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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 4
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Guiffrey, Jules: Correspondance inédite de Maurice Quentin de la Tour, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0328
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314

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Elle pourra également faire à ces arrangements les changements et améliorations
que l’expérience fera juger nécessaires.

Le donateur ne s’en tint pas aux conventions arrêtées en séance
académique. Un contrat notarié fut signé, le 25 mai, devant
Me Dupré1 * * *, par La Tour et les représentants de l’Académie; le jour
même, l’acte approuvé par les commissaires de la Compagnie était
ratifié en séance générale. Puis, lecture était donnée d’une lettre de
M. d’Angiviller, en date du 15 mai, contenant l’approbation royale
de la fondation. Le directeur des Bâtiments y joignait les éloges les
plus flatteurs pour l’amour-propre de l’artiste et du donateur. C’est
à la suite de cette séance mémorable, et sous l’influence des émotions
de la journée, que La Tour adressait au comte d’Angiviller la lettre
suivante où se peignent vivement les transports de son cœur impres-
sionnable :

Aux Galleries du Louvre, ce 26 may -1776.

Monsieur le Comte,

Je suis si ingénieux à me tourmenter pour mes portraits de l’Académie que ma
pauvre tête n’est pas en état de métré en ordre mes réflexions sur quelques parties
de la peinture dont je me proposais de vous faire hommage dans ma lettre de
remerciment sur vos bontez pour moi auprès de Sa Majesté; la reconnoissance
dont je suis si vivement pénétré ne veut pas attendre la tranquilité dont j'ay
besoin; elle veut éclater. Je cède à son impulsion d’autant plus qu’elle a pris de
nouvelles forces en voyant la satisfaction se répandre dans l’assemblée d’hier, à
l’Académie, à la lecture que M. Pierre a fait faire de votre lettre; elle est si
interressante qu’elle prouve l’excellence du choix de Sa Majesté.

Je suis et seray le reste de mes jours, avec la reconnoissance la plus respectueuse,
Monsieur le Comte, votre très humble et très obéissant serviteur.

De La Tour.

Que manquait-il encore à cette fondation pour recevoir son plein
et entier effet? L’Académie avait accepté; le Roi approuvait; le
notaire avait donné force de loi aux conventions des parties; l’argent
était déposé. Comment se. fait-il que les jeunes élèves de l’Académie
aient attendu pendant Luit ans l’effet des généreuses intentions du
donateur? Quels qu’aient été les motifs de ce retard, l’affaire en resta
là, et il n’en fut plus question. C’est seulement à la séance du
4 septembre 1784 que le « Règlement pour le concours d’une figure

1. Il y a eu simultanément, en 1776, deux notaires du nom de Dupré. Les

registres de l’Académie n’indiquant pas le prénom de celui dont il est ici question,

l’acte passé devant Me Dupré peut se trouver aujourd’hui soit chez Me Rey, soit

dans l'étude de M8 Mahot-Delaquerantonnais.
 
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