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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 2
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Vachon, Marius: Un sculpteur provincial: Pierre Vaneau et le monument de Jean Sobieski
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0180
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170

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

la Concorde. Le piédestal était également décoré de quatre bas-reliefs,
d’une surface de 2m,18 de longeur sur lm,32 de hauteur pour les côtés,
et d’une surface de lnyl3 de longueur sur lm,32 de hauteur pour les
faces. Ces bas-reliefs représentent des compositions allégoriques se rap-
portant à la vie héroïque de Jean Sobieski. Nous les décrirons plus loin
en même temps que les bas-reliefs du soubassement. Toutes ces
sculptures, statues et bas-reliefs, sont exécutés en bois de noyer ou de
chêne.

L’ordonnance architecturale n’est pas sans grandeur ; quant à l’œuvre
sculpturale, elle dénote un grand artiste qui non seulement connaissait
bien son métier et était fort habile, mais qui avait un véritable tempé-
rament. Vaneau, dans ce monument, montre une entente parfaite des
conditions de la statuaire. Ses figures sont bien campées, et leur profil
se détache vigoureusement dans la lumière en lignes d’une grande
fermeté. Il y a là quelque chose de michcl-angesque. D’ailleurs, Vaneau
nous paraît avoir étudié particulièrement le grand maître florentin ;
une des statues rappelle même beaucoup, sans en être toutefois une
copie, l’un des deux esclaves du Musée du Louvre, celui qui appuie son
bras sur sa tête. Ces cinq statues sont actuellement la propriété de
M. le marquis de Pruns, à Brassac (Puy-de-Dôme). Les bas-reliefs du
soubassement et du piédestal sont également très remarquables.

Je crois devoir, en raison de leur mérite exceptionnel et de leur
intérêt historique, donner une description détaillée de ces compositions
magistrales.

1° Bataille de Vienne. — La bataille est dans toute son action :
mêlée ardente et terrible; les groupes de combattants se heurtent furieu-
sement; au centre, Jean Sobieski, à cheval, s’apprête à assener un coup
de son sabre sur la tête du grand vizir, Kara Mustapha, le chef de l’armée
ottomane, qui tente de parer le coup mortel de son adversaire. Le héros
polonais est suivi de son fils, le prince Jacques, qui combattit toute la
journée à ses côtés, du duc de Lorraine, de Maximilien de Bavière et
d’un enseigne qui, d’après l’historien Kochowski, accompagnait le roi, un
panache attaché au bout d’une lance pour le faire reconnaître. De l’autre
côté s’enfuient, sur leurs coursiers écumants, Tekeli, le commandant des
troupes hongroises alliées aux Turcs, et les pachas de Bude et de Méso-
potamie. Dans le fond, s’agite une véritable fourmilière de guerriers des
deux partis. Le sol est jonché de cadavres, d’armes, de chevaux morts,
de tètes coupées. Tout cela a une vie, un mouvement, une fougue extra-
ordinaires. Et néanmoins la composition ne présente aucune confusion,
 
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