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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 5
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Rayet, Olivier: Les fouilles d'Olympie
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0440
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

distinction aristocratique et une expression de virginale pudeur que
ne désavoueraient ni Léonard ni Luini.

Supérieur à l’œuvre de Pæonios, et au point de vue de la composi-
tion et à celui de la facture, le fronton d’Alcamène est loin de soutenir
son rang si on le met en présence des frontons du Parthénon; et je ne
parle pas seulement de celui de l’est, le plus beau des deux, et que
d’instinct l’on a toujours attribué à Phidias, mais encore de celui de
l’ouest, très inférieur en mérite, et que quelques archéologues, Beulé
entre autres, ont supposé pouvoir être d’une autre main. L’habileté que
nous avons admirée dans la composition du Combat des Centaures et
des Lapithes est après tout, et si grande qu’elle soit, affaire de science
et de pratique. Combien plus originale et plus haute est la conception
de cette Naissance d’Athéna, dont le cadre est l’Olympe tout entier, où
le mouvement de toutes les figures est si puissamment concentré sur un
seul point, sur une seule pensée ! Combien la division si saisissante de
la Dispute de Poséidon et d’Athéna est supérieure à la symétrie ingé-
nieuse, mais simplement ingénieuse, du fronton ouest d’Olympie î Môme
différence dans la facture. Si l’on veut, dans les sculptures du Parthé-
non, chercher quelque morceau dont l’exécution ressemble à celle des
figures d’Alcamène, ce n’est pas aux frontons, mais aux métopes, qu’il
faudra s’adresser. Les métopes v et xxviii de la façade latérale sud rap-
pellent d’assez près le groupe d’Ëurylion et d’Hippodamie, et le guerrier
nu de la métope n du même côté pourrait être comparé au fragment de
Cæneus. Mais le modelé de presquè toutes les figures des frontons est
autrement gras et large. Je ne sais si l’auteur du Pirithous eut pu faire la
figure élégante, mais un peu grêle, de l’ilissus ; à vrai dire, j’en doute fort;
mais ce qui est certain, c’est que jamais il n’eût pu sculpter ni l’Héraclès,
ni cet admirable groupe de Déméter et Coré, ni les trois Heures (vulgaire-
ment dites les trois Parques), ni même,pour en revenir au fronton ouest,
l’Asclépios, l’Hygie ou le Poséidon. Entre le Pirithous et ces figures, il
y a la différence indéfinissable, mais immense, qui sépare le talent du
génie. Et c’est là un argument à mon sens très fort en faveur de l’hypo-
thèse, tout à fait intuitive et qui ne se fonde sur aucun texte, d’après
laquelle il faut attribuer à la main même de Phidias les deux frontons
du grand monument athénien. Si, en effet, ils sont dus au ciseau d’un
homme infiniment supérieur à Alcamène, quel pourrait être cet homme,
si ce n’est l’auteur de l’Athéna Parthénos et du Jupiter olympien?

Un autre fait qui ressort de cette comparaison, c’est que le fronton
ouest d’Olympie, quoique postérieur de quelques années aux frontons du
Parthénon, a, dans plusieurs de ses parties, un aspect plus archaïque. 11
 
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