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les voyageurs, & tout ce qu’on peut de-
sirer dans un sembiable endtoit. Je vous
assure qu’il n’y a rien de plus agreable que
de se trouver ainsi au milieu de gens de
diverses nations , & de p.omener les re-
gards sür des terrcs cultivees , des jardins
bien soignes , &c.
»Je dinai dans ce premier village ,
l’nöte etoit Flamand , sa femme Hollan-
doise; leurs trois fils & leurs deux Alles
ctoient nes sür les lieux; nous fumes bien
traites & avec beaucoup de proprere. Apres
ce village, on fair trois milles, en suivant
le grand chemin , tonjours borde de mai-
sons champetres , jusqu’ä ce qu’on arrive
ä un second village, pareil au premier;
& au bout de trois autres* milles , a un
troisieme. Les intervalies sont toujours
garnis de maisons , qui conduisent enfin
au cenrre des nouvelles piantations. C’est
une viile bätie toure ä neuf, sous le nom
de la Carotine. On peur la regarder corume
la Capirale du district; & le fondareur de
ce bei etatdilsement t Don Paul Olivaaes,
y sait sa residence. On peut la comparer
aux villes les plus agreables de l’Europe ,
tant par ses bärimens neufs & synametri-
ques que par sa situation. Eile est tout a
fair dans le gout des plus jolies villes de
Hollande. Au cenrre , il y a une fort belle
place ronde , entouree d’arcades on il y a
des bouriques de toutes sortes d’eroffes &
d’autres marchandises. Au milieu de la
place , on voit une jolie fentaine , entou-
ree d’arbres. Les deux principales rues
aboutissent ä ia Place , & se divisent en
quatre autres 5 de sorre que de la fonraine
on peut voir rous les quartiers de la villc.
Ceux-ci sont coupes par quantite de pe-
tites rues, mais toutes droites & paralleles,
avec des bätimens symraerriques. Il y a
quatre autres marches pour les quarre quar-
tiers , plus petits que le premier , mais de
la meine figure & avec des fontaines pa-
reillcs. Chaque maison a un joli jardin ,
qui peut etre vu par ceux qui pass’ent dans
les rues , parce qu’il n’est enferme que
par un treillage de fet peint en verd : ce
qui produit un eilet charmant. Quarre
grands & beaux bätimens decorent les qtiä*
tre principales rues , savoir le palais du
Gouvernement, l’Egtise cathedrale ; la fa-
brique des etoffes de soye , des chapeaux
& de tout ce qu’on fait pour le compte du
Roi, & une spacieuse auberge pour les
etrangers. Toutes les maisons sont peinteS
en dehors ä la Chinoisej ce qui offre ausii
un bean cöup d’ceil. La viile est entouree
de murailles , & a huit portes, dont quarre
sont grandes & heiles , & les quarre autres
plus petites. On n’en sort que pour entret
dans de grandes alHes d’arbres qui don‘-
nent le plus bei ombrage; les arbres n’onä
pourtant pas encore pris toutes leur crue ,
mais ils sont en bon erat. Les habirans de
cette vi’le montent ä 6 00 7 roille ames ,
pour la plupart des colonistes & etrangers:
cependant ä cause des manufastures & des
fabriques , ausii bien que pour le commer-
ce, il s’y trouve quelques Espagnols, qui
onc pris des piantations.
» Au sortir de cette Capirale, on trouve
dans i’espace de quatre ä cinq milles, des
maisons champetres pareilles aux prece*
dentes j puis un bourg ; & ainsi de suite,
de fa$on qn’apres avoir vu des maisons dis-
persees dans i’espace de 4 a 5 milles , on
est asiure a’arriver ä un lieu ptopremenr
dit ; tant qu’enfin le jour suivant, on ren-
contre une autre viile qui est comme la
seconde Capirale du distrift. On la noenme
Charlotte ; eile a trois ou quatre miile ha-
birans ; ses rues & ses maisons sont sym-
metriques comme celles de la Caroline ,
mais plus petites. Encore un jour Sc demi
de chemin , & l’on voit Louißane , qui eft
la troisieme viile. Le reste ce sont des
bourgs, fort agreables dans leur espece,
& qui contierment 5 ä 600 habirans.
» Cette nouvelle population Augmente 2
vue d’ceil , parce qu’elle attire plusieurs
Espagnols , meme de ceux qui n'ayanc
point d’occupation , ne se proposent qu®
de vivre agreablement. Je vous envoye un
plan de cette contree , que j’ai fait en cou-
rant , mais qui suftira pour vous en don-
ner l’idce. J’ajoute que les maisons que j’ai
les voyageurs, & tout ce qu’on peut de-
sirer dans un sembiable endtoit. Je vous
assure qu’il n’y a rien de plus agreable que
de se trouver ainsi au milieu de gens de
diverses nations , & de p.omener les re-
gards sür des terrcs cultivees , des jardins
bien soignes , &c.
