Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 6.1860

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Lagrange, Léon: Le Château Borély, à Marseille: musées de province
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0161

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
MUSÉES DE PROVINCE

LE CHATEAU BORÉLY, A MARSEILLE

Vers le milieu du siècle dernier vivait, à Marseille, un armateur
nommé Nicolas Borély. Parti, dit-on, comme mousse à bord d'un bâti-
ment de commerce, il avait, ainsi que tant d'autres, débuté par une
petite pacotille, puis il s'était établi négociant, puis il avait acheté des
navires. A l'âge, de cinquante ans, il se trouvait à la tête d'une fortune
considérable, et comme il avait, en rempli les fonctions d'échevin,

le roi, trois ans' après, l'anoblissait par lettres patentes. C'est alors qu'il
songea à se construire une maison de campagne en rapport avec sa haute
position. Il acheta près du village de Bonneveine de vastes terrains situé?
entre la mer et une petite rivière, et il y jeta les fondements du château
qui porte son nom.

L'édifice commençait à s'élever sous la direction d'un architecte du



nom de Brun, quand la mort suprit Nicolas Borély. Il légua à ses fils le
soin de poursuivre son entreprise. Tous deux réunirent leurs efforts et
n'épargnèrent rien pour faire du château Borély la plus belle habitation
des environs de Marseille. Le château de Mazargues, que Mme de Sévigné
avait habité et qu'elle a baptisé Belle-Ombre, n'était auprès qu'une ma-
sure, aussi bien que le château des Aygalades construit par le maréchal
de Yillars.

En J767, Clérisseau, architecte et peintre d'architecture, de retour
d'Italie, où il venait de dessiner la plupart des monuments antiques, s'ar-
rêta en Provence. Les frères Borély le saisirent au passage et lui deman-
dèrent un dessin pour la façade. Ce dessin a été conservé ; mais heureu
sèment pour le château, il n'a pas été suivi. On y sent l'incohérence
d'idées d'un homme qui a beaucoup vécu dans le passé, aux prises avec
la vie moderne. Il ne fallait pas songer à modifier la division principale
 
Annotationen