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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 6
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Gruyer, Gustave: Une fresque du Borgognone dans l'Église de San-Simpliciano, a Milan
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0532

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

documents positifs. Notre Couronnement de laVierge reporte lapensée
vers les peintures qui ornent les deux absides de la nef transversale
à la Chartreuse de Pavie; mais il est plus grandiose, il est traité
avec plus de largeur et le sentiment religieux y est plus accentué.
On ne peut guère douter qu’il n’appartienne à une époque postérieure.
On doit donc le placer dans le premier quart du xvie siècle. Peut-être,
dit M. Beltrami, fut-il entrepris vers 1517, alors que l’église et le
couvent de San-Simpliciano furent rendus aux Bénédictins qui en
avaient eu jadis la possession, et qui, on le sait, commandèrent au
Borgognone pour leur monastère plusieurs peintures, existant encore
■en fort mauvais état au siècle dernier, aujourd’hui complètement
anéanties.

En regardant le Couronnement de la Vierge de San-Simpliciano, nous
n’avons pu nous empêcher de songer au Couronnement de la Vierge,
entouré d’un chœur d’anges, qui décore l’abside de l’église Sainte-
Marie de la Consolation ', à Ferrare. Quoique très détériorée et peut-
être menacée d’une ruine totale si l’on ne vient à son secours, cette
fresque laisse encore distinguer ses parties principales. Le Père
Eternel, tenant une couronne, sort à mi-corps du milieu des nuages,
parmi lesquels apparaissent sept petits anges, tandis qu’un peu plus
haut volent deux anges nus qui jouent du tambour de basque. Vers
le sommet de la fresque se montrent des têtes de chérubins bleues et
au-dessus d’elles se trouvent des têtes de chérubins rouges. De
chaque côté du groupe central, trois archanges sonnent de la trom-
pette. Le bas de la composition est occupé par la Vierge, dont on
aperçoit vaguement le buste, et par deux chœurs composés chacun
de cinq grands anges qui sont à genoux sur des nuages et qui
mettent toute leur âme à jouer de la harpe, de la viole, du violon et
de la basse 1 2.

Si l’on est frappé, ici,par le caractère grandiose de l’ordonnance,
on l’est plus encore par l’originalité des types. Avec sa grosse tête
chauve, ses épais sourcils blancs, sa longue barbe blanche, ses carna-
tions d’un ton briqueté, le Père Éternel, qu’enveloppent une tunique
vert clair et un manteau rouge, a une physionomie un peu étrange ;
il y a en lui un singulier mélange d’énergie et de bienveillance.

1. Cette église, quand nous l’avons visitée, servait de remise aux voitures du
train d’artillerie.

2. En avant de l'abside, on remarque quatre demi-figures de saints, séparées
par des arabesques sur fond rouge. Le moine de droite est très beau.
 
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