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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 6
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Lefort, Paul: Les peintures de Véronèse au musée de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0516

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LES PEINTURES DE VÉRONÈSE A MADRID.

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Le tableau du Prado, dont la gravure à l’eau-forte par M. Araujo
accompagne cet article, ne fait partie que depuis le règne de
Charles III des collections royales. Carlo Ridolfi, dans ses Marcwiglie
dell’arte a décrit comme étant, vers 1640, en la possession du marquis
de la Torre, ce précieux joyau qu’il dit être peint in picciola telci,
signalement qui permet de ne pas le confondre avec un autre Moïse,
semblable de composition, et appartenant alors au sénateur Dominico
Ruzini.

Lorsque Velâzquez, en 1648, entreprit son second voyage d’Italie,
il s’arrêta à Venise où il fit quelques acquisitions de peintures pour
le compte de Philippe IV. Dans le nombre figurait le tableau de
Véronèse : Vénus et Adonis qui fait aujourd’hui partie du Musée du
Prado. C’est le plus beau des Véronèse que possède l’Espagne. Sous
de grands arbres, aux ombres frémissantes, Adonis dort, à demi-
couché sur Je gazon, la tète appuyée sur le genou de Vénus. L’aube
baigne de ses blanches clartés le paysage, caressant et mettant en
lumière tout le haut du corps nu de la déesse, de la plus opulente
beauté. Près d’elle un jeune Amour retient de toutes ses forces un
grand chien de chasse. Maniant un éventail de forme orientale, Vénus
semble veiller amoureusement sur le calme sommeil du beau chas-
seur. Telle est la scène et cette scène est un poème de joie, de lumière
et de sensualité enchanteresse. Véronèse a mis là toute l’aisance cava-
lière de son dessin, toute la grâce, toute la gaieté, tout le charme
séduisant de son coloris. Ajoutons que cette merveilleuse peinture
est de la plus parfaite conservation et quelle ne paraît avoir subi
l’injure d’aucune restauration. D’après Ridolfi, elle était, en 1646, en
la possession de l’ambassadeur de France à Venise, M. de Housset.
Nous ne sommes pas surpris que Velâzquez l’ait distinguée.

PAUL LEFORT.

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II — 3! PÉRIODE.

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