LE SALON DE 1894.
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sèches de M. Helleu, les gravures de M. Renouard, dont une, En Irlande,
est un morceau tout à fait admirable ; les eaux-fortes de M. Henri
Guérard et son intéressant essai de gravure en couleurs; les pointes-
sèches de M. Raffaëlli ; les bois de M. Henri Rivière. Mais tous ces
noms vous sont familiers; et souvent déjà on vous a parlé de la manière
de chacun de ces maîtres, avec plus d’autorité que je ne saurais le faire.
Parmi les reproductions en lithographie, j’ai aimé surtout le
portrait de Madame Jarre, de Prudhon, lithographié par M. Pirodon.
Je le préfère même à la reproduction faite du même portrait par
M. A. Gilbert ; le caractère du tableau m’y parait traduit avec plus
de justesse. La lithographie de M. Dequesne, d’après les Syndics de
Rembrandt, est encore un morceau remarquable. Et je ne puis m’em-
pêcher de nommer en outre M. Fauchon, qui a donné à une Eve de
M. Berton un charme tout à fait original de fraîcheur et d’ingénuité.
Deux burins de notre regretté Abot, d’après Cabanel et Moran :
deux eaux-fortes de M. Flameng;une eau-forte deM. Gaujean, d’après
M. Bouguereau; une eau-forte de M. Hotin, d’après Rubens: deux
burins de M. A. Jacquet, le Guide de Meissonier et la Sainte Cécile de
Maderne : une eau-forte de M. Lalauze, d’après Woodfort ; un burin de
M. Lamotte, d’après M. Dawant; trois eaux-fortes de M. Manesse, et
notamment la Leçon de musique de Lancret; deux eaux-fortes de
M. Payrau, d’après Sanchez Coello et Germain Pilon ; une eau-forte
de M. Sulpis, d’après M. Gustave Moreau ; une eau-forte de
M. Jasinski, d’après Bocli; et le portrait de Meissonier par lui-même,
gravé à l’eau-forte par M. Waltner : voilà quelques-unes des pièces
que j’ai notées au Salon, et qu’il me suffira de vous avoir signalées, car
beaucoup d’entre elles ont été gravées pour la Gazelle des Beaux-Arts,
et il n’y a pas un seul de leurs auteurs dont vous n’ayez pu depuis
longtemps, ici même, apprécier le talent. Je mettrai seulement hors
de pair M. Laguillermie. Son portrait de Mmc Vigée Lebrun est un pur
chef-d’œuvre, un de ces morceaux qui font date dans la carrière d’un
artiste. A force d’étudier son modèle, M. Laguillermie lui a prêté un
relief, une expression, une beauté supérieurs. Un art est encore bien
éloigné de périr, qui produit des œuvres si pleines de santé et de vie!
M. Baude etM. Crosbie ont gravé sur bois, le premier, le Portrait
de Chardin par lui-même, le second, le Portrait de M"'* Chardin. Et je
m’aperçois que j'allais oublier de vous nommer encore M. Barbotin,
qui a fait une excellente gravure d’après un beau portrait de Reynolds ;
et M. Masson, qui a traduit la Mise au tombeau du Titien avec beau-
coup de science et d’intelligence.
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sèches de M. Helleu, les gravures de M. Renouard, dont une, En Irlande,
est un morceau tout à fait admirable ; les eaux-fortes de M. Henri
Guérard et son intéressant essai de gravure en couleurs; les pointes-
sèches de M. Raffaëlli ; les bois de M. Henri Rivière. Mais tous ces
noms vous sont familiers; et souvent déjà on vous a parlé de la manière
de chacun de ces maîtres, avec plus d’autorité que je ne saurais le faire.
Parmi les reproductions en lithographie, j’ai aimé surtout le
portrait de Madame Jarre, de Prudhon, lithographié par M. Pirodon.
Je le préfère même à la reproduction faite du même portrait par
M. A. Gilbert ; le caractère du tableau m’y parait traduit avec plus
de justesse. La lithographie de M. Dequesne, d’après les Syndics de
Rembrandt, est encore un morceau remarquable. Et je ne puis m’em-
pêcher de nommer en outre M. Fauchon, qui a donné à une Eve de
M. Berton un charme tout à fait original de fraîcheur et d’ingénuité.
Deux burins de notre regretté Abot, d’après Cabanel et Moran :
deux eaux-fortes de M. Flameng;une eau-forte deM. Gaujean, d’après
M. Bouguereau; une eau-forte de M. Hotin, d’après Rubens: deux
burins de M. A. Jacquet, le Guide de Meissonier et la Sainte Cécile de
Maderne : une eau-forte de M. Lalauze, d’après Woodfort ; un burin de
M. Lamotte, d’après M. Dawant; trois eaux-fortes de M. Manesse, et
notamment la Leçon de musique de Lancret; deux eaux-fortes de
M. Payrau, d’après Sanchez Coello et Germain Pilon ; une eau-forte
de M. Sulpis, d’après M. Gustave Moreau ; une eau-forte de
M. Jasinski, d’après Bocli; et le portrait de Meissonier par lui-même,
gravé à l’eau-forte par M. Waltner : voilà quelques-unes des pièces
que j’ai notées au Salon, et qu’il me suffira de vous avoir signalées, car
beaucoup d’entre elles ont été gravées pour la Gazelle des Beaux-Arts,
et il n’y a pas un seul de leurs auteurs dont vous n’ayez pu depuis
longtemps, ici même, apprécier le talent. Je mettrai seulement hors
de pair M. Laguillermie. Son portrait de Mmc Vigée Lebrun est un pur
chef-d’œuvre, un de ces morceaux qui font date dans la carrière d’un
artiste. A force d’étudier son modèle, M. Laguillermie lui a prêté un
relief, une expression, une beauté supérieurs. Un art est encore bien
éloigné de périr, qui produit des œuvres si pleines de santé et de vie!
M. Baude etM. Crosbie ont gravé sur bois, le premier, le Portrait
de Chardin par lui-même, le second, le Portrait de M"'* Chardin. Et je
m’aperçois que j'allais oublier de vous nommer encore M. Barbotin,
qui a fait une excellente gravure d’après un beau portrait de Reynolds ;
et M. Masson, qui a traduit la Mise au tombeau du Titien avec beau-
coup de science et d’intelligence.