( Mo )
de Boheme & en estampes d’Augsbourg,
II s’arreta un an en Espagne & achva
ses etudes ä Grerade. Dans le voifmage
de cette ville , il y a une fcret de ro-
ir.arin donr le circuit eft de quelques
xnilles. Les jours de fete , les paysans por-
ten.t dans les Egli ses, quantite de Serins qui
nielent leurs chants a ceux des fideles.
En Odlobre 1750 , le P. Bayer fit le
voyage de Carthagene aux Indes Occiden-
tales. Le Pic de Teneriffe a , selon lui ,
2x83 roises de haut. A Carthagene les
vieres sönt d’une toile transparenre. La
grande chaleur fair que les habitans suent
presque route l’annee , ce qui les rend
fort päles. L’air etant avec cela humide ,
les hommes & les femmes de routes les
condirions fument conrinuellement, mais
sa ns se servir de pipes : ils font des cy-
lindres de feuilles de tabac, de la lon-
gueur & de 1'epaisTeur d’un doigr , traver-
versds par un trou ; puis allumant un
bout, ils tirent la fstmee par l’autre.
~ Les enfans de ces contrees courent Sc
parlenr ä quatre ou cinq mois ; ä six 011
sept ans on les re^oit a la Communion.
On trouve ä Quito la plus belle manu-
f.dture de draps de l’Arneriques mais paur
ne pas faire torr au commerce d’Espagne,
ii n’est permis d’y fabriquer que des draps
grossiers. Le P. Bayer ne parle pas avan-
taoeusement des Tribunaux, tant eccle-
siastiques que civilis de Lima. Les Inqui-
siteurs , les Magislrats, & a leur exemple
les Caciques Indiens ne s’appbquent qu’a
opprimer le peup'e, Sc a le depouil er ä
Jeur profit. Aulsi le nombre des Indiens
convertis diminue-t-il journellement: tous
ceux qui peuvenc s’echapper, vont retrou-
ver leurs compatriorcs idolätres.
Les Peruviens sont d’un naturel timide ,
fort adonnes a la boisson , & si disposes
au parjure , que les juges n’exigent plus
d'eux de sermenr. II s’en fatir bien que
les superstitions du temps des Incas soient
abolies : le Soleil est toujours l’objet du
culte de ces peuples. Ils ne mangent
point de veaux ; les bceuss coutent au-
»anc d’ecus qu’ils ont d’anntes. N’ayant
point de betire parcc que leürs vacliej
ne donnetir de lait qu’aux veaux , ils
cuisent au sein doux. Les Indiens aiment
tant leurs beftiaux qu’ils ne peuvent se
resoudre ä en tuer que quand ils voyent
quelque bete languissante. Les Parates
sont leur ptincipal aliment: ils les iais-
sent geler, puis les degeient au soleil
& les foulent aux pieds pour en ex-
primer le suc, jusqu'ä ce qu’eiles soienc
toures seches.
Poesie.
Mes recreations , ou milange de pieces
sugitives en vers , suivies de Vlrginie ou
le Decemvirat , Tragedie en cinq actes
& en vers 3 par M. S*** D***. A La
Haye Sc se rroüve ä Paris, chez Hardouin,
passage du Louvre , Colonnade St. Ger-
main l’auxerrois, 1 vol. de plus
de 300 pages.
Nous ne savons trop sür quel ton nous
devons parier de cette produdtion nou-
velle.. Est-ce bien serieusement que l’Au-
reur nous donne pour des pieces de poe-
sie les differens morceaux dont eile eft
composee ? ou n’est-ce point une plai-
santerie qu’il a voulu faire au public >
En tout cas, il nous paroit que M. S***
D*** eut beaucoup mieux fait de se
recreer ä route autre chose; & ses re-
creations ne seront probablemenr pas cel-
les de ses ledieurs. Il est cependant as-
sez divertilsant de l’entendre dire aux oi-
jeaux :
Ne fuyez pas... Restez sür les otmes voisihs
Je 11’eus jamais sür vous des desirs inhumains..
Ne redoucez pas mon approche ,,
Jamais pour vous le nnen ne fut un cceur de Roche.
. . .■ • . . A regret je vous quitte y
Mais ce n’est pas ma dertiiere visite;
Je saisirai tous les moyens
De jouir de vos entreriens ,
Sous l’ombre du feuillage.
J’aurai sou-vent ce ssatteur avantage.
Au plaistr donc de vous revoir, &c.
