DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Duhousset, Émile: Le cheval dans l'art, 4
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0460
MO
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
que le front du même animal est si large qu’il semble porter des cornes,
le comparant ainsi à l’occiput du taureau.
On a raison de souhaiter une tête relativement petite avec un grand
espace entre les yeux, sans cependant agrandir celui-ci de façon à défor-
mer le front; cela montre le déve-
loppement du système nerveux et
une spacieuse cavité intermaxillaire
facilitant le jeu des poumons.
Les muscles se dessinant bien
sur une tête sèche indiquent un
tempérament ardent et nerveux; on
se défiera de celle empâtée, percée
de petits yeux et aux naseaux étroits.
Tout le monde connaît la belle
forme de la tête des coursiers du
Parthénon, c’est le type carré du
cheval d’Arabie: elle est la seule, en
sculpture, sur laquelle nous avons
trouvé la constatation des mesures les plus naturelles de ces animaux.
Une chose qui nuisit beaucoup à la peinture et à la sculpture des an-
ciens lorsqu’ils représentèrent le cheval, ce fut l’interprétatien fautive et
trop mouvementée des lèvres et du bout du nez, se relevant à la suite de
narines démesurément ouvertes ; il est nécessaire de faire rentrer l’exagé-
ration de ce geste dans les limites de la vérité.
Chez les chevaux fins, il n’est pas rare de voir l’extrémité de la lèvre
supérieure s’allonger légèrement, en raison de ce que cette partie termi-
nale est très mobile; c’est le siège
du toucher chez les solipèdes.
Les chevaux arabes et barbes
ont cet organe dou,é d’une extrême
sensibilité ; il se meut pour palper
et choisir la nourriture à terre,
mais sans présenter la saillie de
l’éréthisme sensuel du bouc.
La tête du noble animal qu’au-
cune lanière n’emprisonne offre souvent, au repos, l’image du calme le
plus parfait; les naseaux, bien fendus, presque fermés, qu’agitent à peine
une respiration doucement réglée, paraissent affaissés. On aurait le droit
de s’étonner de cette placidité voisine de l’abattement; c’est un fait con-
staté. Les photographies des plus beaux chevaux anglais ne donnent-elles
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
que le front du même animal est si large qu’il semble porter des cornes,
le comparant ainsi à l’occiput du taureau.
On a raison de souhaiter une tête relativement petite avec un grand
espace entre les yeux, sans cependant agrandir celui-ci de façon à défor-
mer le front; cela montre le déve-
loppement du système nerveux et
une spacieuse cavité intermaxillaire
facilitant le jeu des poumons.
Les muscles se dessinant bien
sur une tête sèche indiquent un
tempérament ardent et nerveux; on
se défiera de celle empâtée, percée
de petits yeux et aux naseaux étroits.
Tout le monde connaît la belle
forme de la tête des coursiers du
Parthénon, c’est le type carré du
cheval d’Arabie: elle est la seule, en
sculpture, sur laquelle nous avons
trouvé la constatation des mesures les plus naturelles de ces animaux.
Une chose qui nuisit beaucoup à la peinture et à la sculpture des an-
ciens lorsqu’ils représentèrent le cheval, ce fut l’interprétatien fautive et
trop mouvementée des lèvres et du bout du nez, se relevant à la suite de
narines démesurément ouvertes ; il est nécessaire de faire rentrer l’exagé-
ration de ce geste dans les limites de la vérité.
Chez les chevaux fins, il n’est pas rare de voir l’extrémité de la lèvre
supérieure s’allonger légèrement, en raison de ce que cette partie termi-
nale est très mobile; c’est le siège
du toucher chez les solipèdes.
Les chevaux arabes et barbes
ont cet organe dou,é d’une extrême
sensibilité ; il se meut pour palper
et choisir la nourriture à terre,
mais sans présenter la saillie de
l’éréthisme sensuel du bouc.
La tête du noble animal qu’au-
cune lanière n’emprisonne offre souvent, au repos, l’image du calme le
plus parfait; les naseaux, bien fendus, presque fermés, qu’agitent à peine
une respiration doucement réglée, paraissent affaissés. On aurait le droit
de s’étonner de cette placidité voisine de l’abattement; c’est un fait con-
staté. Les photographies des plus beaux chevaux anglais ne donnent-elles