DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Barbet de Jouy, Henri: Jules-Frédéric Bouchet: architecte, dessinateur, graveur
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0175
JULES-FREDERIC BOUCHE T
ARCHITECTE, DESSINATEUR, GRAVEUR
Le 16 janvier de cette année est mort, à Paris, l'architecte Jules Bou-
chet, fort estimé et très-regretté par tous ceux qui cultivent ou qui aiment
les arts du dessin.
Né à Paris le 30 octobre 1799, et fils d'un peintre, grand prix de
Rome, qui s'était fait connaître par de bons portraits, en un temps où il
dut être difficile de se faire un nom par la peinture, il eut ce bonheur que
sa vocation, lorsqu'elle se manifesta, ne fut pas contrariée; il en eut un
autre, celui de rencontrer un maître doué de toutes les qualités qui,
plus tard, devaient être les siennes : Percier lui enseigna les secrets que
révèlent le travail et l'expérience, secrets que savent apprendre d'un
autre ceux-Là seuls qui les eussent découverts eux-mêmes.
Il remporta, en 1822, le deuxième grand prix à l'école des Beaux-
Arts, et, en 182/i, le prix départemental. Un degré restait à franchir; son
maître voulait le retenir près de lui ; mais les voix intérieures, qui parlent
si bas, sont les seules qu'on entende à de certaines heures de la vie. Jules
Bouchet avait vingt-cinq ans; il était impatient de voir l'Italie, il la voulut
parcourir en toute liberté ; qui pourrait le blâmer de n'avoir pas attendu?
Ce qu'il y sut faire lui donnera toujours raison.
Quiconque verra les sept volumes in-folios où sont renfermées et clas-
sées par contrées les études de trois années de voyages, sera pénétré de
respect et d'admiration pour tant de travail et de savoir, de patience et
de goût, d'exactitude et d'élégance, qualités qui souvent s'excluent et
qu'il a réunies. Les feuilleter, c'est le suivre pas à pas en Piémont, en
Lombardie, en Toscane, dans les villes étrusques, clans les États romains,
dans le royaume des Deux-Siciles ; c'est revoir tous les lieux où les monu-
ments de l'antiquité sont encore adhérents au sol, étudier ceux qu'ils ont
inspirés aux meilleurs temps de l'art moderne; c'est parcourir avec lui les
villes, les campagnes, les musées, les palais de l'Italie, et profiter de cet
ARCHITECTE, DESSINATEUR, GRAVEUR
Le 16 janvier de cette année est mort, à Paris, l'architecte Jules Bou-
chet, fort estimé et très-regretté par tous ceux qui cultivent ou qui aiment
les arts du dessin.
Né à Paris le 30 octobre 1799, et fils d'un peintre, grand prix de
Rome, qui s'était fait connaître par de bons portraits, en un temps où il
dut être difficile de se faire un nom par la peinture, il eut ce bonheur que
sa vocation, lorsqu'elle se manifesta, ne fut pas contrariée; il en eut un
autre, celui de rencontrer un maître doué de toutes les qualités qui,
plus tard, devaient être les siennes : Percier lui enseigna les secrets que
révèlent le travail et l'expérience, secrets que savent apprendre d'un
autre ceux-Là seuls qui les eussent découverts eux-mêmes.
Il remporta, en 1822, le deuxième grand prix à l'école des Beaux-
Arts, et, en 182/i, le prix départemental. Un degré restait à franchir; son
maître voulait le retenir près de lui ; mais les voix intérieures, qui parlent
si bas, sont les seules qu'on entende à de certaines heures de la vie. Jules
Bouchet avait vingt-cinq ans; il était impatient de voir l'Italie, il la voulut
parcourir en toute liberté ; qui pourrait le blâmer de n'avoir pas attendu?
Ce qu'il y sut faire lui donnera toujours raison.
Quiconque verra les sept volumes in-folios où sont renfermées et clas-
sées par contrées les études de trois années de voyages, sera pénétré de
respect et d'admiration pour tant de travail et de savoir, de patience et
de goût, d'exactitude et d'élégance, qualités qui souvent s'excluent et
qu'il a réunies. Les feuilleter, c'est le suivre pas à pas en Piémont, en
Lombardie, en Toscane, dans les villes étrusques, clans les États romains,
dans le royaume des Deux-Siciles ; c'est revoir tous les lieux où les monu-
ments de l'antiquité sont encore adhérents au sol, étudier ceux qu'ils ont
inspirés aux meilleurs temps de l'art moderne; c'est parcourir avec lui les
villes, les campagnes, les musées, les palais de l'Italie, et profiter de cet