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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

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Nr. 3
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Campori, Giuseppe: La majolique et la porcelaine de Ferrare, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0230
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LÀ MAJOLIQUE ET LÀ PORCELAINE.

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auraient été faits à Pesaro ou à Turin par des artistes ombriens, nous
attendrons la publication des documents, ou du moins l’indication des
sources où ces faits ont été puisés, pour nous former une opinion.

Dans la correspondance du chevalier Hercule Cortile, ambassadeur de
Ferrare à Florence, nous ne trouvons qu’un bien petit nombre de rensei-
gnements que, cependant, il ne convient pas d’omettre. Une lettre du
7 décembre 1575 accompagne l’envoi d’un petit vase en porcelaine à lui
donné par le grand-duc en remplacement d’un autre qui s’était brisé en
route. Deux autres lettres, de l’année suivante, nous apprennent que ce
prince lui avait fait voir un nombre considérable de vases en porcelaine de
grandes dimensions, qui lui ont donné un grand plaisir, parce qu’il crai-
gnait que ce genre de fabrication ne réussît pas dans les grands objets.
Une autre fois, il fait connaître le désir qu’éprouvait le grand-duc de
recevoir en présent quelques ouvrages de couleurs mélangées (mischi)1
« que faisait un certain Camillo, attaché au service de Votre Altesse,
lequel est mort, à ce qu’il m’a dit2. » Enfin, dans une lettre de 1583 se
trouve l’indication de dix-sept pièces de porcelaine, offertes par le
grand-duc à D. Alphonse d’Este.

A la fin de cette digression, qui n’est pas hors de lieu, sur la porcelaine
florentine, et après avoir établi, aussi bien qu’il a été possible, à qui ap-
partient la priorité d’invention, nous devons reconnaître que les deux
princes ont pu fort bien arriver, à des époques très-rapprochées, aux
mêmes résultats, sans qu’aucun d’eux connût les procédés de l’autre, car
les secrets industriels ou chimiques étaient, en ce temps-là, cachés avec le
même soin jaloux que les plus graves affaires de l’État. Et, pour revenir
aux majoliques de Ferrare, nous ne croyons pas nous éloigner delà vérité
en disant que les efforts faits dans le second atelier doivent avoir été en
grande partie consacrés à des ouvrages de luxe et à des expériences,
supposition que viendrait encore justifier la rareté, ou plutôt l’absence
presque totale de produits qu’on puisse lui attribuer avec quelque certi-
tude. Dans ce genre d’attributions il faut, d’ailleurs, procéder avec la
plus grande réserve, et ne pas tenir pour une preuve suffisante les devises
faisant allusion à la maison d’Este, qu’on peut trouver sur quelques-
uns des vases qui font encore l’ornement des collections publiques ou
privées. C’était, en effet, l’usage de ces princes de commander de grands

!. Peut-être s’agit-il de ces petits carreaux pour le pavage dont parle Vasari dans
le passage rapporté plus haut.

2. C’est encore là une nouvelle preuve que Camille d’Urbin ne doit pas être con-
fondu avec Camillo Fontana, lequel vivait encore en '1581.
 
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