle fut la fin malheureuse
de Don Carlos. La sainte Inquisitior» lui fit
Roman Historiqui.
Les Incas ou la destruclion de [Empire
du Perou. Par M. Marmontel, l’un des qua«
rante de l’Acaddmie Fran^oise. A Paris t
chez Lacombe, ruc Tournon pres du Lu-
xembourg. 2 vol. z/z-8°. Prix br. 18 liv.
avec de tres beiles gravurcs.
La co^quete du Meiique & la destruc-
tion de l’Empire du Perou , sont les mo-
numens les plus honteux de la ferocite
de 1’homme. L avarice y conduisit les Es-
pagnols , & le fanatisme vinr au secours
de la cupidite , comme si celle-ci n'eut pas
suffi pour les rendre cruels, ou que leur
cruautd cut besoin d’un pretexte ou d’une
excuse. M. de Marmontel est bien eloign£.
de chargcr la religion de ces critnes hor-
ribles ; au contraire , il y a dans son ou-
vrage un hemme vraiment religieux , Je
venerabie Las-Cazas , pieux folitaire , qui
ne s’embarque avec ces cruels desttudfeurs
que pour proteger les Indiens ; il n’y a
personne qui en lisant cet ouvrage , n’ai-
mät mieux etre Las-Cazas que Colomb,
Pizarre ou Cortez. Cette produebion n’est
ni un poeme, ni. une histoire, ni un Ro-
man , & c’est tout cela j c’eft a-dire , que
M. M. mele la fieftion a la verite , & les
tableaux les plus poi-tiques a la simpiieitd
de I’histoire. L’ouvrage est divise par cha-
pitres , & le rdeie interrompu par des epi-
sodes interesians.
Le Poete ou l’Historien commence par
une fete que les Peruviens celebrent en
Thonneur du Soleil ; & ä cette occasion, il
met en astion les mceurs , les usages , les
loix , la religion des Peruviens. Au milieu
de la fete arrivent les neveux de l’infor-
tune Montezume , qui cherchent un asile
aupres des Incas, & qui racontent les mal-
heurs arrives ä leur Empire. Cependant les
Espagnols etender.r leurs conqueres , sous
la condnite de Pizarre ; le Poete raconte
ks voyages de cet homme cekbre, ses
reclamation , eft deve- Ton proces, & le jugea digne de mort; &
son pere , pour cvirer le scandalu , cut la
precaution de le faire empoisonner seerette-
ment, apres six mois de prison.
ete d’abord qu’une
au un projet formel d’independance. Ils
ont plus de ressources pour l’executer, que
les Hollandois qui cependant y parvinrent
ensin. Et c’est cette ressemblance dans la
gradation de leurs pretentions, qui a don-
ne lieu de croire que I’histoire des Pro-
vinces-Unies seroit i’histoire des Colonies
Angloises. II n’en falloit pas davantage
pour donner de la celebrite ä l’ouvragc de
M. W. quand meme il n’auroit pas un
merite reel.
II developpe avecbeaucoup d’energie les
funestes effers de l’Inquisition sür le carac-
?ere de la nation Espagnole. » Lareservc,
Ihypocrisie , la desiance , la jalousie, telles
furent, dir-ii , les consequences naturelles
d’une insticution qui exerce l’autorite la
plus arbitraire sür les opinions & sür les
plus secrets sentimens du cceur. »
Les Auto-da-Fe etoient les dignes amu-
sernens de ce Roi sanguinaire ; c’etoir a
Valladolid qu’il alloit se deiasser des fa-
tigues de la guerre. Mais rien ne prouve
mieux le narurel feroce de cePrince, que
Ja mort tragique de son fils Don Carlos.
M. W. pense avec les Historiens les plus
dignes de foi , qu’il fut facrifie ä la ja-
louse ambition de son pere qui voyoir en
lui l’heritier d’un seeptre qn’il craignoit
toujours de ne pas conserver. La crainte
est le partage des tyrans, Les qualites
brillantes de Don Carlos lui avoient ga-
gne les coeurs des principaux Seigneurs de
la Cour ; & le peuple voyoir en soupirant
l’interet que ses malheurs inspiroient ä ce
Prince. Celni-ci n’avoic pas dissimule com-
bien il en etoit touche : il avoir menace
hautement le Duc d’Albe , digne Ministre
des vengeances de Philippe ; & il avoit
meme forme le projet de se retirer dans
les Pays-Bas & de le mettre a la tete des
mecontens. Le Roi instruit de ses dispo-
sitions , »apres avoir duement consuite les
Ipquisiteurs de Madrid , comme c’etoir son
usage dans toutes les matieres de quelque
iniportance , resolut de prevenir ce Piince
en le privant de la liberte. » Tout le
irpnde sait quelle fut la fin malheureuse
de Don Carlos. La sainte Inquisitior» lui fit
Roman Historiqui.
Les Incas ou la destruclion de [Empire
du Perou. Par M. Marmontel, l’un des qua«
rante de l’Acaddmie Fran^oise. A Paris t
chez Lacombe, ruc Tournon pres du Lu-
xembourg. 2 vol. z/z-8°. Prix br. 18 liv.
avec de tres beiles gravurcs.
La co^quete du Meiique & la destruc-
tion de l’Empire du Perou , sont les mo-
numens les plus honteux de la ferocite
de 1’homme. L avarice y conduisit les Es-
pagnols , & le fanatisme vinr au secours
de la cupidite , comme si celle-ci n'eut pas
suffi pour les rendre cruels, ou que leur
cruautd cut besoin d’un pretexte ou d’une
excuse. M. de Marmontel est bien eloign£.
de chargcr la religion de ces critnes hor-
ribles ; au contraire , il y a dans son ou-
vrage un hemme vraiment religieux , Je
venerabie Las-Cazas , pieux folitaire , qui
ne s’embarque avec ces cruels desttudfeurs
que pour proteger les Indiens ; il n’y a
personne qui en lisant cet ouvrage , n’ai-
mät mieux etre Las-Cazas que Colomb,
Pizarre ou Cortez. Cette produebion n’est
ni un poeme, ni. une histoire, ni un Ro-
man , & c’est tout cela j c’eft a-dire , que
M. M. mele la fieftion a la verite , & les
tableaux les plus poi-tiques a la simpiieitd
de I’histoire. L’ouvrage est divise par cha-
pitres , & le rdeie interrompu par des epi-
sodes interesians.
Le Poete ou l’Historien commence par
une fete que les Peruviens celebrent en
Thonneur du Soleil ; & ä cette occasion, il
met en astion les mceurs , les usages , les
loix , la religion des Peruviens. Au milieu
de la fete arrivent les neveux de l’infor-
tune Montezume , qui cherchent un asile
aupres des Incas, & qui racontent les mal-
heurs arrives ä leur Empire. Cependant les
Espagnols etender.r leurs conqueres , sous
la condnite de Pizarre ; le Poete raconte
ks voyages de cet homme cekbre, ses