UNE GALERIE DE PEINTURE AU XVIe SIÈCLE
LES COLLECTIONS DE FULVIO ORSINI
ulvio Orsini réunit un ensemble de
collections qui furent comptées au xvr siè-
cle parmi les plus importantes collections
privées de F Italie. Avec une activité et
une sagacité justement admirées des
contemporains, le célèbre archéologue
recueillit marbres, médailles, pierres gra-
vées , inscriptions et manuscrits ; il dé-
pensa la plus grande partie de ses re-
venus, d’ailleurs modestes, pour faire de
sa maison, à Rome, un véritable musée
d’antiquités, ouvert aux études de ses amis, et où il fut le premier à
puiser pour illustrer ses nombreux ouvrages.
L’infatigable collectionneur mourut à soixante-dix ans, le là juin 1600.
Il n'avait pas de famille. Fils naturel d’un Orsini, il avait été élevé par
un chanoine de Saint-Jean-de-Latran, Gentile Delfini, avant de devenir
lui-même chanoine de la même basilique, et n’avait dû qu’à son seul mé-
rite sa réputation et sa fortune. On a remarqué que c’est un honneur
pour les Orsini d’avoir, grâce à Fulvio, les lettres représentées chez eux
comme dans les autres grandes familles italiennes 1. Mais ils ne compri-
rent point cet honneur, et Orsini disposa de sa succession en dehors
d’une famille qui n’avait pas voulu le reconnaître pour sien. Par un tes-
tament daté du 31 janvier 1600, et dont nous avons le texte, il laissa
son admirable collection de manuscrits et de livres précieux à la biblio-
thèque Vaticane ; ses objets d’art et ses antiquités furent légués au car-
dinal Odoardo Farnèse, en souvenir de la protection affectueuse qu’il
1. Litta, Le Fumiglie celebri italiane, vol. Y, Orsin di Roma, tav. XIV.
LES COLLECTIONS DE FULVIO ORSINI
ulvio Orsini réunit un ensemble de
collections qui furent comptées au xvr siè-
cle parmi les plus importantes collections
privées de F Italie. Avec une activité et
une sagacité justement admirées des
contemporains, le célèbre archéologue
recueillit marbres, médailles, pierres gra-
vées , inscriptions et manuscrits ; il dé-
pensa la plus grande partie de ses re-
venus, d’ailleurs modestes, pour faire de
sa maison, à Rome, un véritable musée
d’antiquités, ouvert aux études de ses amis, et où il fut le premier à
puiser pour illustrer ses nombreux ouvrages.
L’infatigable collectionneur mourut à soixante-dix ans, le là juin 1600.
Il n'avait pas de famille. Fils naturel d’un Orsini, il avait été élevé par
un chanoine de Saint-Jean-de-Latran, Gentile Delfini, avant de devenir
lui-même chanoine de la même basilique, et n’avait dû qu’à son seul mé-
rite sa réputation et sa fortune. On a remarqué que c’est un honneur
pour les Orsini d’avoir, grâce à Fulvio, les lettres représentées chez eux
comme dans les autres grandes familles italiennes 1. Mais ils ne compri-
rent point cet honneur, et Orsini disposa de sa succession en dehors
d’une famille qui n’avait pas voulu le reconnaître pour sien. Par un tes-
tament daté du 31 janvier 1600, et dont nous avons le texte, il laissa
son admirable collection de manuscrits et de livres précieux à la biblio-
thèque Vaticane ; ses objets d’art et ses antiquités furent légués au car-
dinal Odoardo Farnèse, en souvenir de la protection affectueuse qu’il
1. Litta, Le Fumiglie celebri italiane, vol. Y, Orsin di Roma, tav. XIV.