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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 2
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Lechevallier-Chevignard, Edmond: Un amateur parisien du XVIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0153

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1/i4 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

préparer et à distribuer les médicaments aux pauvres honteux sans que
ceux-ci fussent contraints d'aller se faire traiter à l'Hôtel-Dieu, ■— une
pharmacie complète, — un enclos contenant divers services, — l'hôpital
proprement dit, — enfin un jardin des simples, véritable titre de gloire
pour Nicolas Houel, puisqu'il est le premier de ce genre constitué en
France et qu'il précède celui de Montpellier d'une vingtaine d'années.
Le fondateur se proposait de donner à l'établissement de bien autres pro-
portions. Les indications de la main de Houel, sur les dessins de cette
suite, témoignent de l'ardente charité de notre savant comme de la largeur
de ses vues : ainsi, à tout ce qui concerne le soulagement des maux de
l'humanité, à des lieux d'asile pour les enfants aveugles, les veuves néces-
siteuses, les vieillards infirmes ou les soldats mutilés, il voulait ajouter
des écoles de musique, d'arts et métiers, un collège de toutes disciplines
et langues pour les pauures escolliers et pauures enfants orphelins ;
c'est-à-dire que beaucoup de créations qui sont l'honneur de notre
société européenne, écoles professionnelles, dispensaires, conservatoires,
invalides, tout cela était arrêté en théorie, à demi organisé en fait par
ce généreux esprit. Les troubles de la fin du règne de Henri III et la mort
de Houel, survenue en 158/i, l'année même où il achevait ce quatrième
recueil, retardèrent pour longtemps la réalisation d'un si beau pro-
gramme. La maison de la Charité chrétienne, devenue spécialement, par
ordre de Henri IV, un hôpital militaire, retourna, sous Louis XIII, avec
le jardin des simples à la corporation des apothicaires. — C'est l'origine
de l'École de pharmacie actuelle.

On peut dire que, jusqu'à son dernier jour, Houel eut recours à l'art
pour manifester sa pensée, mais il fut guidé alors par un intérêt exclusi-
vement philanthropique et religieux. Plus d'emblèmes profanes, plus cle
réminiscences antiques. Un extrait des écritures : les bénédictions qui
attendent l'homme charitable en récompense de ses « aulmosnes et
bonnes œuures » et un sonnet,— l'inévitable sonnet, — intitulé : «Prière
à Dieu, » voilà tout ce qui décèle encore le vieil écrivain. Ces deux pièces,
calligraphiées avec soin, sont surmontées des armoiries du roi et des deux
reines. On trouve au bas la figure suivante :

SCOPYS VIT.E CHRISTVS.

1 584.
 
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