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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 6
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Bouchot, Henri: Les Salons de 1893, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0484
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

rament ni les échelles nécessaires à semblable besogne. Je le crois
bien. Tout compte fait, la palme métrique serait dansl’occurrence pour
YArpcuî de Munckaczy. Ce que celui-ci perd en hauteur, il le rattrape
en large. Je réponds comme je puis à des arguments sérieux, sans
rien présumer de mon bon droit. Bien plus, il y aurait M. Schommer
à mettre en ligne de compte. Lui a les barbes bleues, les cochers de
fiacre ; il a — sauf respect dû à l’État — mis beaucoup de gens dans
un assez bel aunage de toile, et des bateaux,, et un paysage ni bien
ni mal, disent les rivaux (M. Schommer pense probablement autre
chose, et il n’a point tort). En tout cas, histoire pour histoire, nous
irions, nous les simples, depréférence à ce président Carnot au moins
ressemblant, tandis que le Téméraire deNesles, ou l’Arpad !...

Sérieusement compte-t-on pour beaucoup les tentatives énormes ?
Serait-ce donc que sans la Dispute du Saint-Sacrement, le dieu
Raphaël n’aurait aucune réputation de ses Trois Grâces? S’il en était
ainsi, Meissonier ferait bien un peu mentir les enthousiastes. J’ai ouï
dire à certains, — et lui n’y contredisait nullement, — qu'il
fut un des premiers, un des plus grands. On lui avait fait dans les
ordres militaires un grade de chef d’armée. Pourtant on sait peu de
choses venues de son pinceau qui dépassent le mètre carré, dans
leur plus grande étendue. Les jaloux ont dit : Miniaturiste! En
vérité, pourquoi non?Pourquoi un miniaturiste de génie ne serait-il
point égal au confrère peignant à l’aide d’échafaudages?

Un jeune homme sort proprement de l’école, il va à Rome, il
étudie les maîtres, il apprend d’eux certains secrets et les rend tels
quels dans un travail soigné et naïf, le voilà en bonne passe d’avenir,
J’entends aux yeux de certaines personnes. Ce sera, si l’on veut,
MM. Axilette ou Danger. Les mêmes personnes tiendront M. Baschet,
M. Doucet ou M. Fournier pour des âmes en perdition, à cause de
l’apparent mépris qu’ils font des traditions classiques ; en revanche,
plusieurs les approuveront. J’en déduis une fois de plus que la loi ou
la formule générale d’art se dégage malaisément de tant d’opinions
opposées et contradictoires.

Un peintre — ce n’est pas Ingres — a écrit cette phrase troublante :
L’art est l’éducation de l’œil ou de l’oreille. Ce que les éduqués
nomment l’art n’est donc point une vérité fondamentale, un deux et
deux font quatre tout niais? Qui a raison, ou de M. Bouguereau
passionnant les foules populaires, ou de M. Besnard seulement
compris d’une élite (c’est l’expression fournie par l’élite elle-même)?
On remarque ceci, lorsqu’on a de la sincérité, c’est que les succès
 
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