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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 5
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Nolhac, Pierre de: Les collections de Fulvio Orsini: une galerie de peinture au XVIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0449

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LES COLLECTIONS DE FULVIO ORSINI. A29

écus d’or romains à la suite de chaque article, peuvent fournir matière
à des comparaisons curieuses.

La galerie d’Orsini s’est formée peu à peu par des achats successifs et
aussi sans doute par les dons même des artistes de son temps. Il était un
des familiers des Farnèse de Rome, de ces illustres cardinaux qui ont tant
fait pour les arts et pour les lettres au xvie siècle ; j’ajouterai qu’il était
traité par eux comme un homme de confiance et un ami ; la corres-
pondance d’Orsini avec le cardinal Alexandre témoigne que son expé-
rience était consultée à tout moment sur les achats projetés par le prélat,
et que celui-ci le chargeait plus d’une fois des acquisitions à faire pour
ses collections. Comment douter que, dans un milieu où régnait tant de
confraternité entre les littérateurs et les artistes, Orsini n’ait fréquenté,
comme le faisait son ami Annibal Caro, les peintres attachés à la décora-
tion de Caprarola ou du palais Farnèse? Comment douter qu’il n’ait reçu
d’eux des dessins et des cartons originaux, et que les peintres n’aient
cherché à gagner les bonnes grâces d’un homme si puissant auprès de
leur protecteur commun? C’est ainsi probablement que sont venues en
sa possession tant d’œuvres d’artistes employés par le cardinal Farnèse,
Daniel de Volterre, F. Zuccaro, Salviati, etc.; c’est ainsi que Jérôme de
Sermoneta a fait son portrait, et que l’habile Clovio, qui vivait plus inti-
mement que les autres dans la maison du cardinal Farnèse, a laissé dans
ses mains un si grand nombre de miniatures.

Les attributions d’Orsini ne sauraient faire de doute pour les œuvres
de ses contemporains. Les vingt-huit numéros, mis sous le nom de Mi-
chel-Ange, ont aussi quelque garantie d’authenticité, car Orsini et ses
amis avaient vu la vieillesse laborieuse du grand homme1. Les attribu-
tions à Raphaël, qui sont au nombre de seize, paraissent beaucoup moins
certaines. Il en est de même pour Vinci, Jean Rellini, Giorgione, dont les
œuvres étaient déjà anciennes à l’époque d’Orsini. L’école de Raphaël,
malgré la présence de Peruzzi et de Jules Romain, n’est pas aussi abon-
damment représentée que l’école de Michel-Ange. Sébastien del Piombo
tient une grande place ; elle est due à la renommée qu’avait au xvie siè-
cle celui qu’on crut pouvoir opposer à Raphaël. Le nom des admirables
peintres de la galerie du palais Farnèse, les Carrache, est complètement
absent de l’inventaire. On y trouve deux fois celui du Titien, appelé un
instant à Rome par un Farnèse, le pape Paul III; beaucoup de toiles et
de dessins sont aussi attribués à son école. Le marchand ou le donateur,

1. On aimerait à croire qu’Orsini avait reçu des mains de Michel-Ange lui-même
le n° 88 de l’inventaire ; mais le da du texte, quoique tout à fait conforme aux indica-
tions qu’on trouve aux derniers numéros, doit probablement se traduire par d'après.
 
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