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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 1
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Michel, Émile: Les Cuyp, 1: une famille d'artistes hollandais
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0017
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LES GUYP.

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registres de l’état civil sont explicites à cet égard et à la suite du
nom de Gerrit Gerritsz, figurent invariablement pour ces mariages
successifs les mêmes désignations : veuf, natif de Yenlo, demeurant
dans une maison de la Tolbrugstraatje qu’il habita jusqu’à sa mort,
au mois de mai 1644, et qui devait après lui rester la propriété de
ses enfants et petits-enfants. Apprécié de ses confrères, il avait été
nommé doyen et archiviste de la Gilde de Saint-Luc en 1607-1608 et
maintenu dans son décanat pour l’année suivante. C’était un homme
d’ordre, car après avoir élevé sa nombreuse famille, il laissait encore
en mourant un petit avoir : outre la maison de la Tolbrugstraatje,
évaluée 1,000 fl., il avait la jouissance d’un jardin situé hors de
la porte Saint-Georges, mais dont le fond appartenait à la ville, et il
possédait en propre des rentes provenant d’autres maisons ou de
divers immeubles. Son inventaire témoigne d’un certain goût pour
la peinture; nous y remarquons plusieurs tableaux représentant des
sujets religieux : une Vision d’Ézéchiel, une Parabole de l'Enfant
prodigue, des petits chiens, un enfant avec une tête de mort et une
répétition de ce même sujet, enfin quelques cartons de vitraux. Sa
bibliothèque, en revanche, était des plus sommaires : une grande
Bible, une autre plus petite, un Nouveau Testament, une Histoire des
Martyrs et trois autres volumes, le tout estimé 12 florins.

L’un des fils de sa première femme, Abraham, avait succédé à
son père dans sa profession, mais bien qu’il figure sur les listes de la
Gilde de Saint-Luc à la fois comme peintre sur verre et comme
peintre, on ne connaît de lui aucun ouvrage. Il n’en est pas de même
du cinquième enfant de Gerrit, Jacob, qui devait être le père d’Albert
Cuyp. Jacob Gerritsz, c’est M. Yeth qui nous l’apprend, était né au
mois de décembre 1594, et si, reculée de près de vingt ans (car on en
fixait autrefois la date à 1575), cette date de naissance nous empêche
désormais de le considérer comme un précurseur, elle nous permet
du moins de voir en lui un de ces vaillants ouvriers de la première
heure qui, en confirmant l’école dans sa vraie direction, devaient
montrer son solide mérite et son entière sincérité. Yivant dans une
famille où les arts étaient considérés, il avait voulu être peintre et
il reçut, sans doute, les premiers enseignements de son père. Mais
celui-ci, reconnaissant que la ville qu’il habitait n’offrait pas des
ressources suffisantes pour son instruction, l’avait confié à Abraham
Bloemaertqui, bien qu’établi à Utrecht, avait probablement conservé
des relations avec Dordrecht d’où son père était originaire.

En accueillant, comme elle le fit, les réfugiés des Flandres, la
 
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