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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: La céramique italienne d'après quelques livres nouveaux, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0136
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Nous avons ainsi, entre l’année 1507 des pièces de la-collection
du baron Gustave de Rothschild et cette année 157 0 une durée minima
de cinquante-sept années pour l’atelier de Caffagiolo.

Celui-ci semble avoir usé de la couleur jaune à reflets métalliques.
Derrière un disque creux du Musée de Cluny décoré d’entrelacs bleus
(tirata) rehaussés de jaune à reflets se trouve le §? de Caffagiolo .que
nous avons également relevé sous un vase de la collection Basilewsky,
aujourd’hui au Musée de l’Hermitage, que sans cette marque on attri-
buerait à l’atelier de Deruta.

Et ceci nous amène à demander si parmi les plats jadis classés
sous l’étiquette de Pesaro et aujourd’hui sous celle de Deruta, il n’y
en aurait pas que Caffagiolo pourrait réclamer. Ainsi le Musée de
Cluny possède trois plats di pompa. Deux aux armes des Médicis,
avec la tiare et les deux clefs en sautoir pour cimier, se rapportant
à Clément VII, car l’un est daté de 1531. Celui-ci est sans couleur
jaune à reflets ; l’autre est au contraire rehaussé de ce jaune métal-
lique : tous deux étant d’ailleurs décorés, dans la manière habituelle
de Deruta, par segments alternés sur leurs bords. Un troisième sans
reflets porte au centre un écu, mi-parti des Médicis, et mi-parti d’une
alliance; un damier blanc et bleu, sous les trois plumes de Laurent le
Magnifique. Or les Médicis qui possédaient leur atelier particulier,
dont ces plats portent pour ainsi dire la marque, les ont-ils fait venir
d’un autre atelier, qui d’ailleurs se trouvait dans les Etats ponti-
ficaux ?

Notons un détail qui confirmerait cette dernière opinion. C’est que
les tourteaux de leur écu ne sont exprimés, dans les pièces qui nous
occupent, que par un orangé vif, et non par le rouge particulier à
l’atelier de Caffagiolo, et c’était le cas ou jamais de l’employer. Mais
d’un autre côté il nous souvient d’avoir noté le P barré de Caffagiolo
à l’extrémité de l’inscription d’une banderole accompagnant, comme
à l’ordinaire, une tête sur un plat attribuable à Deruta.

La constitution particulière de l’atelier des Médicis, qui, on l’a vu
par la lettre de leur agent, en distribuaient les produits en cadeaux,
excluant toute idée d’exploitation commerciale, nous fait penser,
comme à M. Émile Molinier, que sa production fut assez restreinte
et qu’il en est sorti moins de produits qu’on ne lui en attribue aujour-
d’hui. La mode est de donner à Caffagiolo la plupart des pièces que,
pour notre part, nous croyons de Faenza; sans nous dissimuler que
parfois le choix est embarrassant. Ainsi nous trouvons au Musée de
Cluny une cruche de pharmacie, dont le décor esl formé des rinceaux
 
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