Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Campori, Giuseppe: La majolique et la porcelaine de Ferrare, [2]
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0231

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
222

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

services à Faenza, sans compter les petits objets qu’on trouvait chez les
marchands de Ferrare, même à l’époque où la fabrique du château était
en activité1. Faenza était alors le grand centre manufacturier et commer-
cial de ce genre d’industrie, et on trouve une preuve de son état floris-
sant dans la Description de VItalie du frère Leandro Àlberti, imprimée
pour la première fois à Bologne, en 1551, et nous citons ici le passage
comme le témoignage authentique, et jusqu’ici laissé de côté, d’un écri-
vain contemporain. Cet auteur, après avoir dit « qu’à Faenza il existe un
grand nombre d’artistes illustres dans la fabrication des vases en terre
cuite, qui les modèlent avec tant d’adresse, et les peignent si bien
de couleurs diverses, qu’ils surpassent tous les autres vases en terre
cuite d’Italie, » ajoute les renseignements suivants : « Avec ces vases,
qu’ils portent çà et là par toute l’Italie, et surtout à Bologne, les gens de
Faenza font beaucoup d’argent. Et un de ces artistes me dit, à ce sujet,
que dans un seul jour, la veille de l’Assomption de la Xierge, jour de
grande fête à Bologne, il tira de ces vases 300 ducats d’or, et parmi ses
confrères les uns en gagnèrent 60 et les autres AO, plus ou moins, sui-
vant le mérite des vases2. » Il ne faut pas non plus oublier que, dans la
première période de la fabrication ferraraise, ' on employait des artistes
de Faenza qui se servaient’ même de la terre de leur pays, et dans la

1. Des livres de dépenses des divers princes de la maison d’Este qu’on trouve aux
archives du palais de Modène, nous avons extrait les notes suivantes relatives à l’im-
portation de la majolique. — '1546. D. Alphonse d'Este achète de la majolique à
Faenza. — 1548. Le cardinal Hippolyte envoie une caisse de majolique en France. —
'1556. Autre acquisition faite par D. Alphonse à Nicolo de Faenza, fabricant de majo-
lique.— 1559. Payement par la chambre ducale à maître Pierre-Paul Stanghi, de Faenza,
d’un à-compte sur la majolique qui se fabrique dans ladite ville. — 1560. Service de
190 pièces exécuté à Faenza pour le cardinal Louis. — 1570, 6 mai. D. Alphonse fait
payer à M. Guy Fontana d’Urbin, demeurant à Pesaro, 15 ducats d’or pour faire des
tablettes en majolique, pour sa maison de campagne dite l’isola. — 1574. Balthazar de
Faenza, fabricant de majolique, reçoit un à-compte sur les vases en majolique destinés
à la pharmacie de l’isola. On trouve encore la porcelaine blanche, et de diverses cou-
leurs, dans les inventaires de la garde-robe des cardinaux Hippolyte H et Louis. Celui-ci
en achetais pièces en 1563 pour 15 écus ; il en emporta une caisse à Rome en 1563,
et d’autres en France en 1570. Il en avait tout un buffet, et notamment les vases à pro-
pos desquels nous trouvons la note suivante : « Un vase en porcelaine blanche, lequel
aujourd’hui 3 août 1563 a été reconnu être en majolique blanche. » C’est une preuve
suffisante du degré de perfection où s’était élevée la majolique, qu’on pût, malgré son
défaut de transparence, la confondre avec la porcelaine.

2. Pour compléter ces renseignements, nous transcrivons un passage d’une lettre
d’Orazio Urbani, ambassadeur florentin à Ferrare, en date du 7 novembre 1580 : « On
a fait à Faenza de grandes provisions de majoliques pour le roi très-chrétien, lequel a
 
Annotationen