Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Prost, Bernard: Une nouvelle source de documents sur les artistes dijonnais du XVe siècle, 2
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0189
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
AUTISTES DIJONNAIS DU XV» SIÈCLE.

173

l’admirable mausolée de Souvigny Jacques Morel était mort depuis
quelques années, mais son neveu, Antoine Le Moiturier 1 2, connu déjà
par ses propres travaux, ne demandait qu’à prendre la succession de
La Huerta 3 4.

De Saint-Antoine en Viennois, où il résidait alors \ l’imagier
partit aussitôt pour Dijon, muni ou devancé d’une chaude lettre de
recommandation de sa protectrice. « Maistre Anthoine, écrivait-
elle, est l’un des notables et expers bons ouvriers pour besoingnier
en la perfection et assovissement de ladite sépulture, et aussi pour
faire lesdiz gisans, qui soit ès marches de par deçà » 5.

A son arrivée à Dijon, au mois de juin ou juillet 1462, il est
l’objet d’un accueil empressé; il inspecte la besogne de son prédéces-
seur, il avise à ce qui reste à faire. L’albâtre de Foncine lui parait
défectueux : on met immédiatement à sa disposition celui de Saint-
Lothain 6 7. On se félicite d’avoir à faire au << meilleur ouvrier
d’imaigerie du royaulme de France » \ De 1462 à 1466, pendant que
la maçonnerie s’érige, il s’occupe «.< de la façon des gisans, pleurans,
angelots et autres ouvraiges d’imaigerie » demeurés inachevés ou à
reprendre 8. Au printemps de 1466, l’ensemble et les détails du
mausolée sont définitivement arrêtés et il se rend auprès du duc

1. En confiant à Jacques Morel l’exécution de son tombeau, le 24 juin 1448, le
duc de Bourbon avait choisi pour modèle « la sépulture de feu monseigneur le
duc de Bourgongne estant à Dijon », c’est-à-dire le cénotaphe de Philippe le Hardi
que La Huerta était alors chargé de reproduire lui aussi pour le feu duc Jean sans
Peur. Les deux gisants du monument funéraire de Souvigny devaient être égale-
ment « d’albâtre blanc de Salins », comme sans doute les anges, les 'pleurants, etc.
Arch. de l'art français, t. IV, p. 314-316. Nous trouvons en effet qu’avant le
mois de juillet 1448, Philippe le Bon avait autorisé le duc de Bourbon, son beau-
frère, à faire tirer de l’albâtre de la carrière de Salins. Arch. de la Côte-d'Or,
B 310 et B 1700, f. 167 vM68.

2. « Maistre Anthoine Le Moyturier, nepveur de feu le maistre qui a fait la
sépulture de feu monsieur de bourbon. » Arch. de la Côte-d'Or, liasse citée B 310.
— Il est constaté d’autre part qu'il était d’Avignon. Bibl. nat., coll. Bourgogne,
vol. XXI, f. 105; vol. XXIX, f. 183.

3. On perd complètement la trace de La Huerta à partir du mois de novembre
1462; il était alors à Mâcon, « très povre et maladiz ». Arch. de la Côte-d’Or, B 310.

4. Arch. de la Côte-d'Or, B 1750, f. 229; B 1751, f. 300.

5. Arch. de la Côte-d’Or, B 310.

6. Ibid., B 1751, f. 296-297.

7. Ibid., B 1750, f. 229. — Bibl. nat., coll. Bourgogne, vol LI, f. 260; vol. G,
p. 292.

8. Arch. de la Côte-d’Or, B 1751, f. 301 v»-302.
 
Annotationen