Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Gruyer, Gustave: Une fresque du Borgognone dans l'Église de San-Simpliciano, a Milan
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0533
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
UNE FRESQUE DU BORGOGNONE.

491

Dans son Guida del forestière per la città di Ferrara (1787, p. 85),
Frizzi attribue cette fresque à Domenico Panetti. Outre qu’on n’y
constate pas le style propre à ce maître, il suffit, pour repousser
l’hypothèse émise par Frizzi, de se rappeler que l’église de la Conso-
lation, commencée en 1500, ne fut achevée qu’en 1516, comme Frizzi
lui-même le rapporte dans ses Memorie per la storia di Ferrara (2e édi-
tion,Ferrare, 1848, t.IV, pp. 199-200), et que Panetti mourut en 1511
ou en 1512.

On peut, au contraire, nommer avec vraisemblance Lodovico
Mazzolini, de Ferrare (né vers 1479, mort entre 1528 et 1530). A la
vérité, la grande dimension des figures ne s’accorde guère avec
l’habitude qu’avait Mazzolini de renfermer dans des cadres exigus de
nombreux personnages. De plus, ses œuvres incontestables n’ont pas
un caractère si archaïque; il y montre plus de science et moins de
naïveté, plus de souplesse et moins d’élévation. Mais, dans le Couron-
nement de la Vierge, peint probablement au début de sa carrière, les
anges rappellent jusqu’à un certain point le caractère des figures
familières à Mazzolini. Ajoutons que le Père Eternel n’est pas sans
analogie avec un Père Éternel, tenant le globe du monde et bénissant,
dont on lui fait honneur dans la collection de M. Riccardo Lombardi, à
Ferrare, et qui, parle style, par la couleur, se rapproche de la grande
crèche appartenant à la Pinacothèque (n° 88). Le Père Éternel de la
collection Lombardi a le même aspect que celui du Couronnement delà.
Vierge. Vêtu d’une tunique blanche et d'un manteau rouge, il est
chauve aussi et a une longue barbe. Il baisse également la tête de
telle sorte que les arcades de ses sourcils cachent presque ses yeux.

Si maintenant nous comparons la fresque peinte dans l’église
San-Simpliciano et celle qui décore l’église de la Consolation, nous
constatons dans la première plus de sérénité, de douceur et de
charme, dans la seconde plus d’animation et une certaine rudesse.
A Milan, le Borgognone nous montre des visages célestes,empreints
d’un tendre mysticisme. A Ferrare, Mazzolini fait circuler dans ses
figures, auxquelles ne manque pas du reste le sentiment religieux,
une vie intense, et c’est en se rattachant de plus près à la réalité
qu’il trouve le moyen de captiver la sympathie.

GUSTAVE GRUYER.
 
Annotationen