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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 2
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Lechevallier-Chevignard, Edmond: Un amateur parisien du XVIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0152
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UN AMATEUR PARISIEN AU XVIe SIÈCLE.

La réserve du cabinet des estampes possède encore deux autres livres
de N. Houel, provenant du vicomte de Beaune, brigadier des armées du
roi, colonel du régiment d'infanterie de Bretagne : la Procession de
Henri III, en 157S: — la Procession de Louise de Lorraine, en 158A, —
plus exactement vers 1580.

Le premier de ces portefeuilles contient vingt-deux feuilles de vélin
disposées autrefois en manière de frise où se déroulait un de ces longs
et étranges cortèges si fréquents sous le dernier Valois. Pénitents, flagel-
lants, chevaliers du Saint-Esprit alternent par groupes avec des person-
nages de l'Ancien et du Nouveau Testament ; les enfants et confrères de la
Charité chrétienne, institution dont nous parlerons plus bas, y sont
mêlés avec plusieurs saints et saintes et des chœurs de vierges jouant de
divers instruments. — Les dessins de cette curieuse série sont faits à la
plume et légèrement ombrés d'un frottis de pierre noire ou d'un peu de
lavis. Leur exécution sommaire, quelques détails inachevés avec intention
nous portent à penser que ce ne sont que des avant-projets de la propre
main de N. Houel, et un simple souvenir d'une cérémonie à laquelle son
nom était attaché. A ceux qui s'étonneraient de voir un savant s'occuper
de tels travaux, nous rappellerons combien, au xvie siècle, la variété des
connaissances est chose fréquente. D'ailleurs, les tendances de Houel nous
sont connues et sa profession ne l'éloignait pas-autant qu'on pourrait le
croire de la pratique du dessin indispensable, par exemple, pour l'étude
de la botanique dont il devait être, chez nous, un des premiers vulgari-
sateurs. Les boutiques d'apothicaire affectaient un certain luxe, et si, en
France, elles n'étaient pas toutes ornées des brillantes faïences propres
aux pharmacies italiennes, elles en offraient un équivalent dans ces
« petites boites telles que voyons de présent ès boutiques des apothé-
caires, painctes au dessus de figures joyeuses et frivoles, comme de
harpyes, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes bastées, boucs
volants, cerfs limoniers, et autres telles painctures contrefaictes à plaisir »,
dont nous parle Rabelais dans le prologue du Gargantua.

La Procession de Louise de Lorraine est de main plus savante ; les
dix feuillets de vélin qui la composent nous montrent la pieuse et douce
princesse sortant du Louvre, accompagnée de ses dames et de quelques
courtisans, pour aller poser la première pierre de la Maison de la Charité
chrétienne. On était redevable à Houel de cette institution et il en était
le gouverneur-intendant. Établie au début dans la maison des Enfants-
Rouges, puis transférée deux ans après, en 1578, au faubourg Saint-Mar-
ceau, dans les bâtiments de l'hospice de Lourcine^la Charité chrétienne
comprenait : une chapelle, — une école de jeunes orphelins instruits à
 
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