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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
lui convient pas ; il faut à ces sortes d’armes une garde à demi-
coquille remontante dont nos Musées parisiens ne possèdent point
de spécimen. Cette lame date de la seconde moitié ou du dernier quart
du xvi° siècle.
VI
Bien d’autres armes encore, en cette collection, mériteraient
d’ètre citées. Mais beaueoup d’entre elles, suspendues trop haut en
trophées, ne se laissent pas voir, et il y a là pourtant nombre de
pièces délicates, rares et remarquables, qui méritaient les honneurs
de la vitrine au détriment de certains remontages ou objets suspects
qui auraient tout intérêt à être moins en vue. De belles dagues avec
leurs trousses complètes, de superbes pistolets à fûts incrustés, de
jolis amorçoirs et pulvérins, de rares estocs, sont suspendus si haut
le long des murs qu’à peine devine-t-on leurs silhouettes. Et des
haches d’armes douteuses, des pièces d’armes d’époque très basse et
d’exécution médiocre occupent de la place dans les vitrines à côté
d’épées faites de pièces et de morceaux.
Il serait à souhaiter que la conservation du Musée consentit à
mettre des étiquettes provisoires à cette collection d’armes, en atten-
dant que le catalogue soit rédigé. On s’étonne souvent que le public
ne prenne pas plus de goût à nos expositions d’objets d’art ; nous
avons remarqué qu’il passe vite devant les objets dont il ne peut
deviner la nature, mais qu’il s’arrête devant les pièces étiquetées, et
qu’en somme il cherche à s’instruire. Nous avons passé des heures
dans cette salle de la Ferronnerie, nous avons vu nombre de personnes
regarder l’armure d’Henri IL Aucune ne savait à qui cette merveil-
leuse panoplie avait appartenu.
MAURICE MAINDRON.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
lui convient pas ; il faut à ces sortes d’armes une garde à demi-
coquille remontante dont nos Musées parisiens ne possèdent point
de spécimen. Cette lame date de la seconde moitié ou du dernier quart
du xvi° siècle.
VI
Bien d’autres armes encore, en cette collection, mériteraient
d’ètre citées. Mais beaueoup d’entre elles, suspendues trop haut en
trophées, ne se laissent pas voir, et il y a là pourtant nombre de
pièces délicates, rares et remarquables, qui méritaient les honneurs
de la vitrine au détriment de certains remontages ou objets suspects
qui auraient tout intérêt à être moins en vue. De belles dagues avec
leurs trousses complètes, de superbes pistolets à fûts incrustés, de
jolis amorçoirs et pulvérins, de rares estocs, sont suspendus si haut
le long des murs qu’à peine devine-t-on leurs silhouettes. Et des
haches d’armes douteuses, des pièces d’armes d’époque très basse et
d’exécution médiocre occupent de la place dans les vitrines à côté
d’épées faites de pièces et de morceaux.
Il serait à souhaiter que la conservation du Musée consentit à
mettre des étiquettes provisoires à cette collection d’armes, en atten-
dant que le catalogue soit rédigé. On s’étonne souvent que le public
ne prenne pas plus de goût à nos expositions d’objets d’art ; nous
avons remarqué qu’il passe vite devant les objets dont il ne peut
deviner la nature, mais qu’il s’arrête devant les pièces étiquetées, et
qu’en somme il cherche à s’instruire. Nous avons passé des heures
dans cette salle de la Ferronnerie, nous avons vu nombre de personnes
regarder l’armure d’Henri IL Aucune ne savait à qui cette merveil-
leuse panoplie avait appartenu.
MAURICE MAINDRON.