LES FOUILLES D’OLYMPIE.
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d’Agræ, l’Érechtheion. Mais le Parthénon et ses sculptures me semblent
précisément sortir de cette voie ; produits d’une époque où Athènes,
maîtresse des mers, se répandait au dehors et prétendait imposer sa
domination à la Grèce entière, ce sont des œuvres helléniques plutôt
que des œuvres athéniennes, le résumé des progrès accomplis par toutes
les écoles, plutôt que l’effort heureux d’une école particulière. L’ordre
du Parthénon est une invention dorique ; et Phidias, disciple de l’Argien
Hagélaïdas, a autant travaillé dans le Péloponnèse qu’à Athènes. Si donc
nous trouvons dans l’ancien art attique l’origine d’un des côtés de son génie,
cette grâce exquise et majestueuse à la fois que nous admirons dans le
groupe de Déméter et de Koré, et dans celui des Saisons (Alpsu), vulgai-
rement appelées les Parques, c’est clans l’art péloponnésien, tel que nous
le révèlent les métopes d’Olympie, la frise du temple de Bassæ, et sur-
tout l’œuvre de Pæonios, qu’il faut chercher les modèles de cette sim-
plicité magistrale, de cette grandeur et de cette force qui éclatent dans
l’Héraclès ou Thésée, dans l’Uissos, dans l’Iris et dans toutes les ligures
de l’œuvre cle Phidias. L’intérêt des fouilles d’Olympie n’est donc pas
seulement de nous faire connaître l’un des artistes les plus célèbres de la
plus grande époque de l’art grec, mais encore de nous révéler plus clai-
rement quels étaient les points d’attache du maître parmi les maîtres
antiques; de lui faire en quelque sorte prendre pied dans son siècle; de
nous montrer de quel point il est parti pour s’élever jusqu’à ces hau-
teurs sublimes où nul, en aucun temps et en aucun pays, n’a jamais pu
l’atteindre.
O. HAYE T.
XV. — 2e PÉUIODE. 20
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d’Agræ, l’Érechtheion. Mais le Parthénon et ses sculptures me semblent
précisément sortir de cette voie ; produits d’une époque où Athènes,
maîtresse des mers, se répandait au dehors et prétendait imposer sa
domination à la Grèce entière, ce sont des œuvres helléniques plutôt
que des œuvres athéniennes, le résumé des progrès accomplis par toutes
les écoles, plutôt que l’effort heureux d’une école particulière. L’ordre
du Parthénon est une invention dorique ; et Phidias, disciple de l’Argien
Hagélaïdas, a autant travaillé dans le Péloponnèse qu’à Athènes. Si donc
nous trouvons dans l’ancien art attique l’origine d’un des côtés de son génie,
cette grâce exquise et majestueuse à la fois que nous admirons dans le
groupe de Déméter et de Koré, et dans celui des Saisons (Alpsu), vulgai-
rement appelées les Parques, c’est clans l’art péloponnésien, tel que nous
le révèlent les métopes d’Olympie, la frise du temple de Bassæ, et sur-
tout l’œuvre de Pæonios, qu’il faut chercher les modèles de cette sim-
plicité magistrale, de cette grandeur et de cette force qui éclatent dans
l’Héraclès ou Thésée, dans l’Uissos, dans l’Iris et dans toutes les ligures
de l’œuvre cle Phidias. L’intérêt des fouilles d’Olympie n’est donc pas
seulement de nous faire connaître l’un des artistes les plus célèbres de la
plus grande époque de l’art grec, mais encore de nous révéler plus clai-
rement quels étaient les points d’attache du maître parmi les maîtres
antiques; de lui faire en quelque sorte prendre pied dans son siècle; de
nous montrer de quel point il est parti pour s’élever jusqu’à ces hau-
teurs sublimes où nul, en aucun temps et en aucun pays, n’a jamais pu
l’atteindre.
O. HAYE T.
XV. — 2e PÉUIODE. 20