»Je dinai dans ce premier village ,
l’nöte etoit Flamand , sa femme Hollan-
doise; leurs trois fils & leurs deux Alles
ctoient nes sür les lieux; nous fumes bien
traites & avec beaucoup de proprere. Apres
ce village, on fair trois milles, en suivant
le grand chemin , tonjours borde de mai-
sons champetres , jusqu’ä ce qu’on arrive
ä un second village, pareil au premier;
& au bout de trois autres* milles , a un
troisieme. Les intervalies sont toujours
garnis de maisons , qui conduisent enfin
au cenrre des nouvelles piantations. C’est
une viile bätie toure ä neuf, sous le nom
de la Carotine. On peur la regarder corume
la Capirale du district; & le fondareur de
ce bei etatdilsement t Don Paul Olivaaes,
y sait sa residence. On peut la comparer
aux villes les plus agreables de l’Europe ,
tant par ses bärimens neufs & synametri-
ques que par sa situation. Eile est tout a
fair dans le gout des plus jolies villes de
Hollande. Au cenrre , il y a une fort belle
place ronde , entouree d’arcades on il y a
des bouriques de toutes sortes d’eroffes &
d’autres marchandises. Au milieu de la
place , on voit une jolie fentaine , entou-
ree d’arbres. Les deux principales rues
aboutissent ä ia Place , & se divisent en
quatre autres 5 de sorre que de la fonraine
on peut voir rous les quartiers de la villc.
Ceux-ci sont coupes par quantite de pe-
tites rues, mais toutes droites & paralleles,
avec des bätimens symraerriques. Il y a
quatre autres marches pour les quarre quar-
tiers , plus petits que le premier , mais de
la meine figure & avec des fontaines pa-
reillcs. Chaque maison a un joli jardin ,
qui peut etre vu par ceux qui pass’ent dans
les rues , parce qu’il n’est enferme que
par un treillage de fet peint en verd : ce
qui produit un eilet charmant. Quarre
grands & beaux bätimens decorent les qtiä*
tre principales rues , savoir le palais du
Gouvernement, l’Egtise cathedrale ; la fa-
brique des etoffes de soye , des chapeaux
& de tout ce qu’on fait pour le compte du
Roi, & une spacieuse auberge pour les
etrangers. Toutes les maisons sont peinteS
en dehors ä la Chinoisej ce qui offre ausii
un bean cöup d’ceil. La viile est entouree
de murailles , & a huit portes, dont quarre
sont grandes & heiles , & les quarre autres
plus petites. On n’en sort que pour entret
dans de grandes alHes d’arbres qui don‘-
nent le plus bei ombrage; les arbres n’onä
pourtant pas encore pris toutes leur crue ,
mais ils sont en bon erat. Les habirans de
cette vi’le montent ä 6 00 7 roille ames ,
pour la plupart des colonistes & etrangers:
cependant ä cause des manufastures & des
fabriques , ausii bien que pour le commer-
ce, il s’y trouve quelques Espagnols, qui
onc pris des piantations.
» Au sortir de cette Capirale, on trouve
dans i’espace de quatre ä cinq milles, des
maisons champetres pareilles aux prece*
dentes j puis un bourg ; & ainsi de suite,
de fa$on qn’apres avoir vu des maisons dis-
persees dans i’espace de 4 a 5 milles , on
est asiure a’arriver ä un lieu ptopremenr
dit ; tant qu’enfin le jour suivant, on ren-
contre une autre viile qui est comme la
seconde Capirale du distrift. On la noenme
Charlotte ; eile a trois ou quatre miile ha-
birans ; ses rues & ses maisons sont sym-
metriques comme celles de la Caroline ,
mais plus petites. Encore un jour Sc demi
de chemin , & l’on voit Louißane , qui eft
la troisieme viile. Le reste ce sont des
bourgs, fort agreables dans leur espece,
& qui contierment 5 ä 600 habirans.
» Cette nouvelle population Augmente 2
vue d’ceil , parce qu’elle attire plusieurs
Espagnols , meme de ceux qui n'ayanc
point d’occupation , ne se proposent qu®
de vivre agreablement. Je vous envoye un
plan de cette contree , que j’ai fait en cou-
rant , mais qui suftira pour vous en don-
ner l’idce. J’ajoute que les maisons que j’ai