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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 2
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Magne, Lucien: Le vitrail, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0170
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LE VITRAIL.

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par un roi, à la base par un archevêque. Les verrières voisines du
transept ont une décoration un peu froide, causée par l’abus du bleu.
Les vitraux les plus rapprochés du porche principal ne datent que du
xive siècle et sont les moins intéressants. Par une négligence, qui ne
se manifeste qu’aux époques de décadence, les figures ont été deux à
deux calquées sur le même carton; les tons seuls ont été changés.

Les onze verrières absidales sont de tout point admirables. Dans
la fenêtre centrale l’artiste a représenté à droite le Christ en croix,
à gauche la sainte Vierge; au-dessous du Christ est l’archevêque de
Reims, Henri de Broine, ayant à ses côtés la façade de l’église
métropolitaine. Le nom ANRICVS est inscrit sur le fond. A la base
des autres fenêtres sont les évêques suffragants de Reims ayant aussi
près d’eux les façades de leurs cathédrales. Les apôtres et les
évangélistes sont représentés au-dessus des évêques. Dans les deux
premières fenêtres, à l’entrée du chœur, les personnages s’enlèvent
sur un fond de grisaille qu’encadre une bordure colorée.

Les verrières absidales de l’église Saint-Rémi de Reims sont
contemporaines des vitraux de la cathédrale et semblent exécutées
par les mêmes artistes. Elles sont décorées par une double rangée de
grandes figures détachées en clair sur fond bleu : les prophètes et les
apôtres sont au sommet des fenêtres, les archevêques de Reims à la
base. Les tons dominants des étoffes sont le vert rompu, le bleu, le
jaune clair et le pourpre.

La Vierge et l’enfant Jésus occupent la fenêtre centrale. Il faut
citer, parmi les apôtres et les prophètes, saint Pierre, saint Simon,
Isaïe, David; parmi les archevêques, Maternianus, Donacianus,
Enricus et Rainaldus. Ce sont des chefs-d’œuvre. Il y a lieu de
remarquer que l’exposition du nord a été très favorable à la con-
servation des verrières, tandis que les verrières exposées au sud ont
dû être en partie refaites.

La cathédrale de Bourges est, après la cathédrale de Chartres,
l’édifice dont la décoration translucide est la plus complète. L’effet
des grandes verrières est satisfaisant bien que le dessin soit généra-
lement incorrect. Cependant les figures de la Vierge et de David sont
très remarquables. L’indication des ombres avec des traits opaques
est toujours vigoureuse et l’on comprend la nécessité d’une exécution
très large pour des œuvres distantes de trente mètres au moins
de l’œil du spectateur. Toutefois la dimension colossale des figures
choquerait la raison, si elle n’était point motivée par cette nécessité
surtout à cette époque de l’art où tout est subordonné à la proportion
 
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