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Cet Ecrit merite de devenir le manuel Tente leurs devoirs. Tel est le Cujet de ce
de ceux qui se destinent a la chaire. Nous
sommes pourtant faches que le savant Au-
teur remoigne tant de niepris pour la philo-
sophie; ce n’est pas ainsi que pensoient les
Augustins, les Gregoires de Nazianze , &c.
Philosophia eß omnium hireßum mater , dir,
d'apres Lipstullian , M. T. qui rend grace
au Cie! de ce qu'il a eu depuis fon enfance
une horreur extreme pour la philosqpnie ;
tnais ne pourroit-on pas dire avec plus de ra-
son : disputatio eß omnium h&refium mater : or
n’est pas alTurement la pbilolopbie qui a
produit & qui produit encore de r.os jours
toutes les disputes qui agitent le naonde
theologique.
Eloquence.
Uarangue pour l'ouverture du Palais >
prononcee au ßege presidial de Mirecourt,
le lendemain de St. Martin 1776 ; par M.
Francois de Neufchäteau, Dodleur en droit,
Lieutenant general de ce Siege : des Aca-
demies de Dijon, Lyon , Marseille & de
la Societe de Lirterarure de Lorraine. A
Paris 1777 , ch:z Valade , rue Sc. Jacques.
A lSancy , chez Mathieu. A Mirecourt. chez
Beauson. in-iß.
A Tage de 12. ans , M. Francois de
Neufchateau , s’annonqa dans la Republi-
que des lettres par des poeiies qui bient
esperer des proriges dans un äge plus
avance ; il a publie depuis d’autres ou-
vrages dans divers genres, qui soutenoient
ces rsperances ; la harangue qu’un de ses
amis vieut de publter , ne les affoibiit
point ; mais aussi n’y ajoute t eile pas
beaucoup. On diroit que le talenr de M.
F. de N. est un fruit trop tot ecios qui a
bien de la peine ä murir. Ce discours est
rempli de negligences, & parmi ces nc-
giigences on trouve d’exceliens morceaux.
II y est question de la niagistrature ; en
quoi cousiste la gloire du Magistrat ; ce
qu’il doit faire pour l’aequerir, & com-
ment il doit la conserver. II paße enshite
at;x Avocats , fair leloge de certe pro-
fession honoiable , & des reproches a ceux
du Siege de Mirecourt sür kur parelle. Il
gass’c ensuite aux Procincurs & icur repre-
discours dont il y auroit beaucoup a re-
trancher , & auquel nous voyons peu de
chose a ajouxer.
Les endroits foibles se ressentenr de l'äge
de l’Auteur : c'est une abondanre stenlite,
des figures forcees , des ornemens depla-
ces. «Qu ä l’ä sdience une precipitatioq
puerile ne leur arrache jamais ces mouve-
mens d’impatience , ces signes de lassitude
& d’ennui , dont s’alarmept les Parties,
& dont le barreau s’osfense a li juste ti-
tre. »
Ces observations petites par elles-me-
me , ont besoin d’etre ennoblies dans un
discours oü l’on vient de lire au sujet de
lamort du predecesseur de I’Orateur. «Faut-
il vous rappeller les prguves honorables
& douloureuses de cette consideration pu-
blique qu’il sembloi: avoir recueillie par
droit d’heritage dans la successiou de ses
peres ? Vous ne savez que trop commeat
eclata l’hommage umversel qu’on lui ren-
dit, dans la suneste journee ou l’on vous
apprit que vous l’aviez perdu jledeuil d’urte
seule famiile devint le deuil du Rejßort
enrier. La Justice etonnee, interrompir les
seances : Ca voix ne put se preter qu’a des
hymnes funebres : une soule ininiense ac-
compagna le convci lamentable , & les
larmes de tous les citoyens coulerent sür
la tombe de l’homme juste. »
On est fä ehe de voir I’Orateur calculer
le salaire du Magistrar. « La considera-
tion publique , dic-il , est le plus grand ,
le plus noble de tous les salaircs ; mais
auffi c’est le seul du Magistrat. Le pro-
duit des tributs modiques atraches a ses
fondions , ne sauroit etre considere , com-
rne la remuneration de ses travaux. » H
etoit plus honnere de n’en point parier,
on d’en parier d’un ton plus noble & 7Jus
gendreux. Il insiste sür cet objet en mer-
tant au parallele les monccanx d’or.qu’en-
taslent les enfans de la forcune , avec la
reconnoisfance publique , fruit des travaux
d'un Magistrar respedfe.
