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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 5
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Nolhac, Pierre de: Les collections de Fulvio Orsini: une galerie de peinture au XVIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0448

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Zj 28

avait reçue de ses deux oncles, les cardinaux Ranuce et Alexandre Far-
nèse, de qui il avait été successivement bibliothécaire. L'ensemble des
collections d’Orsini a donc grossi la collection Farnèse au commence-
ment du xviie siècle; il a partagé ses vicissitudes, et, malgré les disper-
sions inévitables qui se sont produites, c’est au Musée de Naples qu’on
peut le retrouver.

Le testament d’Orsini parle d’un inventaire de toutes ses collections,
dressé par lui-même et scellé de son sceau. Cet inventaire, qui a passé
certainement entre les mains du cardinal Od. Farnèse, avait aujourd’hui
disparu. Les recherches, faites dans ces derniers temps par les soins du
ministère de l’instruction publique en Italie et du savant sénateur Fiorelli,
étaient restées malheureusement sans résultat, et toutes les archives du
royaume, qui pouvaient contenir des papiers des Farnèse, avaient été inter-
rogées en vain ; les amateurs et archéologues d'Italie craignaient d’avoir à
regretter la perte d’un document assez précieux, puisqu’en outre de la
description article par article des objets recueillis par Orsini, il passait pour
indiquer leur prix et, dans un grand nombre de cas, leur provenance.
J’ai eu la bonne fortune de le retrouver. Il n’apportera, j’espère, aucun
désappointement à ceux qui comptaient sur lui pour appuyer des re-
cherches précises sur l’histoire des collections italiennes. Il fournira, au
contraire, un tableau exact de la valeur des diverses séries d’objets d’art
dans la seconde moitié du xvie siècle. Celles d’Orsini, pourtant simple
particulier, n’étaient pas sans représenter une forte somme; le total de
ses estimations s’élève à 13,569 écus d’or romains, soit, en défalquant
un certain nombre de chiffres comptés deux fois, environ 130,000 francs
de notre monnaie1.

Bien qu’il fût avant tout archéologue, Fulvio Orsini était aussi un
amateur de peinture moderne, et, au milieu de cette énorme énuméra-
tion d’objets antiques, j’ai retrouvé un chapitre assez court, consacré aux
tableaux, cartons et dessins de maîtres, qu’il avait collectionnés. Ce cha-
pitre était utile à détacher de l’ensemble de l’inventaire, dont l’intérêt est
avant tout archéologique. C’est un des plus anciens catalogues qui aient
été dressés d’une galerie privée; les noms illustres qui y figurent té-
moignent qu’elle avait été composée avec goût, et les prix, marqués en

Il est à la bibliothèque Ambrosienne, parmi les manuscrits de J.-Y. Pinelli.
Ce n’est qu’une copie et l’on en trouvera l’orthographe peu régulière. Mais on doit s’en
contenter, l’original étant très probablement perdu et la copie paraissant en offrir un
calque fidèle, même pour la disposition matérielle. L’étude sur le manuscrit et sur les
collections va paraître à Rome, dans les Mélanges d'archéologie et d’histoire, publiés
par 1 École française de Rome; on y trouvera le texte de l’inventaire complet.
 
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