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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 2.1889

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Nr. 1
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Michel, André: La sculpture, [1]: Exposition Universelle de 1889
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https://doi.org/10.11588/diglit.24446#0068

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EXPOSITION UNIVERSELLE : LA SCULPTURE.

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s’accentua avec force. Dans toutes ses lettres, au fond de toutes ses
décisions, on trouve la volonté affirmée ou l’arrière-pensée de
remettre en vigueur et en honneur une pédagogie plus sévère et des
principes plus orthodoxes.

A peine installé, il propose au roi de faire exécuter chaque année
« quatre ou cinq tableaux dans le genre de l’histoire qui semble se
négliger et s’affaiblir », et deux statues. Et, « comme son intention
est de rendre aux arts, autant qu'il est possible, toute leur dignité, pour
les rappeler à leur ancienne origine et à leur véritable destination,
il faut que ces statues présentent à la nation l’image de ceux qui
l’ont honorée... L’artiste voudra sans doute s’approcher de son
modèle; il voudra que son ouvrage et son nom puissent se montrer à
la postérité, dignes de son héros ». « Ces sentiments sont ceux de
l’Académie, écrit-il au directeur, le 6 juin 1774 (Arch. nat., O1,1910).
Je vous ai entendu souvent ainsi que nos principaux artistes, vous
plaindre de ce que nos mœurs semblaient proscrire le genre noble et sévère
de rhistoire, celui qui principalement doit former et soutenir la réputation
de notre école. Le roi vient à son secours. C’est à vous, monsieur, c’est
à l’Académie à la relever, à ranimer, à réchauffer l’émulation des
élèves... »

Le 14 mai 1778, il désigne, pour les statues, les sujets suivants :
Sully, le Chancelier de VHôpital, Fénelon et Descartes; il choisit Pajou,
Lecomte, Mouchy et Gois pour les exécuter, et arrête que le prix de
chaque figure sera de 10,000 livres, le roi fournissant le marbre.
Le 5 octobre 1779, nouveaux choix; il s’agit cette fois de Pascal, le
Duc de Montausier, le Maréchal de Tourville et le Maréchal de Câlinât,
« c’est-à-dire un philosophe qui a éclairé la nation et l’humanité par
ses écrits, un homme de cœur qui a donné l’exemple d’une vertu
austère au milieu de la corruption, un général de mer illustre par
ses victoires et un général de terre non moins recommandable par
ses talents militaires que par son désintéressement, son humanité et
son esprit philosophique. Sa Majesté, agrée ces sujets : j’ai fait choix
de MM. Pajou, Mouchy, Houdon et Dejoux. Vous me ferez donc
plaisir de leur en faire part le plus tôt possible. Quant au morceau
que chacun d’eux exécutera, mon intention est que M. Pajou choi-
sisse d’abord, puis M. Mouchy, ensuite M. Houdon... » (Arch. nat.,
O1,1925.)

Le 18 décembre 1785, ses instructions sont encore plus minu-
tieuses. En communiquant à l’Académie la liste des peintres et
sculpteurs dont il a fait choix, il ajoute : « Comme j’ai quelque lieu
 
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