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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 1
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Müntz, Eugène: La propagande de la Renaissance en Orient durant le XVe siècle, 2, La Russie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0041
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34

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

du moins pendant quelque temps, les errements de son père. Il
lit poursuivre les travaux de la cathédrale de Saint-Michel ou des
Saints-Archanges. 11 engagea également à son service un fondeur et
bombardier italien, du nom de Bartolommeo, qui fut assez heu-
reux, lors de la défaite de Kasan, pour ramener sa bombarde 1.

Mais bientôt la barbarie et l’ignorance reprirent le dessus.
Lorsque le successeur de Yasili, Iwan le Terrible (1533-1584), fit
appel à des étrangers, le vent avait tourné : des artistes allemands
prirent la place des artistes italiens 2.

La floraison de la Renaissance fut donc aussi hâtive en Russie
qu’en Turquie. L’arbre n’avait pas eu le temps de jeter des racines :
c’était bien la maison bâtie sur le sable dont parle l’Évangile.

L’exemple de la Russie nous permet de poser une loi assez
curieuse ; il nous apprend que la Renaissance ne pouvait prospérer
que là où dominaient les éléments latins, ou plus exactement les
éléments de culture latine, tels que les avait propagés l’Église catho-
lique. Quant aux éléments ethnographiques proprement dits, ils
n’ont décidément rien à voir ici : la preuve c’est que l’Allemagne,
la Hollande, l’Angleterre, et jusqu’à la Scandinavie, ont accepté la
Renaissance avec non moins d’empressement que les pays latins,
l’Espagne, la France et l’Italie elle-même.

EUGÈNE MÜNTZ

(La suite prochainement.)

1. A. de Champeaux, Dictionnaire des Fondeurs, t. I, p. 79.

2. Fiorillo, Kleine Schriften, t. II, p. 18-19.
 
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