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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 1
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Phillips, Claude: Correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0090
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

rieure à ce que nous trouvons dans la partie analogue du panneau d’Anvers. De
même on ne peut rien s’imaginer de plus naïf ni de plus émouvant que la Vierge
et le saint Jean, assis, épuisés de douleur, au pied de la croix. Le Crucifiement de
Londres a souffert de frottements qui ont rendu le fond quelque peu indécis, mais
heureusement les retouches ont été très habilement enlevées. Ce tableau faisait
partie de la collection des marquis de Buk, mais on ne sait rien d’exact sur sa
provenance antérieure.

La collection des moulages d’après les sculptures grecques et romaines qu’on
vient d’ajouter au Musée de South Kensington est un gain précieux pour l’art et
l’archéologie en Angleterre. Depuis longtemps déjà Berlin nous avait donné
l’exemple avec un musée de moulages absolument complet, et admirablement
organisé pour faciliter les études et les comparaisons. Dresde, Munich, et d’autres
centres allemands, se sont ensuite pourvus de collections analogues quoique moins
complètes. Il y a lieu de regretter amèrement que le manque d’espace ait empêché
le British Muséum de donner l'hospitalité à ces plâtres, qui en auraient complété
et commenté d’une façon absolument satisfaisante les collections incomparables ;
l’endroit eût été beaucoup plus convenable, et l’atmosphère du local mieux faite
pour inspirer le goût de l’antique. A Kensington la nouvelle salle qu’on a cons-
truite exprès pour cette collection, quoique relativement, grande, ne peut contenir
tout ce qu’il eût été important de montrer pour l’enseignement. Ainsi l’on ne peut
donner dans leur entier les reproductions des frontons récemment découverts du
Temple de Jupiter à Olympie, avec les sculptures attribuées à Pæonios et à Alca-
mène, dont on est réduit à nous montrer des modèles de très petites proportions,
qui ne donnent qu’une idée bien imparfaite du style et de l’exécution de ces
marbres.

De même nous n’avons que des échantillons des sculptures du Parthénon,
d’Égine, du Mausolée, et du temple de Phigalie ; et la série des œuvres romaines
est vraiment réduite à des proportions dérisoires. Cependant, vu l’exiguïté de
l’espace, on est parvenu à réunir une collection fort intéressante. Remarquable
surtout est la série des sculptures archaïques, commençant par les lions deMycènes
et les métopes de Selinonte, et comprenant une grande partie de ce qui existe de
plus important en ce genre, jusqu’aux marbres d’Égine et au groupe d'Harmodius
et Aristogiton, à Naples. Il faut signaler surtout un Apollon sur l’Omphalos trouvé
à Athènes, et ayant une forte ressemblance avec l’Apollon Choiseul-Gouffier du
Musée britannique. C’est peut-être la copie d’un original de Canachos, et malgré le
caractère encore archaïque de l’attitude et de l’expression, la musculature et les
formes sont rendues avec une vérité et une puissance remarquables. Nouveaux
pour Londres, et d’un intérêt tout particulier, sont les moulages des reliefs provenant
de l’Héroon de Djôlbaschi en Lycie, dont l’Autriche parvint à s’emparer en 1882,
et dont les originaux se trouvent actuellement au Musée de Vienne. Ces sculptures,
qui appartiennent selon toute probabilité au ive siècle avant l’ère chrétienne, repré
sentent les sujets les plus divers : entre autres, le Massacre des prétendants par
Ulysse, Bellérophon et la Chimère, la Bataille de Marathon ;?), la Bataille des
Centaures et des Lapithes. Partout on retrouve des types grecs de la belle époque
mélangés à ceux dont l’origine est étrangère à la civilisation hellénique; à côté
d’une Pénélope rappelant la frise du Parthénon, on voit des personnages aux
proportions courtes et frustes. La conception de ces marbres, plutôt que leur dessin
 
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