Ces cboses sont au-dessous de läge de
M. F. de N. 5 rnais il a des vues qui sup-
pofent un esprit mur & une raison fotre,
Il die en parlanc du dcinenjbtcrucßx. da
Cet Ecrit merite de devenir le manuel Tente leurs devoirs. Tel est le Cujet de ce
de ceux qui se destinent a la chaire. Nous
sommes pourtant faches que le savant Au-
teur remoigne tant de niepris pour la philo-
sophie; ce n’est pas ainsi que pensoient les
Augustins, les Gregoires de Nazianze , &c.
Philosophia eß omnium hireßum mater , dir,
d'apres Lipstullian , M. T. qui rend grace
au Cie! de ce qu'il a eu depuis fon enfance
une horreur extreme pour la philosqpnie ;
tnais ne pourroit-on pas dire avec plus de ra-
son : disputatio eß omnium h&refium mater : or
n’est pas alTurement la pbilolopbie qui a
produit & qui produit encore de r.os jours
toutes les disputes qui agitent le naonde
theologique.
Eloquence.
Uarangue pour l'ouverture du Palais >
prononcee au ßege presidial de Mirecourt,
le lendemain de St. Martin 1776 ; par M.
Francois de Neufchäteau, Dodleur en droit,
Lieutenant general de ce Siege : des Aca-
demies de Dijon, Lyon , Marseille & de
la Societe de Lirterarure de Lorraine. A
Paris 1777 , ch:z Valade , rue Sc. Jacques.
A lSancy , chez Mathieu. A Mirecourt. chez
Beauson. in-iß.
A Tage de 12. ans , M. Francois de
Neufchateau , s’annonqa dans la Republi-
que des lettres par des poeiies qui bient
esperer des proriges dans un äge plus
avance ; il a publie depuis d’autres ou-
vrages dans divers genres, qui soutenoient
ces rsperances ; la harangue qu’un de ses
amis vieut de publter , ne les affoibiit
point ; mais aussi n’y ajoute t eile pas
beaucoup. On diroit que le talenr de M.
F. de N. est un fruit trop tot ecios qui a
bien de la peine ä murir. Ce discours est
rempli de negligences, & parmi ces nc-
giigences on trouve d’exceliens morceaux.
II y est question de la niagistrature ; en
quoi cousiste la gloire du Magistrat ; ce
qu’il doit faire pour l’aequerir, & com-
ment il doit la conserver. II paße enshite
at;x Avocats , fair leloge de certe pro-
fession honoiable , & des reproches a ceux
du Siege de Mirecourt sür kur parelle. Il
gass’c ensuite aux Procincurs & icur repre-
discours dont il y auroit beaucoup a re-
trancher , & auquel nous voyons peu de
chose a ajouxer.
Les endroits foibles se ressentenr de l'äge
de l’Auteur : c'est une abondanre stenlite,
des figures forcees , des ornemens depla-
ces. «Qu ä l’ä sdience une precipitatioq
puerile ne leur arrache jamais ces mouve-
mens d’impatience , ces signes de lassitude
& d’ennui , dont s’alarmept les Parties,
& dont le barreau s’osfense a li juste ti-
tre. »
Ces observations petites par elles-me-
me , ont besoin d’etre ennoblies dans un
discours oü l’on vient de lire au sujet de
lamort du predecesseur de I’Orateur. «Faut-
il vous rappeller les prguves honorables
& douloureuses de cette consideration pu-
blique qu’il sembloi: avoir recueillie par
droit d’heritage dans la successiou de ses
peres ? Vous ne savez que trop commeat
eclata l’hommage umversel qu’on lui ren-
dit, dans la suneste journee ou l’on vous
apprit que vous l’aviez perdu jledeuil d’urte
seule famiile devint le deuil du Rejßort
enrier. La Justice etonnee, interrompir les
seances : Ca voix ne put se preter qu’a des
hymnes funebres : une soule ininiense ac-
compagna le convci lamentable , & les
larmes de tous les citoyens coulerent sür
la tombe de l’homme juste. »
On est fä ehe de voir I’Orateur calculer
le salaire du Magistrar. « La considera-
tion publique , dic-il , est le plus grand ,
le plus noble de tous les salaircs ; mais
auffi c’est le seul du Magistrat. Le pro-
duit des tributs modiques atraches a ses
fondions , ne sauroit etre considere , com-
rne la remuneration de ses travaux. » H
etoit plus honnere de n’en point parier,
on d’en parier d’un ton plus noble & 7Jus
gendreux. Il insiste sür cet objet en mer-
tant au parallele les monccanx d’or.qu’en-
taslent les enfans de la forcune , avec la
reconnoisfance publique , fruit des travaux
d'un Magistrar respedfe.
Ces cboses sont au-dessous de läge de
M. F. de N. 5 rnais il a des vues qui sup-
pofent un esprit mur & une raison fotre,
Il die en parlanc du dcinenjbtcrucßx. da