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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 6
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Prost, Bernard: Le Saint Sépulcre de l'Hôpital de Tonnerre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0542
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500

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

quant l’en fit le marchié de faire ledit sépulcre où estoient pluseurs
notables personnes 2 », 40 sols.

En résumé, Jean Michel et Georges de La Sonnette avaient mis
la dernière main dès 1452, probablement, ou en 1453, au plus tard,
à toute la partie sculpturale du monument que Lancelot de Buron-
fosse leur avait commandé et que, une fois terminé, celui-ci donna à
l’hôpital ; la mise en place dans la chapelle eut lieu de 1452 à 1454.
Dès le mois d’octobre 1452, l’hôpital occupe les deux imageurs un an
au moins, à des travaux non spécifiés moyennant la somme de
14 frans par an, en argent, plus une certaine quantité en nature de
blé, de vin et de bois, ce qui parait impliquer aussi le logement.

Quels sont ces travaux? Il n’est guère admissible que la pose seule
du Saint Sépulcre ait demandé un temps si long aux deux artistes 3,
et, par suite, nécessité leur présence à l’hôpital pendant plus d’une
année; mais les comptes ne donnent à cet égard aucune explication.
L’hypothèse la plus vraisemblable est que les auteurs du groupe
furent chargés, après son achèvement, d’autres ouvrages pour
l’église de l’hôpital. On sait positivement, en effet, qu’il y en eut alors
d'exécutés, un jubé, entre autres 4, dont il ne reste plus rien aujour-
d’hui, sauf peut-être une Vierge que nous attribuerions volontiers
aux auteurs du Saint Sépulcre, autant qu’on peut en juger à la hau-
teur vertigineuse où elle se trouve juchée maintenant dans le
choeur.

Nous avons en vain cherché de tous côtés quelques rensei-
gnements sur les imageurs Jean Michel et Georges de La Sonnette.
D’où venaient-ils? Quelles autres œuvres ont-ils produites? On
l’ignore absolument. Aucun autre texte, que nous sachions, n’a
signalé jusqu’ici leur passage ou leur séjour en Bourgogne. Ils n’ont
pas davantage, à notre connaissance, laissé de trace dans les provinces
voisines, ni même dans d’autres régions. Nulle part, le moindre

U Malgré l’amphibologie de ce passage, il ne peut s’agir ici que du marché
passé pour la pose du saint-sépulcre.

2. Arch. de l’hôpit. de Tonnerre, E 3, f. 38-39; E 3 bis, f. 38 v°-39 v°.

3. C’est d’autant moins présumable que, d’après les extraits de comptes cités
plus haut, deux maçons contribuèrent pour une part importante à cette besogne.

4. Les administrateurs de l’hôpital prirent, le 26 septembre -1454, une délibé-
ration à l’effet d’emprunter la somme de 60 francs, « pour les grans charges que
nous a convenu faire depuis environ deux ans tant pour le sépulcre, le jubé... »
— Quantin, De l’administration économique de l’hôpital... de Tonnerre au xiv° et
au xve siècle, dans le Bullet. de la Scc. des sciences de l’Yonne, t. 3 (1849), p. 335.
 
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