EXPOSITION DE L’UNION CENTRALE.
323
de Berruguete, qui avait reçu les leçons de Michel-Ange à Rome avant de
s’établir définitivement en Espagne. La seconde pièce est un grand ca-
binet en ébène, dont les pieds sont formés par huit cariatides. Sur l’exté-
rieur des vantaux sont sculptés des bas-reliefs relatifs au siège de Troie
et surmontés de frontons à pilastres. Dans l’intérieur sont d’autres vantaux
portant les figures de la Justice et delà Religion, accompagnées de nom-
breux tiroirs, dont la disposition compliquée est un chef-d’œuvre de
patience et de difficulté vaincue. Ce meuble, prêté par M. Henri Grellou,
a été exécuté dans les Pays-Bas, vers la première moitié du xvne siècle.
11 n’a été exposé avec les objets du moyen âge et de la Renaissance que
par suite de la rareté des monuments de l’époque de Louis XIII, qui
n’a pas permis de leur consacrer une salle spéciale.
Les meubles que nous venons de décrire touchent tous à la vie civile
du xvi13siècle; nous allons trouver, dans la série des stalles et des chaires,
des monuments d’une époque plus ancienne, dont plusieurs ont une des-
tination religieuse. M. Monvallat possède le dossier d’une grande stalle
à trois places, surmontée d’un dais, qui a été exécutée à la fin du
xve siècle par les moines de l’abbaye de la Chaise-Dieu, en Auvergne. Elle
porte sur l’un des panneaux les armoiries du cardinal d’Amboise, placées
entre deux bustes de guerriers casqués, sur un fond d’arabesques. Elle
date, par conséquent, de cette époque de transition à laquelle nous devons
le château de Gaillon. A côté est exposé un siège de stalle à trois places,
qui appartient à la même collection. Les accotoirs sont soutenus par des
figures grotesques dont l’exécution doit remonter aux premiers temps de
la Renaissance. M. Georges Bal a exposé deux montants de stalles de
chœur dont les côtés extérieurs sont ornés de figures sculptées en bas-
relief, et dont le style rappelle les monuments du règne de Louis XII.
Nous mentionnerons ensuite deux stalles de travail italien appartenant à
M. Charles Ephrussi, et une autre stalle d’un grand effet prêtée par
M. Mannheim ; sur le dossier sont représentés quatre personnages nus et
armés, dont l’un est renversé. Le sujet, d’interprétation difficile, semble
être celui-ci : les génies des arts repoussant le dieu de la guerre. On trouve
dans ce bas-relief le caractère sobre et élevé de l’art italien de la fin du
xve siècle. Les Archives nationales ont exposé deux fauteuils en bois, pro-
venant de l’ancien parlement de Paris, qui ne sont à remarquer qu’à titre
de curiosité historique.
Les fragments de sculpture du moyen âge abondent dans toutes les
expositions d'art ancien; le Musée rétrospectif du Mobilier ne fait pas
exception, à cette règle et on y voit des retables, des groupes, des
statuettes, dont plusieurs d’un grand intérêt et très habilement exécutés ;
323
de Berruguete, qui avait reçu les leçons de Michel-Ange à Rome avant de
s’établir définitivement en Espagne. La seconde pièce est un grand ca-
binet en ébène, dont les pieds sont formés par huit cariatides. Sur l’exté-
rieur des vantaux sont sculptés des bas-reliefs relatifs au siège de Troie
et surmontés de frontons à pilastres. Dans l’intérieur sont d’autres vantaux
portant les figures de la Justice et delà Religion, accompagnées de nom-
breux tiroirs, dont la disposition compliquée est un chef-d’œuvre de
patience et de difficulté vaincue. Ce meuble, prêté par M. Henri Grellou,
a été exécuté dans les Pays-Bas, vers la première moitié du xvne siècle.
11 n’a été exposé avec les objets du moyen âge et de la Renaissance que
par suite de la rareté des monuments de l’époque de Louis XIII, qui
n’a pas permis de leur consacrer une salle spéciale.
Les meubles que nous venons de décrire touchent tous à la vie civile
du xvi13siècle; nous allons trouver, dans la série des stalles et des chaires,
des monuments d’une époque plus ancienne, dont plusieurs ont une des-
tination religieuse. M. Monvallat possède le dossier d’une grande stalle
à trois places, surmontée d’un dais, qui a été exécutée à la fin du
xve siècle par les moines de l’abbaye de la Chaise-Dieu, en Auvergne. Elle
porte sur l’un des panneaux les armoiries du cardinal d’Amboise, placées
entre deux bustes de guerriers casqués, sur un fond d’arabesques. Elle
date, par conséquent, de cette époque de transition à laquelle nous devons
le château de Gaillon. A côté est exposé un siège de stalle à trois places,
qui appartient à la même collection. Les accotoirs sont soutenus par des
figures grotesques dont l’exécution doit remonter aux premiers temps de
la Renaissance. M. Georges Bal a exposé deux montants de stalles de
chœur dont les côtés extérieurs sont ornés de figures sculptées en bas-
relief, et dont le style rappelle les monuments du règne de Louis XII.
Nous mentionnerons ensuite deux stalles de travail italien appartenant à
M. Charles Ephrussi, et une autre stalle d’un grand effet prêtée par
M. Mannheim ; sur le dossier sont représentés quatre personnages nus et
armés, dont l’un est renversé. Le sujet, d’interprétation difficile, semble
être celui-ci : les génies des arts repoussant le dieu de la guerre. On trouve
dans ce bas-relief le caractère sobre et élevé de l’art italien de la fin du
xve siècle. Les Archives nationales ont exposé deux fauteuils en bois, pro-
venant de l’ancien parlement de Paris, qui ne sont à remarquer qu’à titre
de curiosité historique.
Les fragments de sculpture du moyen âge abondent dans toutes les
expositions d'art ancien; le Musée rétrospectif du Mobilier ne fait pas
exception, à cette règle et on y voit des retables, des groupes, des
statuettes, dont plusieurs d’un grand intérêt et très habilement exécutés ;