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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 2
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Reinach, Théodore: Les sarcophages de Sidon au Musée de Constantinople, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0118
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

différentes scènes de la vie d’un dynaste oriental, — la chasse au lion,
l’essayage du quadrige, le banquet funèbre, — a été exclu parce que
le marbre, exposé à l’humidité d’un caveau mal joint, effrité par
l’action séculaire de dépôts calcaires et d’infiltrations, a perdu son
épiderme et sa délicatesse; les contours seuls se sont conservés, le
détail du modelé a disparu; ce n’est plus que l’ombre d’un chef-
d’œuvre, et on le jugerait mal sur la reproduction à petite échelle
que nous pourrions seule donner ici.

Quant au quatrième sarcophage, le plus important de tous, et que
la crédulité orientale, presque excusable dans son enthousiasme, a
baptisé lors de sa découverte du nom de « tombeau d’Iskander »,
nous nous réservons de le présenter à un jour prochain aux lecteurs
de la Gazette avec les développements que comporte ce monument
unique à tous égards dans l’histoire de l’art. Il suffira de rappeler
ici que sur les six compositions qui le décorent, quatre représentent
incontestablement-des batailles ou chasses d’Alexandre le Grand, et
nous offrent au milieu d’une mêlée tumultueuse de combattants
perses et hellènes, de morts et de blessés, de chevaux et de bêtes
fauves, quatre portraits de ce roi, exécutés peut-être à très peu
d’années de sa mort. En outre, tandis que, sur nos autres sarco-
phages, il ne reste que des traces assez peu importantes de la décora-
tion polychrome, qui était le complément obligé de toute œuvre de
sculpture grecque, nous avons ici de véritables tableaux en relief, où
l’œuvre d’un grand sculpteur, doublé d’un peintre habile et presque
méticuleux, subsiste à peu près intacte dans la vivacité de ses colo-
rations harmonieuses : qu’on se figure la mosaïque d’issus traduite
en marbre par un Dalou d’il y a deux mille ans et coloriée par un
digne émule des artistes qui peignaient de si fraîches nuances les
adorables figurines de Tanagre !

III.

La découverte des sarcophages de Sidon marque une date dans
les études d’art antique. Si elle a fait moins de bruit de par le
monde que telle autre laborieuse conquête des archéologues occiden-
taux, obtenue à grand renfort d’ouvriers, d’années et de millions,
il né faudrait pas en conclure qu’elle constitue un moindre événe-
ment : l’importance d’une découverte artistique ne se mesure pas à
la peine ni à l’argent qu’elle a coûtés, mais à l’accroissement qu’elle
 
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