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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
faisons des illustrations de Mireille. Nous voulons cependant signaler encore une
qualité qui les recommande à nos yeux, et nous permet d’augurer favorablement de
l’avenir de M. Burnand : ses eaux-fortes sont traitées simplement; tout y est expressif,
voulu et obtenu par les seules ressources du dessin ; l’artiste demande à son imprimeur
de traduire fidèlement ses travaux; il né spécule jamais sur l’art « d’engraisser » les
planches, que Ton pratique avec tant de bonne volonté dans les imprimeries, dès que
l’aquafortiste réclame un peu d’aide. Nous serions heureux si cet exemple allait en-
courager les graveurs à ne plus compter que sur eux-mêmes.
IV. — Les Chroniqueurs de l’Histoire de France depuis les origines jusqu’au
xvr siècle; texte abrégé, coordonné et traduit par Mn,c de Witt, née Guizot;
2e série. Paris, Hachette; 1 vol. in-8° jésus, illustré de 9 chromolithogra-
phies, Zr7 compositions en noir et 307 gravures dans le texte.
Nous avons parlé, Tan dernier, de la première série de celte publication, dont la
substance était fournie paries chroniqueurs qui embrassent l’histoire de France depuis
les Mérovingiens jusqu’à la première croisade, c’est-à-dire de Grégoire de Tours à
Guillaume de Tyr. La deuxième série, qui vient de paraître, nous conduit de 4 060 à
4364, depuis Philippe 1er jusqu’à la mort du roi Jean, le vaincu de Poitiers; elle est
alimentée par les chroniqueurs depuis Suger jusqu’à Froissart; on y suit pas à pas le
développement de la royauté française jusqu’aux jours où la branche des Valois, par
sa folle témérité, mit la France à deux doigts de sa perte.
Les « traductions» de Mme de Witt sont fort bien faites; elles conservent en grande
partie le charme naît' et l’intérêt des récits originaux; nous regrettons seulement que
hauteur n’ait pas jugé à propos d’appuyer de quelques dates précises, au moins en
note, les épisodes principaux de son récit; il y gagnerait d’être absolument instructif.
Les illustrations de ce volume sont, comme celles du précédent, aussi abondantes
que variées; elles s’appuient, en général, sur les monuments empruntés aux archives
ou aux musées. Quant aux grandes scènes de l’histoire, elles sont interprétées par des
artistes de talent, qui s’efforcent d’être véridiques dans la mesure du possible, et
réussissent toujours à intéresser par le mérite pittoresque de leurs composition
A. DE L.
V. -—- Nouvelle Géographie universelle, par Elisée Reclus, IXe volume,
Y Asie antérieure. Paris, Hachette, 1884.
Si élogieuse que nous la fassions, l’expression de notre pensée nous semblerait
fioide devant l’admiration que nous cause cette publication monumentale. Nous tenons
la Géographie universelle de Reclus pour un des titres les plus glorieux, les plus
solides de la librairie française. Dans cet ordre de productions, l’étranger n’a rien à nous
opposer qui puisse entrer en ligne avec une œuvre qui ne comprendra pas moins de
4 5 forts volumes illustrés de plus de 3,000 cartes et plans et de près de 4,800 gravures,
de cette œuvre dont chaque volume, tiré à 20,000 exemplaires, coûte environ quatre
cent mille francs et qui dans son ensemble dépassera six millions de francs! Ce qu’il
y a là de science rigoureuse, de travail accumulé, de renseignements condensés, de
recherches nouvelles, celui seul qui a eu occasion de fouiller un coin de cet ouvrage
pour son propre compte peut seul s’en douter. Nous avons eu précisément à étudier
le volume consacré à l’Asie Orientale et en particulier ce qui avait trait au Japon.
Ayant sous la main tous les documents relatifs à la matière, il nous arrivait très natu-
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
faisons des illustrations de Mireille. Nous voulons cependant signaler encore une
qualité qui les recommande à nos yeux, et nous permet d’augurer favorablement de
l’avenir de M. Burnand : ses eaux-fortes sont traitées simplement; tout y est expressif,
voulu et obtenu par les seules ressources du dessin ; l’artiste demande à son imprimeur
de traduire fidèlement ses travaux; il né spécule jamais sur l’art « d’engraisser » les
planches, que Ton pratique avec tant de bonne volonté dans les imprimeries, dès que
l’aquafortiste réclame un peu d’aide. Nous serions heureux si cet exemple allait en-
courager les graveurs à ne plus compter que sur eux-mêmes.
IV. — Les Chroniqueurs de l’Histoire de France depuis les origines jusqu’au
xvr siècle; texte abrégé, coordonné et traduit par Mn,c de Witt, née Guizot;
2e série. Paris, Hachette; 1 vol. in-8° jésus, illustré de 9 chromolithogra-
phies, Zr7 compositions en noir et 307 gravures dans le texte.
Nous avons parlé, Tan dernier, de la première série de celte publication, dont la
substance était fournie paries chroniqueurs qui embrassent l’histoire de France depuis
les Mérovingiens jusqu’à la première croisade, c’est-à-dire de Grégoire de Tours à
Guillaume de Tyr. La deuxième série, qui vient de paraître, nous conduit de 4 060 à
4364, depuis Philippe 1er jusqu’à la mort du roi Jean, le vaincu de Poitiers; elle est
alimentée par les chroniqueurs depuis Suger jusqu’à Froissart; on y suit pas à pas le
développement de la royauté française jusqu’aux jours où la branche des Valois, par
sa folle témérité, mit la France à deux doigts de sa perte.
Les « traductions» de Mme de Witt sont fort bien faites; elles conservent en grande
partie le charme naît' et l’intérêt des récits originaux; nous regrettons seulement que
hauteur n’ait pas jugé à propos d’appuyer de quelques dates précises, au moins en
note, les épisodes principaux de son récit; il y gagnerait d’être absolument instructif.
Les illustrations de ce volume sont, comme celles du précédent, aussi abondantes
que variées; elles s’appuient, en général, sur les monuments empruntés aux archives
ou aux musées. Quant aux grandes scènes de l’histoire, elles sont interprétées par des
artistes de talent, qui s’efforcent d’être véridiques dans la mesure du possible, et
réussissent toujours à intéresser par le mérite pittoresque de leurs composition
A. DE L.
V. -—- Nouvelle Géographie universelle, par Elisée Reclus, IXe volume,
Y Asie antérieure. Paris, Hachette, 1884.
Si élogieuse que nous la fassions, l’expression de notre pensée nous semblerait
fioide devant l’admiration que nous cause cette publication monumentale. Nous tenons
la Géographie universelle de Reclus pour un des titres les plus glorieux, les plus
solides de la librairie française. Dans cet ordre de productions, l’étranger n’a rien à nous
opposer qui puisse entrer en ligne avec une œuvre qui ne comprendra pas moins de
4 5 forts volumes illustrés de plus de 3,000 cartes et plans et de près de 4,800 gravures,
de cette œuvre dont chaque volume, tiré à 20,000 exemplaires, coûte environ quatre
cent mille francs et qui dans son ensemble dépassera six millions de francs! Ce qu’il
y a là de science rigoureuse, de travail accumulé, de renseignements condensés, de
recherches nouvelles, celui seul qui a eu occasion de fouiller un coin de cet ouvrage
pour son propre compte peut seul s’en douter. Nous avons eu précisément à étudier
le volume consacré à l’Asie Orientale et en particulier ce qui avait trait au Japon.
Ayant sous la main tous les documents relatifs à la matière, il nous arrivait très natu-