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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 3
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Phillips, Claude: Exposition de maitres anciens a la Royal Academy
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0245
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

incompréhensible qu’on ait admis comme œuvre originale de l’École
toscane, et décrit dans le catalogue officiel comme telle, une ancienne
copie du célèbre portrait par Francesco Francia d’Evangelista Scappi,
qui se trouve dans la galerie peut-être la plus fréquentée de
l’Europe entière, — celle de la Tribune des Offices. Et puis, nous
n’avons que faire d’un soi-disant Portrait de Raphaël qui, d’après une
ridicule inscription, dont la fausseté saute aux yeux, aurait été peint
par le père Giovanni Santi, quand son fils n’avait que six ans !
On profane encore le nom du Pérugin en permettant de figurer dans
le catalogue comme étant de sa main une œuvre de l’École d’Ornbrie
de troisième ordre, telle que l’est cette toile, la Vierge avec l’Enfant et
plusieurs saints (à M. Drury-Lowe). On pourrait multiplier les
exemples, mais il me semble que ceux-ci suffisent.

La Toscane n’est point cette fois-ci aussi brillamment représentée
qu’en d’autres occasions qu’on pourrait rappeler.

Un panneau du xive siècle, à fond d’or, montre avec un grand
caractère et une saisissante énergie le Martyre de sainte Catherine ; j’y
vois plutôt que l’École de Giotto, à laquelle il est attribué, l’école
contemporaine de Sienne. Surtout le groupe, dont les personnages
principaux sont le bourreau, brandissant des deux mains son
énorme épée, et la sainte qui s’est tranquillement agenouillée pour
recevoir la mort, prouve combien l’art de cette époque était déjà
dramatique et essentiellement vrai malgré son manque inévitable
de souplesse. Véritablement de Domenico Ghirlandajo est le Portrait
du comte François Sassetti avec son fils (à M. R. H. Benson), portant
sur le châssis d’une fenêtre cette inscription : Franciscus Saxettüs
Theodorus. Ce tableau a un grand rapport de style avec le fameux
portrait de Ghirlandajo qui est au Louvre, surtout pour ce qui re-
garde l’attitude et l’expression du bel enfant qui lève le regard affec-
tueusement vers son père. Malheureusement, la figure principale est
toute couverte de repeints, au point de ne plus révéler la main du
maître; la figure de l’enfant est au contraire en fort bon état. Attri-
bués au même, sont encore deux beaux portraits florentins (à M. Drury-
Lowe): un jeune seigneur et une dame blonde, vus de profil. Je n’y
retrouve pourtant pas cette fierté, ce modelé presque sculptural qui
sont les qualités marquantes de Domenico, et je préfère les attri-
buer à Mainardi, ou à quelque autre des habiles élèves de l’atelier de
Ghirlandajo. Deux portraits, tout à fait semblables, sinon identiques,
se trouvent au Musée de Berlin, sous le nom de Mainardi (nos83et86).
D’un beau caractère est un panneau, Ange planant dans les airs (à
 
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