GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
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souvent important à connaître pour l’histoire d’un tableau, est plus rare-
ment indiqué que dans les autres parties de l’inventaire ; on ne trouve
des mentions de ce genre que vers les derniers numéros, et nous y rele-
vons celle d’un saint Jean, en miniature, d’Albert Durer ; il venait de
Venise, puisqu’Orsini l’avait eu en présent d’un neveu d’Alde Manuce, et
on l’estimait six écus.
Pour qui connaît les travaux de Fulvio Orsini sur l’iconographie an-
tique, il ne sera pas étonnant de retrouver dans le choix de ses tableaux
le reflet de ses études favorites. Il a recueilli, en effet, un grand nombre
de portraits, et sa correspondance le montre attentif à obtenir ceux de ses
amis ou à faire faire des copies de ceux qu’il ne pouvait se procurer.
Indépendamment des portraits de papes, qu’on devait s’attendre à trouver
assez nombreux, Orsini a réuni plusieurs portraits de peintres, et sur-
tout d’humanistes du xve et du xvi® siècle, qui donnent à sa collection un
caractère particulier. On y trouve Bessarion, Bembo, Pic de la Miran-
dole, Aide Manuce et, parmi les contemporains d’Orsini, Gentile Delfini,
Antonio Agostino, Sigonio, les savants cardinaux Maffei et Sirleto, et l’ai-
mable érudit qui fut pape vingt et un jours sous le nom de Marcel II.
Les grands seigneurs, même à part les Farnèse qui tiennent au cœur
d’Orsini pour d’autres motifs, semblent ne trouver place dans cette gale-
rie qu’autant qu’ils ont été lettrés et amis des lettrés. C’est à ce titre
qu’on y rencontre le portrait de Louis-Rodomont de Gonzague, par
Daniel de Volterre, de sa sœur, la belle Julia, par Sébastien del Piombo,
et celui d’André-Matthieu d’Acquaviva, attribué à Raphaël.
Ce n’est pas ici le lieu de chercher à identifier tous les articles de la
collection d’Orsini; un tel travail entraînerait très loin et resterait forcé-
ment incomplet. 11 suffira de rappeler qu’un grand nombre ont appar-
tenu à la galerie Farnèse. Qui ne reconnaîtra, dès la première ligne de
l’inventaire, l’un des deux portraits de Paul III, par le Titien, qui sont au
Musée de Naples? et dans le portrait de Clément VII « in pietra di Genova »,
l’excellent Sébastien del Piombo sur ardoise, du même musée? Parmi
les dessins qu’on y conserve de Michel-Ange, le groupe des fresques de
la chapelle Pauline, celui de l’Amour et Vénus, ne sont-ils pas les numé-
ros 59 et 60 d’Orsini ?
Pour tous les objets dont l’identification est aussi facile, le document
qui va suivre ajoutera un seul fait à leur histoire, c’est qu’avant d’appar-
tenir à la galerie Farnèse, ils ont fait partie de celle de Fulvio Orsini. Mais
un certain nombre ont été dispersés depuis le xvue siècle, soit par des
legs d Orsini lui-même, soit par les regali des Farnèse. 11 sont aujour-
d hui disséminés dans les collections publiques ou privées d’Europe.
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souvent important à connaître pour l’histoire d’un tableau, est plus rare-
ment indiqué que dans les autres parties de l’inventaire ; on ne trouve
des mentions de ce genre que vers les derniers numéros, et nous y rele-
vons celle d’un saint Jean, en miniature, d’Albert Durer ; il venait de
Venise, puisqu’Orsini l’avait eu en présent d’un neveu d’Alde Manuce, et
on l’estimait six écus.
Pour qui connaît les travaux de Fulvio Orsini sur l’iconographie an-
tique, il ne sera pas étonnant de retrouver dans le choix de ses tableaux
le reflet de ses études favorites. Il a recueilli, en effet, un grand nombre
de portraits, et sa correspondance le montre attentif à obtenir ceux de ses
amis ou à faire faire des copies de ceux qu’il ne pouvait se procurer.
Indépendamment des portraits de papes, qu’on devait s’attendre à trouver
assez nombreux, Orsini a réuni plusieurs portraits de peintres, et sur-
tout d’humanistes du xve et du xvi® siècle, qui donnent à sa collection un
caractère particulier. On y trouve Bessarion, Bembo, Pic de la Miran-
dole, Aide Manuce et, parmi les contemporains d’Orsini, Gentile Delfini,
Antonio Agostino, Sigonio, les savants cardinaux Maffei et Sirleto, et l’ai-
mable érudit qui fut pape vingt et un jours sous le nom de Marcel II.
Les grands seigneurs, même à part les Farnèse qui tiennent au cœur
d’Orsini pour d’autres motifs, semblent ne trouver place dans cette gale-
rie qu’autant qu’ils ont été lettrés et amis des lettrés. C’est à ce titre
qu’on y rencontre le portrait de Louis-Rodomont de Gonzague, par
Daniel de Volterre, de sa sœur, la belle Julia, par Sébastien del Piombo,
et celui d’André-Matthieu d’Acquaviva, attribué à Raphaël.
Ce n’est pas ici le lieu de chercher à identifier tous les articles de la
collection d’Orsini; un tel travail entraînerait très loin et resterait forcé-
ment incomplet. 11 suffira de rappeler qu’un grand nombre ont appar-
tenu à la galerie Farnèse. Qui ne reconnaîtra, dès la première ligne de
l’inventaire, l’un des deux portraits de Paul III, par le Titien, qui sont au
Musée de Naples? et dans le portrait de Clément VII « in pietra di Genova »,
l’excellent Sébastien del Piombo sur ardoise, du même musée? Parmi
les dessins qu’on y conserve de Michel-Ange, le groupe des fresques de
la chapelle Pauline, celui de l’Amour et Vénus, ne sont-ils pas les numé-
ros 59 et 60 d’Orsini ?
Pour tous les objets dont l’identification est aussi facile, le document
qui va suivre ajoutera un seul fait à leur histoire, c’est qu’avant d’appar-
tenir à la galerie Farnèse, ils ont fait partie de celle de Fulvio Orsini. Mais
un certain nombre ont été dispersés depuis le xvue siècle, soit par des
legs d Orsini lui-même, soit par les regali des Farnèse. 11 sont aujour-
d hui disséminés dans les collections publiques ou privées d’Europe.