DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Albert, Maurice: Le salon des Champs-Élysées, 2, La sculpure
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0068
LE
SALON DES CHAMPS-ELYSÉES
(deuxième et dernier article1).
II
LA SCULPTURE.
... « Et sitôt, dit Homère, que Junon parut dans l’Assemblée des
Immortels, sur le haut mont Ida où s’ouvre le palais de Zeus, tous se
levèrent et la saluèrent. »
Nous aussi, dès notre entrée dans le palais de l’Industrie, nous
saluons la blanche déesse qui, détachée du marbre par le ciseau de
M. Falguière, s’offre, dans sa rayonnante nudité, à notre adoration,
et semble nous souhaiter la bienvenue.
Mais est-ce bien là Junon? Les journaux l’ont affirmé, et le public,
race moutonnière, le répète à l’cnvi ; et sans doute la statue de
M. Falguière restera une Junon, comme le vieillard du Musée de
Naples reste un Sénèque, en dépit de tout. On trouve si naturel que
l’auteur de Diane ait été chercher dans l’Olympe hellénique un nou-
veau type de beauté féminine, et que toutes les déesses, jalouses de
l’accueil glorieux fait, il y a trois ans, à la fille de Latone, se soient
disputé le plaisir de descendre parmi nous! D’ailleurs le paon, dont
le plumage constellé symbolise la voûte étincelante d’étoiles, n’est-il
pas l’oiseau favori, l’emblème de la reine du ciel? Qu’est-ce enfin que 1
1. Voy. Gazette des Beaux-Arts, 3e période, t. III, p. Ji9.
SALON DES CHAMPS-ELYSÉES
(deuxième et dernier article1).
II
LA SCULPTURE.
... « Et sitôt, dit Homère, que Junon parut dans l’Assemblée des
Immortels, sur le haut mont Ida où s’ouvre le palais de Zeus, tous se
levèrent et la saluèrent. »
Nous aussi, dès notre entrée dans le palais de l’Industrie, nous
saluons la blanche déesse qui, détachée du marbre par le ciseau de
M. Falguière, s’offre, dans sa rayonnante nudité, à notre adoration,
et semble nous souhaiter la bienvenue.
Mais est-ce bien là Junon? Les journaux l’ont affirmé, et le public,
race moutonnière, le répète à l’cnvi ; et sans doute la statue de
M. Falguière restera une Junon, comme le vieillard du Musée de
Naples reste un Sénèque, en dépit de tout. On trouve si naturel que
l’auteur de Diane ait été chercher dans l’Olympe hellénique un nou-
veau type de beauté féminine, et que toutes les déesses, jalouses de
l’accueil glorieux fait, il y a trois ans, à la fille de Latone, se soient
disputé le plaisir de descendre parmi nous! D’ailleurs le paon, dont
le plumage constellé symbolise la voûte étincelante d’étoiles, n’est-il
pas l’oiseau favori, l’emblème de la reine du ciel? Qu’est-ce enfin que 1
1. Voy. Gazette des Beaux-Arts, 3e période, t. III, p. Ji9.