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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 3
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Bouchot, Henri: Exposition des portraits des écrivains et journalistes du siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0218
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208

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Qu’on se contente d’un médaillon de David d’Angers pour le duc de
Bassano, ou d’un buste de Canova pour Alexandrine Bonaparte,
écrivain de hasard, ceci est de stricte justice; mais, au prorata des
gloires, Mme de Staël eut mérité trois ou quatre effigies d’époques
diverses. Et il y en a, il y en a de dessinées, de gravées, depuis le
physionotrace de Quenedey, qui la présente en sa belle jeunesse, jus-
qu’à cette lithographie anonyme et si amusante, où Corinne a laissé
sa toque pour une simple capote bourgeoise. Le groupement hâtif de
ces portraits nous laisse donc espérer mieux une autre fois pour la
partie rétrospective. Nous eussions souhaité retrouver là les portraits
de Lantier, auteur du Voyage cl'Amour, peint par Joseph Ducreux,
celui de Pierre Lebrun, peint par le même, et qui ne figure ici que
dans un médaillon de David d’Angers. De Ducreux toujours il y avait
le La Chabaussière, Etienne Méjean, tous deux hommes de lettres,
autrefois estimés, aujourd’hui oubliés; mais s’en est-on toujours tenu
à l’aristocratie dans la circonstance? Et le Charles Nodier de Paulin
Guérin? Le Lamennais du même? Le Walkenaër d’Ingres? La Mme de
Staël de Mme Vigée-Lebrun? Le Bouilly de Robert Lefebvre? Même
je demanderai humblement pourquoi l’oubli de la reine Hortense,
aussi littérateur dans son genre que Sarali Bernhardt dans le sien, et
dont les portraits n’eussent point déparé l’ensemble. Et le Ducray-
Duminil de Serangeli? Faute de mieux, on eût pu obtenir des photo-
graphies de quelques-unes de ces œuvres. Cela eût été la perfection,
laquelle n’est pas de ce monde; moi-même qui parle et qui critique,
aurais-je fait mieux que les organisateurs?

Le milieu du siècle fournit un bon nombre d’éléments curieux,
avec en plus certaines œuvres cotées dont plusieurs ont été vues
en d’autres endroits ces années dernières. Et cependant ni le règne
de Louis-Philippe ni celui de Napoléon III n’ont été féconds ni très
heureux dans la matière. Du moins, les écrivains ne tentaient point
autant les artistes; Ingres, qui n’aimait pas les publicistes de son
temps, s’est rarement donné la peine d’en dessiner quelqu’un dans
ses inimitables croquis à la mine de plomb qui, mieux que la pein-
ture, lui ont donné une des premières places de l’Ecole française. Je
ne reparlerai pas de Bertin, qu’on eût dû avoir là coûte que coûte, et
mettre à la place d’honneur; à défaut de ce morceau de choix, on
s’est rabattu sur le pauvre M. Delécluze, comme on eût pris Walke
 
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