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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 6.1860

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Nr. 1
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Blanc, Charles; Jacquemart, Albert: Grammaire historique des arts du dessin, [1]: Architecture, sculpture, peinture
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https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0023

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LES LAQUES. 19

l'intérieur et à l'extérieur, l'or brille en teintes diverses, adroitement asso-
cié à des incrustations métalliques ou à des rehauts de couleur. Cette
magnifique pièce est certainement un laque impérial de première qualité ;
la rareté des morceaux de même espèce le prouverait au besoin1 ; mais l'œil
en est convaincu lorsqu'il a convenablement admiré cette orfèvrerie sur
bois. La pièce dont nous parlons avait été cataloguée sous le nom de laque
aventurine; ce nom ne paraît pas lui convenir. En effet, le fond est un
semé d'or, une pluie métallique relevée par des incrustations de grains
plus gros et plus brillants ; mais nulle coloration brune ne permet de
comparer ce fond à }'aventurine dont nous parlerons bientôt, en tâchant
de la définir nettement!

Les boîtes affectent les silhouettes les plus singulières, représentant
parfois un personnage accroupi, une bourse, un nœud d'étoffe, un éven-
tail, un fruit ou une feuille. Sous le couvercle, on trouve souvent un pla-
teau sans profondeur, qui cache d'autres boîtes à pourtour géométrique,
agencées de manière à remplir toute la cavité ; on les sort en poussant
l'une d'elles par un trou percé à cet effet dans l'enveloppe générale.

En dehors de ces pièces de pure curiosité, on peut citer des sceptres
honorifiques, des coupes libatoires indiquant une tendance à faire rivali-
ser le laque avec les pierres précieuses.

Le second genre porte le nom de laque aventurine. On pourrait
presque le confondre avec le premier, car ils sont presque constam-
ment associés; ainsi, l'on rencontre fréquemment des pièces aventurinées
dont les compartiments ou tiroirs intérieurs sont à fond d'or; on voit aussi
des boîtes à extérieur métallique (or, argent, acier), dont le contenu est
aventuriné. Nous ne parlerons pas, d'ailleurs, des doublures, qui sont
d'aventurine dans tous les laques de belle qualité.

Mais il faut s'entendre d'abord sur la valeur du mot. Le quartz aven-
Iurine est un cristal de roche, gris ou brunâtre, renfermant dans sa masse
des grains plus purs, dont les facettes réfléchissent la lumière et pro-
duisent l'effet d'un semé de lamelles d'argent dans la première espèce,
de lamelles d'or dans la seconde. Par extension, on a nommé aventurinées
certaines roches, telles que les grès micacés ou les feldspaths à fond d'or
contenant des fragments de mica rouge. Toutefois, la véritable aventu-
rine des minéralogistes est le quartz, tandis que celle des bijoutiers et des
curieux est une matière artificielle obtenue par les anciens verriers, en
semant de grains d'or un verre brun rouge du ton le plus pur.

1. De beaux morceaux, et, entre autres, un plateau à fleurs de relief, se voient
dans la 9uite de .M. <l<> Rougemont; le Louvre en possède aussi quelques échantillons.
 
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