Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 10.1861

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Darcel, Alfred: La Collection Soltykoff, [1]: l'orfèvrerie religieuse
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17226#0177

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA COLLECTION SOLTYKOFF

Après la collection Fould, c'est la collection Soltykoff
qui disparaît, puis ce sera le tour d'une autre, et d'une
autre encore! Après celles qui sont déjà formées vien-
dront celles qui se forment des débris arrachés aux cabi-
nets que l'on disperse. Mais dans cette rotation incessante
certaines œuvres disparaîtront à tout jamais, immobilisées
dans les dépôts publics. Un jour viendra donc où, les
sources étant taries, soit par épuisement, soit parce
qu'on y conservera ce qu'elles abandonnaient naguère
avec une si déplorable insouciance, un jour viendra où,
les musées retenant tout ce qu'ils auront accaparé, les
pièces extraordinaires deviendront introuvables. Nous
pensons donc qu'une collection de la nature et de l'importance de celle
qu'avait réunie le prince Soltykoff ne se reverra pas de longtemps, et que
les amateurs doivent être combattus entre deux sentiments contraires :
l'espoir de voir enrichir les ventes futures des épaves qui se dispersent
aujourd'hui, et le regret de voir détruire les séries si complètes et si inté-
ressantes que l'on avait formées à grands frais. Pour nous, l'espoir nous
touche peu, et c'est le regret qui nous envahit tout entier; regret double :
d'abord nous avions beaucoup étudié et beaucoup appris dans la collec-
tion dont le prince Soltykoff ouvrait si généreusement les portes et com-
muniquait si libéralement les richesses à tous les archéologues, que
chacun la regardait un peu comme la sienne; puis nous avions espéré un
instant que, de facilement accessible qu'elle était, elle deviendrait entiè-
rement publique en entrant dans les Musées du Louvre et de l'hôtel
de Gluny, qui se la seraient partagée.

Nous avions malheureusement pris, nous et beaucoup d'autres, nos
désirs pour un espoir, et si le Musée du Louvre a été assez heureux pour
acquérir avec une sage prodigalité les deux ivoires les plus remarquables
que l'on ait encore vus, il ne parait pas jusqu'ici que le Musée de l'hôtel
 
Annotationen