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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 6.1860

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Nr. 1
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Blanc, Charles; Jacquemart, Albert: Grammaire historique des arts du dessin, [1]: Architecture, sculpture, peinture
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https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0024
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20

GAZETTE DES BEAU X-AHTS.

Prise pour type, cette composition nous mènerait précisément aux
laques ordinaires de couleur sombre, où l'or, parcimonieusement jeté et
recouvert de nombreuses couches de vernis, exprime, comme dans le
quartz et le verre, une masse perméable à la lumière et laissant briller le
métal à raison de sa proximité de la surface. Dans les laques de choix,
l'aventurine n'a pas tout à fait ce caractère; l'or, plus pressé, diminue
l'intensité du brun sans l'effacer entièrement. Mais lorsque le vernis est
tellement incolore qu'on voit un fond métallique pointillé seulement de
parcelles plus brillantes et rehaussé parfois de gros grains semblables à
des cristaux saillants et brunis, ce n'est plus de l'aventurine, c'est un
semé d'or, comme nous l'avons expliqué plus haut.

Julliot, si remarquable par son esprit méthodique, signale, dans ses
catalogues, les diverses espèces que nous venons d'indiquer; il distingue
Y aventurine à gros grains d'or, Y aventurine proprement dite, toutes deux
de première qualité, stY aventurine foncée, plus ordinaire, dont nous fai-
sons la base du genre. Il ajoute une variété assez rare et fort distinguée;
c'est le fond aventurine nuancé, où la pluie métallique disparaît d'espace
en espace, sous un nuage d'or vaguement fondu.

La plupart des grandes pièces, telles que les coffres de voyage, les
étagères, les paravents, sont aventurinées avec personnages, fleurs, pay-
sages en or de relief. Plus l'espèce est belle, plus les tons de l'or sont
variés ; les nervures des feuilles ou des pétales semblent des fils métal-
liques appliqués sur la sculpture.

Les doublures de boîtes et de tiroirs sont habituellement d'aventurine
foncée.

Le laque noir forme le troisième genre ; mais on le trouve à tous les
degrés, depuis la fabrication la plus distinguée jusqu'aux commandes
vulgaires, et sa nationalité peut paraître quelquefois assez difficile à déter-
miner. Cependant, l'observateur attentif est frappé d'abord d'un fait
important; les vieux laques noirs du Japon ont un œil absorbant qui per-
met à l'or de se découper avec netteté sur toutes les parties; il semble-
rait voir une matière minérale finement polie, plutôt qu'un enduit rési-
neux. Les espèces chinoises, et surtout les fabrications modernes, offrent,
au contraire, un brillant poisseux, nuisible à la pureté du dessin et des
formes; on y sent la dorure appliquée, et non, comme dans les autres,
une sorte de damasquinure analogue à celle du sowaas.

Rien n'est plus fréquent que le mélange du noir à l'or et à l'aventu-
rine dans les laques de première qualité ; il est même certains passages
délicats à saisir. Un fond noir semé de points d'or régulièrement espacés
imite assez l'aspect d'un ciel nocturne pour que nous l'appelions fond
 
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