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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 1
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Müntz, Eugène: La propagande de la Renaissance en Orient durant le XVe siècle, 2, La Russie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0040

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PROPAGANDE DE LA RENAISSANCE EN ORIENT. 33

grandiose, si longtemps admiré comme un spécimen de l’art russe,
doit être inscrit à l’actif de la Renaissance.

Il serait à souhaiter qu’un archéologue ou architecte moscovite
relevât les innombrables motifs italiens qui abondent dans cette
vaste agglomération d’édifices : fenêtres à baldaquins, niches en
forme de coquilles, incrustations, et tant d’autres emprunts faits à
la Renaissance, je veux dire à l’École vénitienne. Celle-ci, en effet,
qui formait comme un compromis entre l’art italien et l’art oriental,
devait se prêter mieux que toute autre École à servir d’initiatrice à
un Empire que tant de liens rattachaient à l’Orient.

En outre des architectes, Iwan III fit venir d’Italie des fondeurs
de canons et des graveurs de monnaies.

En 1488, le Génois Paolo de Bosio ou de’ Boschi fondit à Moscou
un énorme canon, que l’on nomma Tzar-Pouchka, c’est-à-dire le roi
des canons '. En 1490, ainsi que nous l’avons vu, un autre fondeur,
Zanantonio, se fixa dans la capitale d’Iwan III en compagnie de
Solari. Nous rencontrons ensuite, en 1494, un troisième fondeur,
Pietro de Milan. De même, en 1504, de nombreux orfèvres, fondeurs
et architectes italiens vinrent s’établir à Moscou.

Au diplomate, à l’ingénieur, à l’artiste, vint se joindre, comme
de droit, le médecin, cet autre champion de la Renaissance. Mal en
prit à Léon Jidovine, l’Hippocrate israélite, ramené de Venise,
en 1490, par les ambassadeurs moscovites : il avait répondu sur
sa tête de la guérison du tsarévitch. Celui-ci ayant succombé, le faux
prophète eut la tête tranchée.

La sculpture, la peinture, les arts décoratifs de la Russie, sem-
blent avoir complètement échappé à l’action de la Renaissance. Cette
circonstance me confirme dans la conviction qu’Pwan III, en invo-
quant le concours des Italiens, entendait s’adresser non pas tant
aux artistes qu’aux ingénieurs, aux constructeurs, aux hommes de
science, en un mot. L’esthétique n’avait pas plus à voir dans les
encouragements qu’il prodigua aux étrangers que dans ceux que
leur prodigua deux siècles plus tard Pierre le Grand.

Le fils et successeur d’Iwan III, Vasili IV (1505-1533), continua,

1. Alizeri, Notizie dei Professori del Disegno in Liguria, t. VI, p. 400.

S

IX. — 3e PÉRIODE.
 
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