On peut austi trouver plaisant que l'Au-
teur , peu satisfait sans doute de l’Ode
a la Fortune t du grand Rousseau , adresse
de Boheme & en estampes d’Augsbourg,
II s’arreta un an en Espagne & achva
ses etudes ä Grerade. Dans le voifmage
de cette ville , il y a une fcret de ro-
ir.arin donr le circuit eft de quelques
xnilles. Les jours de fete , les paysans por-
ten.t dans les Egli ses, quantite de Serins qui
nielent leurs chants a ceux des fideles.
En Odlobre 1750 , le P. Bayer fit le
voyage de Carthagene aux Indes Occiden-
tales. Le Pic de Teneriffe a , selon lui ,
2x83 roises de haut. A Carthagene les
vieres sönt d’une toile transparenre. La
grande chaleur fair que les habitans suent
presque route l’annee , ce qui les rend
fort päles. L’air etant avec cela humide ,
les hommes & les femmes de routes les
condirions fument conrinuellement, mais
sa ns se servir de pipes : ils font des cy-
lindres de feuilles de tabac, de la lon-
gueur & de 1'epaisTeur d’un doigr , traver-
versds par un trou ; puis allumant un
bout, ils tirent la fstmee par l’autre.
~ Les enfans de ces contrees courent Sc
parlenr ä quatre ou cinq mois ; ä six 011
sept ans on les re^oit a la Communion.
On trouve ä Quito la plus belle manu-
f.dture de draps de l’Arneriques mais paur
ne pas faire torr au commerce d’Espagne,
ii n’est permis d’y fabriquer que des draps
grossiers. Le P. Bayer ne parle pas avan-
taoeusement des Tribunaux, tant eccle-
siastiques que civilis de Lima. Les Inqui-
siteurs , les Magislrats, & a leur exemple
les Caciques Indiens ne s’appbquent qu’a
opprimer le peup'e, Sc a le depouil er ä
Jeur profit. Aulsi le nombre des Indiens
convertis diminue-t-il journellement: tous
ceux qui peuvenc s’echapper, vont retrou-
ver leurs compatriorcs idolätres.
Les Peruviens sont d’un naturel timide ,
fort adonnes a la boisson , & si disposes
au parjure , que les juges n’exigent plus
d'eux de sermenr. II s’en fatir bien que
les superstitions du temps des Incas soient
abolies : le Soleil est toujours l’objet du
culte de ces peuples. Ils ne mangent
point de veaux ; les bceuss coutent au-
»anc d’ecus qu’ils ont d’anntes. N’ayant
point de betire parcc que leürs vacliej
ne donnetir de lait qu’aux veaux , ils
cuisent au sein doux. Les Indiens aiment
tant leurs beftiaux qu’ils ne peuvent se
resoudre ä en tuer que quand ils voyent
quelque bete languissante. Les Parates
sont leur ptincipal aliment: ils les iais-
sent geler, puis les degeient au soleil
& les foulent aux pieds pour en ex-
primer le suc, jusqu'ä ce qu’eiles soienc
toures seches.
Poesie.
Mes recreations , ou milange de pieces
sugitives en vers , suivies de Vlrginie ou
le Decemvirat , Tragedie en cinq actes
& en vers 3 par M. S*** D***. A La
Haye Sc se rroüve ä Paris, chez Hardouin,
passage du Louvre , Colonnade St. Ger-
main l’auxerrois, 1 vol. de plus
de 300 pages.
Nous ne savons trop sür quel ton nous
devons parier de cette produdtion nou-
velle.. Est-ce bien serieusement que l’Au-
reur nous donne pour des pieces de poe-
sie les differens morceaux dont eile eft
composee ? ou n’est-ce point une plai-
santerie qu’il a voulu faire au public >
En tout cas, il nous paroit que M. S***
D*** eut beaucoup mieux fait de se
recreer ä route autre chose; & ses re-
creations ne seront probablemenr pas cel-
les de ses ledieurs. Il est cependant as-
sez divertilsant de l’entendre dire aux oi-
jeaux :
Ne fuyez pas... Restez sür les otmes voisihs
Je 11’eus jamais sür vous des desirs inhumains..
Ne redoucez pas mon approche ,,
Jamais pour vous le nnen ne fut un cceur de Roche.
. . .■ • . . A regret je vous quitte y
Mais ce n’est pas ma dertiiere visite;
Je saisirai tous les moyens
De jouir de vos entreriens ,
Sous l’ombre du feuillage.
J’aurai sou-vent ce ssatteur avantage.
Au plaistr donc de vous revoir, &c.
On peut austi trouver plaisant que l'Au-
teur , peu satisfait sans doute de l’Ode
a la Fortune t du grand Rousseau , adresse